Inauguration
de lInstitut détudes européennes
Un
programme de formation devrait être offert dès lan
prochain.
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De
gauche à droite,
Jane Jenson, directrice
de lInstitut détudes européennes,
Denis Bauchard, ambassadeur
de France au Canada,
et Danièle Smadja, chef
de la délégation de la Commission européenne
au Canada. |
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Une nouvelle unité
de recherche et de formation a vu le jour le 25 septembre dernier:
lInstitut détudes européennes, créé
conjointement avec lUniversité McGill et soutenu financièrement
par la Commission européenne.
La cérémonie dinauguration sest déroulée
en présence de la chef de la délégation de la
Commission européenne au Canada, Danièle Smadja, et
de lambassadeur de France au Canada, Denis Bauchard.
Le recteur Robert Lacroix a souligné limportance stratégique
que revêt un tel institut pour le développement de lUniversité.
«LInstitut détudes européennes représente
une valeur ajoutée aux acquis que possède déjà
lUniversité de Montréal dans le domaine, notamment
le Centre détudes allemandes et européennes, la
chaire Jean-Monnet et les expertises dont nous disposons en droit,
en politique et en économie», a-t-il déclaré.
En plus dassurer la synergie entre ces unités, lInstitut
a pour objectif de promouvoir la recherche et de veiller à
la formation dune main-doeuvre de spécialistes
sur les questions européennes en lien avec notre propre société.
M. Lacroix a également souligné quil attendait
beaucoup de ce partenariat avec lUniversité McGill, la
collaboration étant une carte gagnante dans le contexte pluraliste
de Montréal. LInstitut collaborera également avec
les trois autres instituts analogues au Canada, soit ceux de Toronto,
Ottawa et Vancouver, tous subventionnés par la Commission européenne
à raison de 55,000 euros chacun par année (environ 70,000$).
Programme
de formation
Alors que la chaire Jean-Monnet mène surtout ses interventions
auprès des décideurs, lInstitut détudes
européennes devrait offrir un programme de formation commun
avec lUniversité McGill et débouchant sur un diplôme
en études européennes, a précisé Louis
Maheu, doyen de la Faculté des études supérieures.
Ce programme devrait être en place à lautomne 2001.
Pour la représentante de la Commission européenne, Mme
Smadja, lintérêt de soutenir de tels instituts
de recherche et de formation en dehors de lEurope réside
dans les liens qui sont alors assurés entre lEurope et
le pays hôte.
«Le Canada a une longue tradition déchanges avec
lEurope, mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, a-t-elle
déclaré à Forum. Limmigration au Canada
nest plus principalement européenne et il faut maintenir
lintérêt des jeunes Canadiens à légard
des questions européennes. Si le Québec est un partenaire
important, ce nest pas la même chose en Ontario, où
94% des échanges commerciaux seffectuent avec les États-Unis
et le reste du Canada.»
Sans compter les leçons que le Québec et le Canada peuvent
tirer de cette expérience unique de mise en place dinstitutions
supranationales librement consenties, un fait sans précédent
dans lhistoire. Dans son allocution, Mme Smadja avait du reste
fait ressortir que toutes les questions au coeur de lintégration
européenne touchent le coeur de la gouvernance, soit les relations
entre citoyens et gouvernements, la transformation des souverainetés
et le concept dÉtat-nation.
Mme Smadja a par ailleurs tenu à souligner le travail remarquable
accompli par la chaire Jean-Monnet et son titulaire, Panayotis Soldatos,
qui a préparé un terrain fécond pour limplantation
du nouvel institut.
Lambassadeur de France, Denis Bauchard, dont la présence
témoignait de limportance quaccorde la Communauté
européenne à la création de lInstitut,
a dit espérer que cette initiative contribue à mieux
faire connaître le Canada à lEurope et lEurope
au Canada, deux entités qui sont trop portées à
signorer.
Une première activité
La journée même de son inauguration, lInstitut
détudes européennes organisait sa première
activité, soit une journée détude sur les
défis du gouvernement européen.
Michèle Jean, conseillère en développement de
programmes à la Faculté des études supérieures,
a relaté son expérience de deux ans à titre de
conseillère spéciale du ministre des Affaires étrangères
du Canada à lUnion européenne. Elle sest
dite impressionnée par limportance de la philosophie
sociale qui guide les programmes économiques et commerciaux.
«En Europe, on ne peut parler de commerce sans aborder les questions
de santé, a-t-elle mentionné. Les principes de la philosophie
sociale sont non négociables.»
Alice Landau, professeure au Département de sciences politiques
à lUniversité de Genève et professeure
invitée à lUniversité de Montréal,
a pour sa part exposé la problématique de lélargissement
de lUnion européenne; cet élargissement pose des
problèmes complexes, mais lexpertise idéologique,
politique et démocratique qui en émerge ouvre la porte
à un immense potentiel sur la scène économique
internationale.
La journée détude sest poursuivie en après-midi
à lUniversité McGill, où la question des
droits de la personne a été abordée.
La direction de lInstitut détudes européennes
est assurée par Jane Jenson, professeure au Département
de science politique de lUniversité de Montréal.
Mme Jenson est secondée par Stephen Toope, professeur à
lUniversité McGill, qui agit à titre de codirecteur.
Daniel
Baril
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