La
relance, phase II
Le
recteur Lacroix fait le bilan et présente les priorités
pour 2000-2003.
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Pour Robert Lacroix,
qui présentait le 2 octobre dernier, devant lAssemblée
universitaire, la traditionnelle allocution annuelle du recteur, octobre
2000 marque un moment charnière dans lopération
de relance de lUniversité de Montréal entreprise
il y a deux ans, quelques mois après son entrée en fonction.
«Nous passons dune relance qui nengageait que nous-mêmes
et qui sest faite sans aide extérieure à une relance
qui prend place dans un contexte de réinvestissement dans les
universités. Ce réinvestissement nous permet daller
plus loin dans cette relance et les projets antérieurement
énoncés.»
Après avoir rappelé brièvement le climat de morosité
qui prévalait en octobre 1998, les clientèles étudiantes
en baisse depuis plusieurs années, la diminution du nombre
de professeurs et demployés, une situation financière
difficile et un déficit accumulé de 80M$, M. Lacroix
a fait un court bilan des réalisations du projet davenir
quil avait présenté à lépoque.
Les résultats obtenus sont éloquents: des clientèles
étudiantes à la hausse depuis cinq trimestres; un équilibre
budgétaire retrouvé; limplantation de dizaines
de nouveaux programmes; des contingents augmentés; la mise
en place dun guichet étudiant à la fine pointe
de la technologie; larrivée de 150 nouveaux professeurs;
la mise sur pied de services de soutien à lenseignement
(Centre détudes et de formation en enseignement supérieur
ou CEFES et une unité de Soutien à lutilisation
dInternet et des technologies dans lenseignement ou SUITE);
des subventions de recherche qui sont passées de 174M$ à
193M$ par année; un renouvellement important des infrastructures
de recherche grâce aux 130M$ obtenus de la Fondation canadienne
pour linnovation; la venue sur le campus de lInstitut
de la statistique de lUNESCO et du Centre des technologies de
fabrication de pointe en aérospatiale du CNRC; des ententes
de planification conclues avec toutes les facultés dici
la fin novembre; la mise sur pied dune campagne de financement
de 125M$ dont lobjectif sera atteint plus tôt que prévu;
une présence accrue de lUniversité de Montréal,
qui projette maintenant une image de dynamisme et dinnovation;
et un climat de travail harmonieux, lUniversité venant
tout juste de signer une entente de principe avec le syndicat des
professeurs.
Cette relance, a précisé M. Lacroix, aurait été
beaucoup plus difficile, voire impossible, à réaliser
sans le recours au Fonds de relance, créé grâce
au congé de cotisation au régime des rentes, qui affichait
alors de gros surplus actuariels.
Priorités 2000-2003
Nous avons gagné le pari de la première phase de la
relance, a dit le recteur. «Nous sommes fin prêts pour
le réinvestissement promis par le gouvernement. Ce réinvestissement,
dont nous commençons à voir la couleur, nest pas
à la hauteur de nos demandes légitimes, mais il nous
permettra tout de même de réduire lécart
qui nous sépare des autres grandes universités de recherche
du Canada.»
Quant aux cibles daccroissement de clientèles étudiantes
fixées en 1998 et qui ont été atteintes jusquici,
tout porte à croire quelles continueront de lêtre
jusquen 2003. À ce moment-là, avec 4000 étudiants
équivalents temps complet de plus, lUniversité
de Montréal aura retrouvé son effectif étudiant
du milieu des années 90.
M. Lacroix a ensuite présenté les priorités que
lUniversité sest fixées pour les trois prochaines
années ainsi que les moyens mis en oeuvre pour les atteindre.
Pour accroître la persévérance dans les
études de premier cycle et augmenter le taux de diplomation
au troisième cycle, des stratégies éprouvées
seront mises en place (parrainage, aide à la communication
écrite, formation documentaire, etc.).
Un budget annuel de 1,6M$ sera affecté aux stages à
létranger pour les étudiants. LUniversité
créera une direction des relations internationales afin, notamment,
de doubler en trois ans le nombre de professeurs invités et
daugmenter la venue de stagiaires postdoctoraux.
Lintensification des activités de recherche se
poursuivra par une participation accrue aux programmes de subventions
ainsi que par la réalisation de projets de contrepartie et
de la technopole. En 2002-2003, une somme additionnelle de 7,6M$ sera
affectée à linstallation de nouveaux professeurs.
Quant aux fonds internes de recherche, ils passeront de 5,3M$ à
12,9M$ en trois ans.
Au cours des trois prochaines années seront créés,
au minimum, 200 nouveaux postes de professeurs. Ceux-ci sajouteront
aux 120 pos-
tes libérés par les professeurs qui prendront leur retraite.
Cest donc 320 nouveaux professeurs qui seront recrutés
dici trois ans.
Quelque 50 postes dauxiliaires denseignement seront
ajoutés.
Le budget actuel des bibliothèques sera augmenté
annuellement de 5,5M$, soit une hausse de 31%. On compte ainsi relancer
les collections, améliorer linformatisation et laccès
aux ressources documentaires sur support électronique.
Le budget de la DGTIC sera accru de 33%, soit 4M$ par année
en 2002-2003. Ces sommes serviront notamment à mettre en réseau
tous les membres de la communauté universitaire, à augmenter
le recours aux technologies de linformation et de la communication
dans lenseignement et à doubler le nombre de postes de
travail destinés aux étudiants.
LUniversité veut sassurer que la construction
du premier pavillon de la technopole sera terminée en juin
2002; quant au deuxième pavillon, il devrait pouvoir ouvrir
ses portes en juin 2003.
Pour satisfaire aux exigences dimputabilité et
continuer daméliorer lefficacité de sa gestion,
lUniversité continuera lévaluation de ses
unités et la réingénierie de ses processus administratifs.
Elle fera aussi faire un audit de la Direction des ressources humaines.
«En même temps, nous devons poursuivre notre action auprès
du gouvernement et de la population pour nous assurer que ce premier
réinvestissement ne sera pas le dernier», a conclu M.
Lacroix.
Au cours de la discussion qui a suivi, les membres de lAssemblée
universitaire se sont déclarés presque unanimement ravis
du bilan dressé par le recteur.
Françoise
Lachance