Volume 35 numéro 7
16 octobre 200
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La relance, phase II
Le recteur Lacroix fait le bilan et présente les priorités pour 2000-2003.

Robert Lacroix

Pour Robert Lacroix, qui présentait le 2 octobre dernier, devant l’Assemblée universitaire, la traditionnelle allocution annuelle du recteur, octobre 2000 marque un moment charnière dans l’opération de relance de l’Université de Montréal entreprise il y a deux ans, quelques mois après son entrée en fonction.

«Nous passons d’une relance qui n’engageait que nous-mêmes et qui s’est faite sans aide extérieure à une relance qui prend place dans un contexte de réinvestissement dans les universités. Ce réinvestissement nous permet d’aller plus loin dans cette relance et les projets antérieurement énoncés.»

Après avoir rappelé brièvement le climat de morosité qui prévalait en octobre 1998, les clientèles étudiantes en baisse depuis plusieurs années, la diminution du nombre de professeurs et d’employés, une situation financière difficile et un déficit accumulé de 80M$, M. Lacroix a fait un court bilan des réalisations du projet d’avenir qu’il avait présenté à l’époque. Les résultats obtenus sont éloquents: des clientèles étudiantes à la hausse depuis cinq trimestres; un équilibre budgétaire retrouvé; l’implantation de dizaines de nouveaux programmes; des contingents augmentés; la mise en place d’un guichet étudiant à la fine pointe de la technologie; l’arrivée de 150 nouveaux professeurs; la mise sur pied de services de soutien à l’enseignement (Centre d’études et de formation en enseignement supérieur ou CEFES et une unité de Soutien à l’utilisation d’Internet et des technologies dans l’enseignement ou SUITE); des subventions de recherche qui sont passées de 174M$ à 193M$ par année; un renouvellement important des infrastructures de recherche grâce aux 130M$ obtenus de la Fondation canadienne pour l’innovation; la venue sur le campus de l’Institut de la statistique de l’UNESCO et du Centre des technologies de fabrication de pointe en aérospatiale du CNRC; des ententes de planification conclues avec toutes les facultés d’ici la fin novembre; la mise sur pied d’une campagne de financement de 125M$ dont l’objectif sera atteint plus tôt que prévu; une présence accrue de l’Université de Montréal, qui projette maintenant une image de dynamisme et d’innovation; et un climat de travail harmonieux, l’Université venant tout juste de signer une entente de principe avec le syndicat des professeurs.

Cette relance, a précisé M. Lacroix, aurait été beaucoup plus difficile, voire impossible, à réaliser sans le recours au Fonds de relance, créé grâce au congé de cotisation au régime des rentes, qui affichait alors de gros surplus actuariels.


Priorités 2000-2003

Nous avons gagné le pari de la première phase de la relance, a dit le recteur. «Nous sommes fin prêts pour le réinvestissement promis par le gouvernement. Ce réinvestissement, dont nous commençons à voir la couleur, n’est pas à la hauteur de nos demandes légitimes, mais il nous permettra tout de même de réduire l’écart qui nous sépare des autres grandes universités de recherche du Canada.»

Quant aux cibles d’accroissement de clientèles étudiantes fixées en 1998 et qui ont été atteintes jusqu’ici, tout porte à croire qu’elles continueront de l’être jusqu’en 2003. À ce moment-là, avec 4000 étudiants équivalents temps complet de plus, l’Université de Montréal aura retrouvé son effectif étudiant du milieu des années 90.

M. Lacroix a ensuite présenté les priorités que l’Université s’est fixées pour les trois prochaines années ainsi que les moyens mis en oeuvre pour les atteindre.

•Pour accroître la persévérance dans les études de premier cycle et augmenter le taux de diplomation au troisième cycle, des stratégies éprouvées seront mises en place (parrainage, aide à la communication écrite, formation documentaire, etc.).

•Un budget annuel de 1,6M$ sera affecté aux stages à l’étranger pour les étudiants. L’Université créera une direction des relations internationales afin, notamment, de doubler en trois ans le nombre de professeurs invités et d’augmenter la venue de stagiaires postdoctoraux.

•L’intensification des activités de recherche se poursuivra par une participation accrue aux programmes de subventions ainsi que par la réalisation de projets de contrepartie et de la technopole. En 2002-2003, une somme additionnelle de 7,6M$ sera affectée à l’installation de nouveaux professeurs. Quant aux fonds internes de recherche, ils passeront de 5,3M$ à 12,9M$ en trois ans.

•Au cours des trois prochaines années seront créés, au minimum, 200 nouveaux postes de professeurs. Ceux-ci s’ajouteront aux 120 pos-
tes libérés par les professeurs qui prendront leur retraite. C’est donc 320 nouveaux professeurs qui seront recrutés d’ici trois ans.

•Quelque 50 postes d’auxiliaires d’enseignement seront ajoutés.

•Le budget actuel des bibliothèques sera augmenté annuellement de 5,5M$, soit une hausse de 31%. On compte ainsi relancer les collections, améliorer l’informatisation et l’accès aux ressources documentaires sur support électronique.

•Le budget de la DGTIC sera accru de 33%, soit 4M$ par année en 2002-2003. Ces sommes serviront notamment à mettre en réseau tous les membres de la communauté universitaire, à augmenter le recours aux technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement et à doubler le nombre de postes de travail destinés aux étudiants.

•L’Université veut s’assurer que la construction du premier pavillon de la technopole sera terminée en juin 2002; quant au deuxième pavillon, il devrait pouvoir ouvrir ses portes en juin 2003.

•Pour satisfaire aux exigences d’imputabilité et continuer d’améliorer l’efficacité de sa gestion, l’Université continuera l’évaluation de ses unités et la réingénierie de ses processus administratifs. Elle fera aussi faire un audit de la Direction des ressources humaines.

«En même temps, nous devons poursuivre notre action auprès du gouvernement et de la population pour nous assurer que ce premier réinvestissement ne sera pas le dernier», a conclu M. Lacroix.

Au cours de la discussion qui a suivi, les membres de l’Assemblée universitaire se sont déclarés presque unanimement ravis du bilan dressé par le recteur.

Françoise Lachance