Volume 35 numéro 7
16 octobre 2000


 


Le centre de recherche en aérospatiale s’établit sur le campus
Un investissement de 53M$ qui devrait créer une centaine de postes de chercheurs.


Après son annonce, le premier ministre Jean Chrétien s’est entretenu avec des étudiants de l’École Polytechnique qui exposaient leurs réalisations en génie mécanique et aéronautique dans le hall du Pavillon principal de l’UdeM.

C’est le premier ministre Jean Chrétien lui-même qui est venu annoncer, le 10 octobre dernier, la création et l’implantation, sur le campus de l’Université de Montréal, du Centre des technologies de fabrication de pointe en aérospatiale.

L’Université de Montréal, l’École Polytechnique et le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) sont les trois partenaires dans ce projet qui devrait voir le jour en 2002 et qui sera géré par l’Institut de recherche en aérospatiale du CNRC.

Pour le premier ministre, la création de ce centre constitue un nouveau chapitre de l’histoire de l’aérospatiale au Canada. «Plusieurs pays se livrent une lutte de tous les instants pour s’imposer au sein de l’industrie aérospatiale et, pour soutenir cette concurrence, il est essentiel que nous mettions nos ressources en commun et que nous travaillions en partenariat, a-t-il déclaré. Le Centre des technologies de fabrication de pointe en aérospatiale assure la présence canadienne et perpétuera notre tradition dans ce secteur.»

Pour le recteur Robert Lacroix, la venue sur le campus de ce nouveau centre de recherche «amorce le déploiement de Technopole-Montréal, qui deviendra la plus importante concentration de matière grise au Canada. Ce pôle scientifique et technologique constituera un facteur d’attraction et de rétention pour les scientifiques ainsi qu’un outil de développement stratégique exceptionnel pour le Canada et le Québec.»

Près de la moitié des emplois en aéronautique au Canada, c’est-à-dire 32,000 sur 66,000, se retrouvent dans la grande région de Montréal. Selon le maire Pierre Bourque, les emplois dans ce secteur ont augmenté de 35% dans la région montréalaise au cours des dernières années, ce qui fait de Montréal un joueur majeur sur la scène internationale. L’implantation dans sa ville du Centre des technologies de fabrication de pointe en aérospatiale est à ses yeux un signe que le réalignement de l’économie montréalaise dans le secteur des hautes technologies s’est avéré un bon choix.


Investissement de 53M$

La création du Centre a été rendue possible grâce à des investissements de l’ordre de 53M$ sur cinq ans; 21,5M$ proviendront des fonds du CNRC et 25M$ de Développement économique Canada. Les ministres respectivement responsables de ces programmes, soit John Manley et Paul Cauchon, accompagnaient le premier ministre à l’annonce de l’implantation du Centre.

La balance du financement, soit 7M$, proviendra des partenaires industriels du CNRC.

Le choix du campus de l’Université de Montréal comme lieu d’implantation permettra de rendre les installations physiques du Centre accessibles aux étudiants et aux professeurs de l’Université et de Polytechnique, ce qui est d’ailleurs explicitement prévu au protocole d’entente. De plus, les chercheurs du CNRC sont encouragés à agir à titre de conseillers, de conférenciers et de professeurs associés pour répondre aux besoins de l’Université.

Le Centre devrait accueillir 50 chercheurs directement rattachés au CNRC et autant de chercheurs invités. Une trentaine d’étudiants hautement qualifiés devraient y être formés chaque année à partir de 2002. Les recherches se feront autour de quatre axes principaux, soit les produits métalliques de pointe, les systèmes d’information et méthodes computationnelles, les produits composites de pointe et les matériaux fonctionnels.

Des 53 millions investis, environ 15 seront nécessaires pour la construction elle-même, qui devrait débuter au plus tard le 1er avril 2001. L’immeuble sera érigé entre le chemin de Polytechnique et le pavillon de la Direction des immeubles.

Daniel Baril