Kennedy,
Élisabeth II et Claudel à lUniversité de
Montréal
Le
livre dor compte plusieurs signatures prestigieuses.
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Le
général de Gaulle a pris un bain de foule
devant le Pavillon principal de lUniversité
de Montréal au cours de sa visite en 1967. Ce voyage
est passé à lhistoire quand le président
de la République française a affirmé,
du balcon de lhôtel de ville de Montréal:
«Vive Montréal! Vive le Québec! Vive
le Québec libre!» |
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Vedette montante
de la politique américaine en 1953, John Fitzgerald Kennedy
accepte linvitation dun professeur de littérature
anglaise à la Faculté des lettres, Thomas Greenwood,
de venir rencontrer les étudiants de lUniversité
de Montréal. Lévénement a lieu le 5 décembre
et la conférence sintitule «The American ideals
and policies». Issu dune famille des plus respectables
du Massachusetts, le futur président des États-Unis
vient dépouser une des femmes les plus belles et les
plus reconnues de la planète, la journaliste française
Jacqueline Bouvier. Les autorités universitaires linvitent
à signer le livre dor.
Au cours de son histoire, lUniversité de Montréal
a accueilli des représentants politiques, des scientifiques,
des écrivains, bref des hommes et des femmes des cinq continents
qui ont marqué leur époque. La plupart ont laissé
leur trace, parfois une simple signature conservée dans les
archives.
Élisabeth II sur la montagne
Tradition britannique
oblige, la famille royale a été très présente
à lUniversité de Montréal. Si la reine
mère, dont on célèbre le centenaire cette année
en Angleterre, na pas fait lobjet dune cérémonie
protocolaire à lUniversité au cours de sa visite
à Montréal en 1939, sa fille, Élisabeth II, est
venue nous visiter en 1951. Cette visite a été loccasion
dune grande manifestation. Le quadrilatère entourant
les rues de lUdeM avait été fermé. Une
arche de triomphe avait été érigée et
deux grands mâts au socle bleu et portant la fleur de lys sélevaient
de chaque côté du grand escalier quil fallait alors
gravir pour se rendre à la montagne. Les étudiants sétaient
joints à la foule pour applaudir Son Altesse Royale, accompagnée
du duc dÉdimbourg.
En 1966, le président du Sénégal, Léopold
Sédar Senghor, prononce une conférence à lUniversité.
Humaniste, poète et grand artisan de la mise en place de lAfrique
sur léchiquier politique, il fait un discours sur la
«négritude» comme arme de combat pour la décolonisation.
Il reviendra le 27 juin 1976 pour recevoir un doctorat honoris
causa.
Le président du Congo-Kinshasa, Patrice Lumumba, aura moins
de chance. Profitant de son voyage au Canada pour demander une aide
humanitaire à lUniversité, il reçoit un
accueil mitigé. Considéré comme le symbole de
la résistance au colonialisme, M. Lumumba est assassiné
moins dun an plus tard, le 17 janvier 1961.
Lhomme dÉtat tunisien Habib Bourguiba sera linvité
de lUniversité le 11 mai 1968. Ardent défenseur
de son pays, il fait partie des présidents africains francophones
qui ont lutté pour la décolonisation et le développement
de leur pays. Cest ce qui lui a valu un doctorat honorifique.
De grands visiteurs de lAsie se sont présentés
à lUniversité de Montréal. Lécrivaine
Han Suyin, à linvitation du Service déducation
permanente en collaboration avec le comité québécois
pour lavancement des études sur la Chine, est venue prononcer
une conférence le 18 octobre 1968. Le 25 juin 1971, limpératrice
Farah Shahbanou, de lIran, est venue à lUniversité
pour recevoir un doctorat honoris causa. Limpératrice
était de passage à Montréal pour souligner le
2500e anniversaire de la fondation de lEmpire perse.
Les visiteurs en provenance dOcéanie ne semblent pas
nombreux. Cependant, il faut signaler la visite de sir Edmund Hillary,
premier conquérant de lEverest en 1953. Il a été
reçu à lUdeM le 25 février 1954.
Go Habs Go!
Parmi les personnalités
canadiennes, il faut signaler la visite protocolaire de lord Bessborough,
gouverneur général, le 19 février 1932, qui reçoit
un doctorat honorifique. Après la cérémonie,
il est convié à un débat opposant deux étudiants
de lUniversité dOttawa et deux étudiants
de lUniversité de Montréal. Le sujet: «La
Confédération est-elle née viable?» Les
deux étudiants dOttawa doivent défendre leur point
de vue par la négative et ceux de Montréal, par laffirmative!
Enfin, si lon veut parler de visiteurs de marque, les joueurs
de hockey du Canadien de Montréal ont honoré le campus
de leur visite en septembre 1970, dans le cadre dune activité
de financement de la campagne du cinquantenaire. Ils ont présenté
un match hors concours à lUniversité.
LEurope est sans aucun doute le continent qui a vu défiler
chez nous le plus grand nombre de personnalités. La France
a été le pays le plus actif à ce chapitre. Les
signatures des scientifiques, dignitaires et représentants
politiques se succèdent dans le livre dor. Cest
par lintermédiaire du comité France-Amérique,
créé en 1910, que présidents français,
premiers ministres, ministres, artistes, gens de lettres, troupes
de théâtre, hommes dÉglise, etc., sont venus
à Montréal. Parmi eux, Paul Claudel, écrivain
et ambassadeur de France, le 27 octobre 1928; Ève Curie, fille
de Pierre et Marie Curie, le 4 avril 1939; Pierre Mendès France,
président du Conseil des ministres de la République
française, le 15 novembre 1954; labbé Pierre,
éminent religieux, le 21 mai 1955; Marguerite Yourcenar, écrivaine,
le 18 mars 1957; André Malraux, écrivain et ministre
dÉtat chargé des Affaires culturelles de France,
le 15 octobre 1963.
Et il ne faut pas oublier, le 26 juillet 1967, le général
de Gaulle. Quelques jours plus tôt, il avait lancé une
phrase célèbre du haut du balcon de lhôtel
de ville de Montréal.
Denis
Plante
Archiviste
Division des archives
<www.ARCHIV.umontreal.ca>
Sources: Fonds
du Secrétariat général (D35), fonds Bureau de
linformation (D37), fonds Direction des communications (D67),
Fonds de lInstitut scientifique franco-canadien (P12), fonds
Thomas-Greenwood (P20), Fonds comité France-Amérique
(P76); Hélène-Andrée Bizier, LUniversité
de Montréal: la quête du savoir, Montréal,
Libre Expression, 1993.