Volume 35 numéro 5
25 septembre
2000


 


113 kilos de fruits et légumes frais par jour
Les Services alimentaires connaissent un nouveau départ.

Le chef Alain Parent, qui a cumulé 32 ans de métier dans les cuisines de grandes entreprises, compte sur Yoland Aumont et Umberto Casero (à l’arrière-plan), deux des cinq chefs de groupe des Services, pour fournir quelque 650 repas par jour à la cafétéria et aux comptoirs du campus.

À la cafétéria des sciences sociales, on les mange bouillies, rissolées, frites, au four, «château», au gratin, à la parisienne, mais on ne mange pas deux jours de suite les pommes de terre apprêtées de la même façon. Elles sont servies avec des pois, de la macédoine, des haricots ou des carottes et accompagnent des plats dont les noms font saliver: vol- au-vent aux fruits de mer, poulet au gingembre et au sésame, penninis à la créole, tournedos aux agrumes…

Chaque matin, 113 kg de fruits et légumes frais sont livrés dans la cuisine des Services alimentaires, située au deuxième étage du Pavillon 3200 Jean-Brillant. Ces denrées serviront à préparer les quelque 500 repas servis dans la salle à manger principale et les 150 autres distribués sur le campus.

«Nous privilégions les produits frais, dit Alain Parent, chef de la cuisine. Même nos croissants, muffins et viennoiseries, cuits ici même, arrivent encore tièdes aux comptoirs des pavillons Principal et Marie-Victorin.»

Bien avant l’aube, dès 4 h 30, l’équipe de pâtissiers, sous la direction du chef de groupe René Rozon, entame la confection de ces produits. Quelque 200 douzaines de pâtisseries, muffins et viennoiseries seront préparées, cuites et vendues dans la journée. La pizza connaît aussi du succès auprès des étudiants. On en vend près de 450 portions chaque midi. Et l’on passe environ 135 kg de frites (surgelées cette fois), un incontournable de la «cuisine canadienne».

Les Services alimentaires de l’Université de Montréal ont connu une hausse de revenus de 5% l’an dernier et le déficit a été ramené à 150,000$ (après avoir été de 400,000$ en 1996). Cela fait dire à Réjean Duval, directeur des Services auxiliaires, que la rentabilité est peut-être pour bientôt. «Nous avons investi de grosses sommes dans la rénovation de nos points de vente. Le déficit était donc prévu. Mais nous sommes satisfaits du résultat.»

Cette baisse du déficit n’a pas été obtenue au détriment des employés, tient à dire M. Parent. «On a réduit le déficit sans supprimer de postes», précise-t-il.


Plats végétariens et comptoir à salades
Une nouveauté dans le menu cette année: les repas végétariens. «Nous avons noté une demande pour des plats sans viande. Une fois par semaine, le mardi ou le mercredi, un plat végétarien sera donc au menu», annonce le chef.

L’auteur de ces lignes a goûté à l’un de ces plats faits à base d’aubergines. Généreuse portion, saveur distinguée. C’est en tout cas une combinaison anti-cholestérol. À venir: lasagne aux épinards, croquettes aux pois chiches, sauté de tofu. Le chef assure qu’il s’adaptera à la demande si celle-ci a tendance à croître.

Le comptoir à salades répond également aux besoins d’une partie de la clientèle. On y joue la carte de la variété. «J’y mange au moins trois fois par semaine et je ne prends jamais la même chose», indique M. Duval (qui paie son repas comme tout le monde).

Même les clients les plus assidus du plat du jour n’ont pas l’impression de subir le cycle infernal classique des cafétérias de type institutionnel: ragoût de boulettes– spaghetti–pâté chinois. Le menu ne revient qu’une fois tous les 28 jours et l’on trouve un savant dosage de légumes verts, rouges et jaunes, de poisson et de viande, bref, de tout ce que recommande le Guide alimentaire canadien. De plus, l’équipe doit savoir satisfaire les clients qui ne mangent pas de porc pour des raisons religieuses, les ovo-lacto-végétariens (dont le régime exclut les oeufs et les produits laitiers, en plus de la viande) ou les gens simplement allergiques à tel ou tel ingrédient.


La qualité à petit prix

Le mandat des Services alimentaires est d’offrir un produit de qualité à un prix raisonnable. Or, malgré une légère augmentation de son coût, le repas complet (soupe, pain et beurre, plat principal, dessert et café) ne coûte encore que 5,85$, taxes et service compris.

Alain Parent, qui aime beaucoup manger dans les restaurants, a noté que des plats servis à la cafétéria, comme la longe de saumon, sont identiques à ceux qu’on retrouve sur les menus de bonnes tables du quartier. La qualité et la quantité sont les mêmes; seul le prix diffère: 9,75$ à la carte.

Ce saumon comme le tournedos de poulet, l’escalope de veau et la brochette de boeuf suscitent d’excellents commentaires de la part des usagers. «La perception des Services est à la hausse, commente Réjean Duval. Évidemment, nous aurions souhaité atteindre la rentabilité, mais ça ne se fera pas en rognant sur la qualité de l’offre. Je crois que nous allons dans la bonne direction.»

Mathieu-Robert Sauvé