Le
monde vous attend!
Les
étudiants voyageurs disposent dune manne sans précédent.
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Claire
McNicoll et Bernard Landriault se sont rencontrés
lorsquils séjournaient tous deux à Paris
dans le cadre de leurs études. Une expérience
qui les a transformés. Aujourdhui, ils annoncent
la création de généreuses bourses pour
favoriser la mobilité étudiante. |
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Avec
une bourse mensuelle de 600$, à laquelle sajoutent 200$
dans les villes où le coût de la vie est élevé
et un montant forfaitaire pour lachat de certains billets davion,
les étudiants nont plus aucune raison de ne pas étudier
à létranger durant un trimestre ou deux. Une subvention
spéciale du ministère de lÉducation du Québec
permet en effet aux étudiants de financer en partie leur séjour
détudes. Dans les pays où la vie est moins chère,
les étudiants reviennent même avec quelques dollars.
«Le manque dargent a toujours limité ladhésion
aux programmes déchanges à létranger,
dit Bernard Landriault, directeur du Bureau de la coopération
internationale (BCI). Les étudiants faisaient leur demande en
mars ou en avril, puis constataient après lété
quils navaient pas les moyens de séjourner en France
ou en Angleterre. Un haut taux de désistement caractérisait
donc ces programmes. Mais à partir de maintenant, ça va
changer.»
Déjà, le BCI a enregistré une hausse substantielle
des demandes. Au 11 septembre, 190 personnes se préparaient à
partir ou étaient parties, alors que seulement 111 étudiants
en avaient fait autant lan dernier. Et les boursiers ne sont pas
nécessairement des premiers de classe. Le dossier scolaire doit
être bon mais pas exceptionnel. La pertinence du projet est également
prise en compte.
Ça
change la vie
«Tous les étudiants auraient intérêt à
passer un ou deux trimestres à létranger, peu
importe le domaine détudes», explique Claire McNicoll,
vice-rectrice à lenseignement de premier cycle et à
la formation continue, qui insiste sur limportance de linternationalisation
du monde universitaire. La vice-rectrice se souvient davoir
rencontré, au cours de la mission gouvernementale en Amérique
latine, une étudiante en architecture de paysage qui avait
choisi le Chili. «Elle était enchantée de ses
études à lInstituto Nacional de Capitacion Professionnal
de Santiago. Elle résidait chez des gens qui lavaient
adoptée comme un membre de leur famille.»
En plus des retombées positives dune telle expérience
sur une carrière, à lheure de la mondialisation,
il ne faut pas négliger laspect formateur dune
telle démarche sur le plan personnel. «Mon séjour
en France, durant mes études, a changé ma vie»,
dit Claire McNicoll. «Pareillement pour moi», reprend
Bernard Landriault. Respectivement géographe et spécialiste
des études littéraires, Mme McNicoll et M. Landriault
se sont même rencontrés à Paris alors quils
étaient étudiants. «Les bourses étaient
alors réservées aux étudiants des cycles supérieurs,
relate Mme McNicoll. Aujourdhui, ce sont surtout les étudiants
de premier cycle qui partent.»
Pour les deux administrateurs universitaires, il y a eu des jours
plus gris. À lUniversité de Montréal seulement,
le budget consacré aux bourses pour les programmes déchanges
atteint 1,7 million de dollars par année sur trois ans. On
pense reporter une partie de ces sommes sur les années suivantes,
car on ne parviendra pas à les dépenser en entier. «Le
gouvernement a pris une position très ferme en faveur de la
mobilité étudiante. Nous vivons une période charnière.
Je crois que les étudiants vont profiter de cette chance.»
Des
Québécois peu «sorteux»
Au cours des dernières années, le BCI na pas caché
sa déception de voir que les étudiants adhéraient
de façon très timide aux programmes déchanges.
Certaines unités nont envoyé aucun étudiant
à létranger depuis 10 ans. «LUniversité
de Montréal ne compte que 0,25% de sa clientèle qui
voyage chaque année, explique Yves Guay, attaché de
coopération au BCI. À peine 1% des étudiants
auront passé un trimestre à létranger au
cours de leur baccalauréat. À lUniversité
catholique de Louvain, en Belgique, cette proportion atteint 20%.»
Des facteurs sociaux expliquent en partie cette différence
démesurée. Les jeunes, en Belgique, vivent plus longtemps
chez leurs parents et ces derniers participent davantage au financement
des études. Au Québec, la vie dadulte commence
parfois très tôt: les jeunes louent un appartement, se
trouvent un travail et plusieurs sendettent.
Afin de diminuer les tracasseries administratives, le BCI a délégué
aux unités le soin de compléter les dossiers des étudiants
intéressés. Elles sont les mieux placées pour
savoir quel établissement est le plus apte à répondre
aux besoins des étudiants. Quand le contact est établi,
le processus se met en branle. En vertu dune centaine dententes
bilatérales signées avec une grande quantité
détablissements universitaires, les étudiants
demeurent inscrits à lUniversité de Montréal
(où ils acquittent leurs droits de scolarité) mais passent
un ou deux trimestres à létranger.
Certains départements comme Architecture et Design industriel
ont une véritable tradition de participation aux programmes
déchanges. Dautres, comme Science politique, sy
sont consacrés sur le tard mais avec une énergie et
un succès impressionnants. «Chose certaine, les unités
où les programmes fonctionnent le mieux sont celles où
les professeurs encouragent leurs étudiants à aller
à létranger et où plusieurs étudiants
peuvent parler de leur propre expérience», signale Bernard
Landriault.
Mathieu-Robert
Sauvé
Doù
viennent-ils, où vont-ils ?
«Si lon se penche sur les dossiers des étudiants
de lUdeM qui, au cours des dernières années, ont
participé à un programme déchanges, on
voit que leur nombre est en progression. La très grande majorité
des étudiants sont au premier cycle; beaucoup proviennent de
la Faculté de laménagement, de programmes portant
sur létude dautres cultures (études allemandes,
études est-asiatiques, etc.), du Département de science
politique et de la Faculté de droit; les programmes déchanges
détudiants attirent encore peu de personnes en sciences
naturelles et biomédicales. Environ 50% des étudiants
se dirigent vers lEurope francophone; 20% vers lEurope
non francophone (Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie, Suède,
etc.); 20% vers le Canada et les États-Unis; et 7 ou 8% vers
lAmérique latine. Presque tous reviennent enchantés
de leur séjour, même si plusieurs signalent que les universités
étrangères européennes, notamment
offrent souvent aux étudiants un encadrement moins serré
que ce quon retrouve à lUdeM; les principaux problèmes
vécus dans la vie de tous les jours ont trait à la difficulté
de se loger et au coût de la vie, mais ces problèmes
ne sont pas insurmontables... et lon arrive toujours à
se débrouiller.
«LUniversité de Montréal considère
comme essentielle louverture sur le monde, et ce, quelle que
soit la discipline. Seule une connaissance approfondie des langues,
des cultures et des systèmes de pensée permet une véritable
créativité. Cest pourquoi lUdeM désire
accroître de manière significative la participation de
ses étudiants aux programmes déchanges, notamment
aux cycles supérieurs et dans les disciplines où cette
tradition ne sest pas encore enracinée. À cette
fin, lUniversité signe des ententes avec des partenaires
du plus haut niveau partout dans le monde et voit à fournir
aux unités et aux étudiants lappui administratif
requis. Elle gère également le Programme de bourses
de mobilité, récemment mis sur pied par le gouvernement
du Québec.»
Extrait du Guide de létudiant, publié par
le Bureau de la coopération internationale.
Voir
le site du Bureau de la coopération internationale