Volume 35 numéro 5
25 septembre
2000




Prix de l’ACFAS
Deux professeurs et un étudiant se sont vu décerner des prix par l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences.

Deux professeurs, Bernard Beugnot et Hélène Dumont, ainsi qu’un étudiant, Stéphane Angers, se sont vu décerner des prix par l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS), qui organisait son gala de la science le 21 septembre à l’Université McGill.


Bernard Beugnot

Le Prix des sciences humaines 2000 a été remis à Bernard Beugnot, du Département d’études françaises. M. Beugnot est un scientifique de premier plan à qui les études littéraires doivent une contribution exceptionnelle à bien des égards. Une trentaine de livres (monographies, éditions critiques, bibliographies commentées, actes de colloques, numéros thématiques de revues), plus de 200 articles et comptes rendus donnent une idée de l’ampleur de ses travaux, qui sont devenus des références obligées. Les trois axes majeurs de ses recherches portent sur la littérature du 17e siècle français, l’oeuvre de Francis Ponge et celle d’Hubert Aquin. Les recherches de Bernard Beugnot ont transformé notre conception des lettres classiques au cours des 35 dernières années.

Le leitmotiv de cet humaniste: habiter la littérature. Pour Bernard Beugnot, il a toujours été important de se mesurer à l’héritage littéraire, c’est-à-dire de le connaître avec précision et méthode, de le préserver et de le transmettre, de le réactiver en l’inscrivant dans les préoccupations contemporaines.

M. Beugnot a participé à près de 50 colloques en Amérique et en Europe et a prononcé des conférences portant principalement sur le 17e siècle dans une quinzaine d’universités, dont celles de Toronto, Vancouver, Zurich, Dijon, Paris-Sorbonne, Tübingen, Anvers, Santa Barbara et Harvard.

Par son enseignement et son exemple, par les thèses qu’il a dirigées, par la place qu’il a assurée aux jeunes chercheurs au sein des équipes qu’il a animées, Bernard Beugnot a formé une relève pour laquelle il a été un inspirateur et un modèle de rigueur scientifique, de probité et d’audace intellectuelle.

Le Prix des sciences humaines, qui a été créé en 1986, est commandité par Gaz Métropolitain.


Hélène Dumont

Le prix Marcel-Vincent 2000 a été décerné à Hélène Dumont, professeure à la Faculté de droit. Mme Dumont est l’une des autorités canadiennes les plus estimées dans le domaine du droit pénal. Elle a fait oeuvre de pionnière au Canada en étant une des premières à s’intéresser au droit correctionnel, puis au droit relatif aux peines. Elle a surtout le grand mérite d’avoir établi des rapprochements inédits entre les sciences juridiques et les sciences sociales. Elle s’est particulièrement fait remarquer par son important traité de Pénologie, une oeuvre maîtresse, unique en son genre au pays.

Dans une perspective théorique et empirique, inspirée par la rencontre du droit et des sciences sociales, la professeure Dumont, prenant le cas du tabagisme, analyse, entre autres, la démarche d’une société qui entreprend de pénaliser des conduites autrefois acceptées, sinon valorisées. Ce qui l’amène à étudier un phénomène en émergence: le passage de la pénalisation traditionnelle des conduites produisant des dommages à la pénalisation de comportements à risque.

Dans le but de poursuivre son oeuvre de chercheuse en pénologie, Hélène Dumont travaille constamment à l’amélioration de la formation des juges en matière pénale. De plus, on la connaît pour son engagement social afin de faire valoir les droits des plus démunis, notamment les détenus.

Auteure de trois livres, Hélène Dumont a aussi à son actif une vingtaine de contributions à des ouvrages collectifs et des articles dans des revues savantes. Elle a fait de nombreuses communications à des congrès ou colloques. Elle a également agi à titre de consultante auprès des gouvernements québécois et canadien.

Ce prix a été créé en 1975 en l’honneur de Marcel Vincent, premier président francophone de Bell Canada. Le prix est commandité par Bell Canada.


Stéphane Angers

Étudiant au doctorat en pharmacologie moléculaire, Stéphane Angers reçoit le prix Bernard-Belleau. Ayant acquis une discipline personnelle quand il pratiquait le hockey de haut niveau, M. Angers est un travailleur acharné, organisé et doté d’une grande originalité de pensée; il ap-préhende les problèmes scientifiques et techniques auxquels il est confronté avec une approche novatrice.

Au cours de sa maîtrise en biochimie, son projet principal portait sur l’utilisation d’une technique de biophysique dans l’étude des interactions entre les protéines. Sa thèse de doctorat traitera des approches de biologie moléculaire et cellulaire dans l’analyse du rôle de divers complexes protéiques dans la «transduction» des signaux engagés par certains médicaments.

Ses travaux pourraient conduire à la mise au point d’une nouvelle classe d’agents thérapeutiques. Stéphane Angers a déjà obtenu des résultats de grande qualité, points de départ d’une mégacollaboration entre son laboratoire d’accueil, BioSignal, et plusieurs autres sociétés pharmaceutiques et de biotechnologies.

Ses travaux ont récemment été publiés dans la prestigieuse revue Proceeding of the National Academy of Science (États-Unis) et cités dans la revue Biotechnique comme représentant une approche prometteuse pour le développement de la pharmacogénomique.

Le prix Bernard-Belleau est décerné à un étudiant au doctorat dans le domaine de la santé et des produits pharmaceutiques. Il est commandité par BioChem Pharma inc.