Thèses
et revues savantes prennent le virage Net
Guylaine
Beaudry entreprend trois projets importants.
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Guylaine
Beaudry est directrice du traitement de linformation
à la DGTIC. Elle est aussi informaticienne autodidacte
et musicienne
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À ladresse
électronique <www.cybertheses.org>, linternaute
accède gratuitement à une banque de thèses déposées
à lUniversité de Montréal au cours des
dernières années. Dun coup de souris, il peut
cliquer, par exemple, sur le doctorat dAnne Charbonneau, qui
traite de laccessibilité aux services buccodentaires
des personnes vivant avec le VIH-sida, ou encore sur celui de Nicole
Bernier, qui aborde le processus de désengagement de lÉtat-providence.
En tout, 42 thèses de six facultés et une école
affiliée peuvent être lues à cette adresse.
«Depuis que nous avons ouvert ce site, il y a un an et demi,
les thèses ont été consultées à
30,000 reprises, signale Guylaine Beaudry, directrice du traitement
de linformation à la Direction générale
des technologies de linformation et de la communication (DGTIC).
Cela représente, en moyenne, quelque 500 demandes par document.
Pas mal pour un projet pilote pour lequel nous navons fait aucune
publicité. Que
du bouche à oreille!»
Depuis quelle a mis ce projet sur pied alors quelle travaillait
aux Presses de lUniversité de Montréal, Mme Beaudry
a fait beaucoup de chemin. Le poste de directrice du traitement de
linformation à la DGTIC a dailleurs été
créé pour elle puisquil nexistait pas avant
son entrée en fonction, en juin dernier. Mais lautomne
qui sannonce sera particulièrement chaud pour cette musicologue
et pianiste qui, après un baccalauréat en musique, sest
réorientée vers la bibliothéconomie et les sciences
de linformation.
Trois projets sur lesquels elle travaillait depuis plusieurs mois
viennent de recevoir le feu vert des organismes concernés:
le Fonds pour la formation des chercheurs et laide à
la recherche (FCAR) finance la création dun portail de
diffusion des revues savantes; lUNESCO souhaite quun consortium
produise un guide international pour la publication de thèses;
enfin, le Fonds francophone des inforoutes reconduit une subvention
visant à assurer la formation de spécialistes de la
publication en ligne en Afrique francophone. De plus, Mme Beaudry
a été nommée au Steering Committee de la Networked
Digital Library of Theses and Dissertations. Cet organisme, qui regroupe
des universités de 17 pays, a été séduit
par les réalisations de Mme Beaudry.
Rififi
sur les droits dauteur
Actuellement, la publication électronique ne fait pas lunanimité.
Le Devoir rapportait, le 23 juillet dernier, quune entreprise
américaine, UMI, exige de ses clients jusquà 69,50$
pour consulter sur support électronique une thèse déposée
(gratuitement) à la Bibliothèque nationale du Canada.
Cette transaction se déroule sans quun sou soit versé
à lauteur.
Le site Cyberthèses diffère de celui dUMI, car
lusager ne paie pas pour avoir accès au contenu. Aucun
intermédiaire ne peut donc faire de profits. Reste entier le
problème du plagiat, mais les thèses imprimées
néchappaient pas à ce phénomène;
il est simplement plus facile désormais de télécharger
des documents.
«Nous offrons une solution à la procédure habituelle
tout en assurant une plus grande diffusion des travaux universitaires,
dit Guylaine Beaudry. Jusquà maintenant, la Bibliothèque
nationale na eu dautre choix que de passer par UMI
rachetée récemment par Bell & Howell. Avec des sites
comme le nôtre, ça va changer.»
Lintérêt du site est son contenu français.
Il faut dire que, sur 1,5 million dentrées dans le site
dUMI, on ne trouve que 17,000 titres français. Tout le
reste est en anglais. Cest pourquoi, notamment, le Fonds francophone
des inforoutes sest intéressé au projet de Guylaine
Beaudry en lui accordant une subvention de 100,000$.
Un portail de revues
Grâce au Fonds FCAR, un portail donnant accès à
lensemble des revues savantes en sciences humaines et sociales
verra le jour dici 2001. Ce site, qui regroupera les revues
canadiennes et étrangères et permettra des recherches
précises, sera réalisé par une équipe
composée de plusieurs partenaires sous la direction de Mme
Beaudry et de Gérard Boismenu, professeur de sciences politiques
et directeur scientifique des Presses de lUniversité
de Montréal.
«Actuellement, on peut naviguer dans le site MUSE, administré
par lUniversité Johns Hopkins, auquel lUniversité
est abonnée. Une centaine de revues y sont en ligne. Le portail
québécois donnera accès, lui, à une cinquantaine
de revues. Mais la première chose à faire, cest
de rendre ces revues disponibles dans Internet. En ce moment, une
dizaine seulement le sont.»
On ne sait pas si ce portail sera gratuit, mais une chose est certaine:
il permettra une meilleure diffusion des revues québécoises.
Plusieurs publications de lUniversité de Montréal
sont engagées dans le projet, notamment les revues Études
françaises, Géographie physique et Quaternaire, Meta,
la Revue des sciences de léducation, Sociologie et sociétés,
Surfaces et Théologiques.
Mathieu-Robert
Sauvé
Voir
aussi le site: http://www.pum.umontreal.ca
Rectificatif
La direction de
la DGTIC tient à rectifier deux erreurs de faits contenues dans l'article
ci-contre.
D'abord, contrairement
à ce qui est écrit, le Fonds FCAR n'a pas subventionné la réalisation
d'un portail de production et de diffusion électroniques de revues
savantes mais bien une étude de faisabilité en vue de la création
d'un tel portail. Cette étude, déposée le 25 septembre, est réalisée
en collaboration avec le RISQ, la DGTIC, les PUM, l'UQAM, l'Université
Laval et les PUL.
Ensuite, il est
regrettable qu'on ait laissé sous-entendre, dans une formule malhabile,
que la DGTIC a créé un siège pour Mme Beaudry. La création de la division
du Traitement de l'information a été prévue dès la présentation de
la nouvelle DGTIC en février dernier. Cette division a pour principal
mandat de répondre aux besoins en traitement de l'information sur
le campus. La nomination de la directrice du traitement de l'information
a découlé de la même procédure qu'on applique à tous les cadres de
l'Université de Montréal. À la suite de l'affichage du poste, la sélection
parmi les candidats et candidates s'est faite par un comité composé
de personnes provenant de la DRH, de la DGTIC et de l'École de bibliothéconomie
et des sciences de l'information.
Pierre Bordeleau,
vice-recteur adjoint aux TIC
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