Un 
            congrès sur l'Asie et l'Afrique du Nord 
            
             
            Plus 
            d'un millier de spécialistes se sont réunis à 
            Montréal.
          
             
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          Plus dun 
            millier de spécialistes de lAsie et de lAfrique 
            du Nord se sont réunis à Montréal du 27 août 
            au 2 septembre derniers pour le 36e congrès international des 
            études asiatiques et nord-africaines. Pour la première 
            fois depuis le premier congrès, tenu à Paris en 1873, 
            la majorité des conférenciers étaient issus dAsie: 
            200 de lInde, 120 de la Chine, autant du Japon
 En tout, 
            60% des conférenciers provenaient de ce continent.
            
            «Nous sommes très fiers de cela, explique Charles Le 
            Blanc, fondateur du Centre détudes de lAsie de 
            lEst et président du comité dorganisation. 
            Longtemps, les études sur lOrient ont été 
            perçues comme une spécialité occidentale. 
            Il sen est même trouvé pour dire que lorientalisme 
            était une invention de lOccident. Aujourdhui, nous 
            avons un véritable dialogue. De part et dautre, on se 
            considère comme des égaux.»
            
            La colonisation a duré beaucoup plus longtemps que les colonies, 
            commente ce professeur qui a travaillé pendant trois ans à 
            la préparation du congrès. Le terme même d«orientalisme» 
            pour désigner létude des civilisations orientales 
            est désuet. On parle plutôt, à présent, 
            détudes asiatiques. Dans limposant programme du 
            congrès, qui compte 188 pages, on annonçait des communications 
            sur les relations internationales, léconomie, léducation, 
            la langue, la religion, la poésie, le théâtre, 
            la santé, les études sur les femmes, etc. Les participants 
            provenaient de 75 pays, dont le Chili, lArgentine et le Brésil. 
            «Nous avons accueilli une trentaine de chercheurs de lhémisphère 
            sud de lAmérique, et cela marque aussi un tournant», 
            note M. Le Blanc.
          
            Montréal, 
            ville ouverte
            Cétait seulement la deuxième fois depuis 1873 
            que ce congrès se déroulait en territoire nord-américain 
            (Toronto a accueilli la manifestation en 1990). Montréal a 
            séduit les congressistes. «Jai reçu une 
            quantité déloges sur la ville. Il faut dire que, 
            par bonheur, il a fait beau tous les jours.»
            
            Ce que les congressistes ont tenu à visiter? Pas le Biodôme, 
            pas le Musée des beaux-arts ni la basilique Notre-Dame, mais 
            la ville souterraine! «Tout le monde voulait voir les réseaux 
            de magasins et de transport sous terre», relate en souriant 
            M. Le Blanc.
            
            À la conférence de clôture, la ministre des Affaires 
            municipales et de la Métropole, Louise Harel, y est allée 
            dune déclaration qui a autant surpris que réjoui 
            le président. Elle a affirmé que Montréal serait 
            heureuse daccueillir les bureaux du secrétariat permanent 
            du congrès international; le gouvernement du Québec 
            serait prêt à investir dans ce projet. «Cela ma 
            pris par surprise. Je lui avais dit que le congrès de 2004 
            commençait déjà à se préparer et 
            je lui ai fait remarquer que nous ne disposions pas de secrétariat 
            permanent. Elle a dit: Ah bon!»
            
            Dès le lendemain, M. Le Blanc a présenté ce projet 
            aux membres du conseil dadministration, et tous ont approuvé 
            le principe. Montréal pourrait donc être lemplacement 
            du futur secrétariat dICANAS (International Congress 
            of Asian and North African Studies).
            
            Pour M. Le Blanc, la fin du congrès marque le soulagement après 
            une période de stress intense. Le budget de 700,000$ na 
            entraîné aucun déficit. Mais le pari nétait 
            pas gagné davance. «Quand on prépare un 
            congrès international, on a de grosses dépenses très 
            tôt, et les revenus arrivent très tard. Signer le contrat 
            avec le Palais des congrès et réserver un millier de 
            chambres dhôtel au centre-ville quand on nest pas 
            certain de faire ses frais, cest inquiétant.»
            
            Mais les inscriptions ont dépassé de 30% les attentes 
            du comité, et le président affirme avoir connu son meilleur 
            congrès à vie. Il tient à remercier léquipe 
            du Bureau des congrès de lUniversité de Montréal 
            («des gens compétents», dit-il) et à souligner 
            le précieux soutien du rectorat.
          
          Mathieu-Robert 
            Sauvé
           
          