Volume 35 numéro 2
5 septembre
2000




Le CRM est mort, vive les IRSC!
Quelque 400 M$ seront investis dès 2000-2001 dans 13 instituts.

Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sont désormais le principal organisme fédéral responsable du financement de la recherche en santé au Canada. Ils remplacent depuis juin le Conseil de recherches médicales (CRM). Les IRSC ont «pour mission d’exceller, selon les normes internationales reconnues de l’excellence scientifique, dans la création de nouvelles connaissances et leur application en vue d’améliorer la santé de la population canadienne, d’offrir de meilleurs produits et services de santé et de renforcer le système de santé au Canada», écrit-on dans la loi créant les IRSC.

Le concept des IRSC est basé sur une approche multidisciplinaire mise en oeuvre par l’entremise d’instituts travaillant chacun dans un domaine particulier mais de façon intégrée. Il vise notamment la prise de mesures pour contrer les nouvelles menaces faites à la santé, l’accélération de la découverte de remèdes et de traitements ainsi que l’amélioration des stratégies en matière de soins, de prévention et de mieux-être. Enfin, on veut encourager la collaboration avec des chercheurs et des organisations au Canada et à l’étranger.

Des organisations «virtuelles»

Les Instituts sont des organisations «virtuelles» qui mettent en contact les chercheurs travaillant dans les universités, les hôpitaux et d’autres centres de recherche, où qu’ils soient au Canada. Chaque institut fera de la recherche biomédicale fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche sur les services et les systèmes de santé ainsi que sur les facteurs déterminant la santé des populations (dimensions sociales, culturelles et environnementales).

Chacun des instituts deviendra avec le temps une source de leadership scientifique dans son domaine d’activité. Il prendra des initiatives stratégiques pour lier la recherche aux besoins de la population en matière de santé et aux compétences disponibles pour faire cette recherche de même que pour accélérer l’utilisation des connaissances ainsi acquises. Il coordonnera les efforts de recherche avec d’autres organismes de financement et améliorera la mise en réseau au sein de la collectivité des chercheurs.

Le programme des IRSC est doté d’un budget de 402 M$ pour 2000-2001, budget qui passera à 533 M$ l’année suivante.

Les IRSC sont dirigés par un conseil d’administration qui définit l’orientation stratégique générale, les objectifs et les politiques. Ce conseil est responsable de la création, du maintien et de la dissolution des instituts ainsi que de la définition du mandat de chacun d’eux. Il est composé de 19 membres, dont 13 proviennent du milieu universitaire. Louise Nadeau, professeure au Département de psychologie, et Jean Davignon, de l’Institut de recherches cliniques de Montréal, en font partie.


Treize instituts
Dans un premier temps, le conseil a créé 13 instituts pour chacune des problématiques suivantes: la santé des autochtones; les appareils circulatoire et respiratoire; le cancer; la santé des femmes et des hommes; la génétique; les neurosciences, la santé mentale et la toxicomanie; les services et les politiques de santé; le vieillissement; le développement de la santé des enfants et des adolescents; l’appareil locomoteur et l’arthrite; la nutrition, le métabolisme et le diabète; la santé publique et des populations; et les maladies infectieuses et immunitaires.

Au cours d’une entrevue parue dans le dernier numéro du journal Affaires universitaires, le président du conseil d’administration, Alan Bernstein, expliquait que les IRSC auront un budget à deux volets. Le premier servira à financer les concours ouverts où les travaux seront évalués par un comité de pairs. «Ces fonds doivent financer les travaux réellement exceptionnels dans n’importe quel domaine de la recherche en santé menés au pays», a déclaré M. Bernstein.

Pour le second volet, les fonds seront également attribués après évaluation par les pairs, mais pour des travaux portant sur un domaine particulier que l’institut en question a choisi de privilégier.

Françoise Lachance