Initiation
des jeunes professeurs
Le
CEFES inaugure son programme d'initiation aux dynamiques de l'enseignement.
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Le
recteur Robert Lacroix en compagnie de quelques jeunes professeurs
qui ont suivi le cours d'initiation aux dynamiques de l'enseignement. |
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Ils étaient
une vingtaine de nouveaux professeurs, dont six de la Faculté
de droit, à s’être inscrits au Programme d’initiation
aux dynamiques de l’enseignement. Pour la première fois
cet été, ce programme était offert par le Centre
d’études et de formation en enseignement supérieur
(CEFES).
«Il s’agit d’une activité proposée par
les professeurs de l’Université de Montréal à
leurs collègues», a déclaré le recteur
Robert Lacroix, venu leur souhaiter la bienvenue.
Le recteur s’est souvenu de son entrée comme professeur
au Département de sciences économiques en janvier 1970,
où on lui avait demandé de donner un cours à
120 étudiants en pharmacie. «Pourquoi enseigner l’économique
aux pharmaciens? Parce qu’à l’époque on confondait
administration et sciences économiques. Ce fut horrible, épouvantable!
Même si j’étais passionné et malgré
tous mes efforts pour donner le meilleur cours possible, les étudiants
ne voulaient rien savoir!»
Heureusement, on ne donne plus aujourd’hui aux jeunes professeurs
les cours dont personne ne veut, a précisé M. Lacroix.
Il affirme avoir tout de même tiré une leçon de
cette pénible expérience: ce n’est pas parce qu’une
personne a assisté à beaucoup de cours qu’elle
est bien préparée à enseigner.
«Lorsqu’on vient de terminer un doctorat, un, deux ou trois
“postdocs”, on est plus intéressé par l’article
qu’on pourrait publier que par le cours à préparer,
a-t-il poursuivi. Il faut bien sûr conserver cet enthousiasme
en recherche, mais il ne faut jamais oublier que la mission première
de l’Université est de former les étudiants et
de les amener à la maîtrise et au doctorat.»
Quatre-vingts pour cent de la recherche se fait maintenant en dehors
du milieu universitaire; mais celle qui est menée dans les
universités doit servir à la formation des étudiants,
a souligné le recteur avant d’ajouter: «Mais c’est
une carrière exigeante. Vous serez constamment déchirés
entre l’achèvement d’un dernier article et la préparation
de vos cours. L’Université de Montréal s’est
donné une politique d’insertion lente des nouveaux professeurs
dans l’enseignement justement pour leur éviter d’avoir
à faire ce choix entre l’enseignement et la recherche,
deux composantes essentielles et pour votre carrière et pour
l’avenir de l’Université.»
Contrairement à ce que certains prétendent, l’Université
de Montréal est très sévère en ce qui
concerne l’enseignement lorsque vient le temps d’étudier
les dossiers de promotion, prévient M. Lacroix. «Et il
n’y a pas de substitution possible entre la qualité de
l’enseignement et la qualité de la recherche, les deux
sont complémentaires.»
Ce programme d’initiation des nouveaux professeurs, qui se déroulait
du 14 au 18 août, comprend une série d’ateliers
sur l’enseignement alternant avec des conférences sur
le fonctionnement de l’Université.
«Les professeurs invités sont des lauréats des
prix d’excellence en enseignement qui ont développé
un intérêt particulier pour certains aspects de la science
de l’enseignement», a signalé Laszlo DeRoth, directeur
du CEFES et professeur à la Faculté de médecine
vétérinaire.
Ainsi, en plus de prendre connaissance des structures de l’Université,
du fonctionnement des bibliothèques et de la Faculté
des études supérieures, les nouveaux professeurs ont
écouté leurs collègues plus âgés
parler de la mission du professeur, d’objectifs pédagogiques,
de plan et de préparation de cours, de méthodes alternatives
pour l’enseignement à de grands groupes, d’apprentissage
par problèmes, d’évaluation ainsi que de l’utilisation
d’Internet et des technologies de la communication.
Françoise
Lachance
