Volume 35 numéro 1
28 août 2000


 


Initiation des jeunes professeurs
Le CEFES inaugure son programme d'initiation aux dynamiques de l'enseignement.

Le recteur Robert Lacroix en compagnie de quelques jeunes professeurs qui ont suivi le cours d'initiation aux dynamiques de l'enseignement.

Ils étaient une vingtaine de nouveaux professeurs, dont six de la Faculté de droit, à s’être inscrits au Programme d’initiation aux dynamiques de l’enseignement. Pour la première fois cet été, ce programme était offert par le Centre d’études et de formation en enseignement supérieur (CEFES).

«Il s’agit d’une activité proposée par les professeurs de l’Université de Montréal à leurs collègues», a déclaré le recteur Robert Lacroix, venu leur souhaiter la bienvenue.

Le recteur s’est souvenu de son entrée comme professeur au Département de sciences économiques en janvier 1970, où on lui avait demandé de donner un cours à 120 étudiants en pharmacie. «Pourquoi enseigner l’économique aux pharmaciens? Parce qu’à l’époque on confondait administration et sciences économiques. Ce fut horrible, épouvantable! Même si j’étais passionné et malgré tous mes efforts pour donner le meilleur cours possible, les étudiants ne voulaient rien savoir!»

Heureusement, on ne donne plus aujourd’hui aux jeunes professeurs les cours dont personne ne veut, a précisé M. Lacroix. Il affirme avoir tout de même tiré une leçon de cette pénible expérience: ce n’est pas parce qu’une personne a assisté à beaucoup de cours qu’elle est bien préparée à enseigner.

«Lorsqu’on vient de terminer un doctorat, un, deux ou trois “postdocs”, on est plus intéressé par l’article qu’on pourrait publier que par le cours à préparer, a-t-il poursuivi. Il faut bien sûr conserver cet enthousiasme en recherche, mais il ne faut jamais oublier que la mission première de l’Université est de former les étudiants et de les amener à la maîtrise et au doctorat.»

Quatre-vingts pour cent de la recherche se fait maintenant en dehors du milieu universitaire; mais celle qui est menée dans les universités doit servir à la formation des étudiants, a souligné le recteur avant d’ajouter: «Mais c’est une carrière exigeante. Vous serez constamment déchirés entre l’achèvement d’un dernier article et la préparation de vos cours. L’Université de Montréal s’est donné une politique d’insertion lente des nouveaux professeurs dans l’enseignement justement pour leur éviter d’avoir à faire ce choix entre l’enseignement et la recherche, deux composantes essentielles et pour votre carrière et pour l’avenir de l’Université.»

Contrairement à ce que certains prétendent, l’Université de Montréal est très sévère en ce qui concerne l’enseignement lorsque vient le temps d’étudier les dossiers de promotion, prévient M. Lacroix. «Et il n’y a pas de substitution possible entre la qualité de l’enseignement et la qualité de la recherche, les deux sont complémentaires.»

Ce programme d’initiation des nouveaux professeurs, qui se déroulait du 14 au 18 août, comprend une série d’ateliers sur l’enseignement alternant avec des conférences sur le fonctionnement de l’Université.

«Les professeurs invités sont des lauréats des prix d’excellence en enseignement qui ont développé un intérêt particulier pour certains aspects de la science de l’enseignement», a signalé Laszlo DeRoth, directeur du CEFES et professeur à la Faculté de médecine vétérinaire.

Ainsi, en plus de prendre connaissance des structures de l’Université, du fonctionnement des bibliothèques et de la Faculté des études supérieures, les nouveaux professeurs ont écouté leurs collègues plus âgés parler de la mission du professeur, d’objectifs pédagogiques, de plan et de préparation de cours, de méthodes alternatives pour l’enseignement à de grands groupes, d’apprentissage par problèmes, d’évaluation ainsi que de l’utilisation d’Internet et des technologies de la communication.

Françoise Lachance