Les
bibliothèques dans les priorités de la relance
Le
nouveau directeur des bibliothèques, Jean-Pierre Côté,
entend commencer
par consolider les bases du réseau.
 |
Jean-Pierre
Côté, directeur général de la
Direction des bibliothèques, se réjouit de
lengagement pris par lUniversité de hausser
le budget des bibliothèques. |
|
En tant que service
essentiel, les bibliothèques de lUniversité ont
lourdement souffert des années de compressions budgétaires
quon vient de traverser. Mais lheure est maintenant à
la relance. Le vice-rectorat à la planification a en effet
désigné les bibliothèques comme un service qui
devait être privilégié par le programme de relance
visant à faire de lUniversité de Montréal
un complexe universitaire de calibre international.
Cest dans ce contexte encourageant que le nouveau directeur
général de la Direction des bibliothèques, Jean-Pierre
Côté, entrait en fonction le 1er juin dernier. Lopération
de redressement ne sera toutefois pas une mince tâche. «Tout
doit être mené de front parce que toutes les composantes
des bibliothèques collections, développement
informatique, environnement physique, formation du personnel
forment un tout», souligne le directeur.
Les acquisitions de périodiques et de monographies feront lobjet
cette année dune attention particulière. À
ce chapitre, Jean-Pierre Côté pourra compter sur un budget
accru de un million de dollars, soit plus de 6,8 M$ sur un budget
global de 17,3 M$. Sur trois ans, le budget total de la Direction
des bibliothèques sera haussé au minimum de quatre autres
millions, ce qui ne tient pas compte des négociations actuellement
en cours avec le ministère de lÉducation.
«Cest un engagement réel et très encourageant
de la part de lUniversité, se réjouit le directeur,
mais qui demeure encore insuffisant pour effacer le gouffre créé
par les compressions. Même si le budget a été
maintenu à un niveau stable au cours des années précédentes,
nous avons perdu en réalité de 10 à 12 % de notre
capacité dachat à cause de laugmentation
des coûts reliés aux acquisitions.»
Lorsquil sera porté à 21 M$ dans trois ans, le
budget des bibliothèques ne représentera toujours que
6,5 % du budget global de lUniversité de Montréal
alors que lensemble des universités canadiennes consacrent
actuellement à ce service une moyenne de 7,5 % de leur budget.
Luniversité avec laquelle lUdeM se compare, celle
de Toronto, alloue à ses bibliothèques 10,4 % de son
budget. Lobjectif à atteindre pour Jean-Pierre Côté
est de passer de 7 à 8 % du budget, soit léquivalent
de lUniversité McGill.
Le directeur pourra en outre compter sur une portion des 20 M$ que
la Fondation canadienne pour linnovation consentira à
64 universités canadiennes afin notamment de soutenir les acquisitions
de périodiques électroniques.
Consolidation et développement
Jean-Pierre Côté a par ailleurs été étonné
de constater la grande disparité entre les aménagements
physiques des bibliothèques. Il y a des cas extrêmes,
comme la Bibliothèque de physique et le dépôt
central, quil faudra «revitaliser», et les bibliothèques
paramédicale et de musique, qui sont saturées. Il devra
également trouver une solution à la dispersion dans
trois pavillons des collections de sciences comme celles de physique,
de biologie et de botanique.
Mais avant tout projet daménagement majeur, ses objectifs
immédiats et prioritaires sont de lordre du prédéveloppement.
«Il faut dabord consolider les bases et les acquis des
dernières années, indique-t-il. Beaucoup a été
fait, mais les compressions nous ont parfois privés du petit
plus qui permettrait de compléter le travail.» Par exemple,
400 000 $ ont été investis dans la mise en format Web
du catalogue général alors que les terminaux Atrium
ne sont pas compatibles avec ce format; il faudra donc remplacer ces
quelque 165 appareils déjà obsolètes. Les besoins
en postes de travail, pour consultation rapide et recherche, sont
pour leur part de 750 appareils alors quon nen compte
que 290.
Toujours au chapitre de linformatique, laugmentation des
abonnements aux périodiques électroniques, la mise en
réseau des banques de données qui ne sont accessibles
que dans une seule bibliothèque, le développement du
site Web pour en faire un outil central et la promotion de services
permettant de recevoir des documents directement sur son ordinateur
(voir lencadré) sont aussi parmi les «priorités
prioritaires».
Qui dit informatique dit changements constants et besoin de formation
en conséquence. Jean-Pierre Côté entend donc mobiliser
son personnel afin quil participe davantage à la formation
des étudiants et des professeurs. «Une bibliothèque,
ce ne sont pas que des livres et il y a une méconnaissance
de ce que ce lieu est devenu et peut nous offrir. Le personnel constitue
linterface entre les produits et les usagers. Il faut lui redonner
confiance dans les possibilités de développement et
lamener à jouer un plus grand rôle dans lappropriation,
par les usagers, des nouveaux outils de recherche. En consolidant
le service aux usagers, le personnel contribuera ainsi à la
qualité de la formation des étudiants.»
Le directeur sest par ailleurs réjoui de la grande compétence
des 284 personnes, cadres, professionnels, techniciens et employés
de bureau travaillant au sein de son service et quil a tenu
à rencontrer sur leurs lieux de travail au cours de sa tournée
du réseau.
Scène internationale
Finalement, Jean-Pierre Côté entend tout mettre en uvre
pour accélérer ladhésion de lUniversité
de Montréal à lAssociation of Research Libraries
(ARL). Dans son plan de développement, le vice-rectorat à
la planification qualifie d«injustifiée»
labsence de lUdeM à ce forum nord-américain.
Des 10 plus grandes universités canadiennes, seule lUdeM
nest pas membre de cette association.
Mais nentre pas qui veut à lARL; on ny accepte
quune seule nouvelle candidature par année et les frais
annuels dadhésion sont de 25 000 $. «Indéniablement,
cela en vaut le coût, assure le directeur. Il sagit dun
important club dexperts qui élabore et fournit des outils
de recherche et qui sensibilise le milieu des éditeurs aux
problèmes des bibliothèques universitaires. Ladhésion
à lARL représente également une reconnaissance
de haut calibre pour une université de recherche; si lUniversité
de Montréal veut jouer la carte dune grande université
nord-américaine, il faut quelle assume ses responsabilités
et obligations.»
Daniel
Baril
Articles de périodiques directement sur votre ordinateur
Si les nombreuses annulations dabonnements aux périodiques
vous obligent à recourir de plus en plus souvent au Service
de prêt entre bibliothèques, vous serez heureux dapprendre,
si ce nest déjà fait, que vous pouvez obtenir
des copies darticles directement sur votre ordinateur, sans
avoir à passer par le prêt entre bibliothèques,
et ceci, dans un délai de 48 heures. Le tout pour aussi peu
que trois dollars par document.
Cest ce quoffre la Source de lInstitut canadien
de linformation scientifique et technique (ICIST), qui répertorie,
depuis 1993, pas moins de 14 000 périodiques couvrant les domaines
des arts et lettres, des sciences, des sciences humaines, de la santé
et de la technologie. Ce service est accessible à tous les
professeurs, chercheurs et étudiants des cycles supérieurs;
il suffit de demander une ouverture de compte au responsable ICIST
de sa bibliothèque. Toute linformation se trouve sur
le site Web du Service des bibliothèques, à la rubrique
«Prêt de documents» ou tout au bas de la page daccueil
www.bib.umontreal.ca.
Lexistence du précieux outil méconnu montre bien
lutilité de consulter régulièrement les
sites en évolution constante, comme celui de la Direction des
bibliothèques, ainsi que la pertinence de suivre les sessions
de formation offertes dans chacune des bibliothèques.
D.B.
