1 + 1 = 3
Il y a plusieurs années, dans mes premiers
cours d'algèbre, notre professeur nous avait démontré
noir sur blanc (les tableaux étaient encore noirs à
cette époque) la validité de ce qui nous apparaissait
comme une impossibilité. Nous avions la preuve sous les
yeux que 1 + 1 égalait bien 3. Aujourd'hui, n'étant
pas mathématicien, je ne saurais absolument pas refaire
cette démonstration. Pourtant, si l'on sait regarder autour
de soi, le résultat de cette addition est souvent plus
vrai qu'on le pense.
La campagne Campus de financement de l'Université
de Montréal en est un exemple frappant. Voilà déjà
plus de trois semaines qu'elle bat son plein et tous sont d'accord
pour affirmer que la multiplication des efforts, qu'ils proviennent
des intervenants ou des donateurs, a des chances d'en faire la
campagne de financement du siècle et, pourquoi pas, du
millénaire. Mais quel rapport avec 1 + 1 = 3 , direz-vous
? C'est simple. L'objectif de cette campagne interne se situe
davantage sur le plan de la qualité que sur celui de la
quantité. Il est évident pour tous que l'Université
en elle-même ne pourra générer les 125 millions
de dollars visés. Cependant, le pourcentage de participation
reste l'élément clé qui attirera les plus
gros investisseurs. Chaque participant, chaque donateur de la
campagne Campus devient un élément essentiel de
la campagne majeure qui va se dérouler entre 2000 et 2005.
Intervenants + donateurs = investisseurs de marque.
L'équation est simple, mais qu'en est-il
sur le terrain? Depuis le début, plus de 300 bénévoles
donnent de leur temps à cette campagne. Au terme d'une
formation bien orchestrée, ils sont partis, bardés
d'information et motivés par la cause, rencontrer leurs
collègues. Quelques-uns avaient déjà participé
à une campagne antérieure, mais pour la plupart
il s'agissait d'un baptême du feu. Lise Lambert, assistante
aux affaires administratives, faisait partie de ceux-là.
"Ce n'est pas aussi simple qu'on le croit, nous confie-t-elle,
je devais rencontrer 15 de mes collègues et, parmi eux,
il y en avait plusieurs que je ne connaissais pour ainsi dire
pas." Malgré son inquiétude bien légitime,
Mme Lambert n'a pas hésité à foncer. "Au
début, je me sentais un peu mal à l'aise. C'est
dur de venir demander de l'argent, mais j'ai vite trouvé
le moyen de briser la glace. Je me présentais en disant
que j'avais été élue pour venir les solliciter."
Tous lui faisaient bon accueil et la discussion prenait vite
un tour plus familier. "Une rencontre durait environ 20
minutes. Après avoir fait connaissance, nous discutions
de la campagne et des besoins de l'Université. Personnellement
j'avais été frappée par les statistiques
montrant que les autres universités canadiennes donnaient
beaucoup plus que nous. Une question de culture, précise-t-elle.
Ce n'est pas que les Québécois donnent moins, simplement
ils ont besoin d'être sollicités, c'est notre sang
latin qui veut cela." De plus, Mme Lambert a été
agréablement surprise de constater que le sentiment d'appartenance
était très présent à l'Université
de Montréal. "Chacun donnait avec générosité
pour ce qui lui tenait le plus à coeur." Il faut
dire que tout a été mis en oeuvre pour offrir aux
donateurs un maximum de choix. Qu'il s'agisse des projets institutionnels,
des services, des écoles ou des facultés, chacun
peut donner selon ses priorités.
La campagne Campus semble donc se diriger
vers un succès. Il ne faut pourtant pas vendre la peau
de la campagne avant qu'elle soit terminée. Beaucoup des
formulaires distribués n'ont pas encore été
retournés. Il s'agit pour la plupart d'un oubli mais qui
pourrait porter à conséquence (n'oubliez pas l'équation).
Les organisateurs restent malgré tout confiants. Ils remercient
tous ceux qui ont déjà donné et ils lancent
un appel aux autres: donnez! Peu importe le montant. Nous avons
besoin du soutien de tous.
Robert Davidts
Collaboration spéciale
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