FORUM - 5 JUIN 2000

Histoire et attachement au patrimoine

L'enseignant Éric Lemieux, de l'école secondaire l'Envolée, de Granby, explore avec ses élèves la Cyberligne du temps.

De gauche à droite, le directeur général d'Historica, Thomas Axworthy, la doyenne Mireille Mathieu, le professeur André H. Caron et le juge Antonio Lamer, président du conseil d'Historica.

La fondation Historica, dont la mission est d'amener les Canadiens à approfondir leur connaissance de l'histoire et de renforcer leur attachement au patrimoine, en collaboration avec l'Université de Montréal, lançait récemment le dernier volet francophone de ses programmes et de ses partenariats.

Issue d'une initiative privée mise en place par Red Wilson, de BCE, et Charles Bronfman, Historica prend le relais de la fondation CRB et du projet Reflets du patrimoine pour soutenir et promouvoir l'éducation à l'histoire en instaurant des partenariats mobilisateurs dans le cadre d'une stratégie multimédia. La participation de la Faculté des arts et des sciences, du Département de communication et du Groupe de recherche sur les jeunes et les médias se situe sur les plans de la coordination et de l'évaluation des projets éducatifs soutenus par la fondation.

Historica mettra sur pied ses propres programmes en français comme en anglais et elle financera aussi d'autres projets nouveaux ou déjà existants.

Le lancement, qui se déroulait le 19 avril, marquait un double événement. D'une part, il permettait de souligner des projets lancés par la fondation CRB et le projet Reflets du patrimoine, comme les Minutes du patrimoine, sous le chapiteau de la fondation Historica. D'autre part, il s'agissait d'une occasion privilégiée de présenter quelques initiatives nouvelles de la fondation, dont la Cyberligne du temps dans Internet, la série "Notre histoire scientifique en BD" dans la revue Les Débrouillards et la série télévisée Au Max produite par Motion International.

Ernest Cormier raconté aux jeunes

Lorsque le Pavillon principal de l'Université de Montréal est inauguré, le monde est en guerre. L'oeuvre maîtresse d'Ernest Cormier voit enfin le jour.

Dans le cadre des projets éducatifs de la fondation Historica, la carrière de l'architecte Ernest Cormier fait l'objet d'une bande dessinée de quatre pages publiée dans le numéro de mai 2000 du magazine Les Débrouillards. Cette bande dessinée réalisée par Réal Godbout (illustrations) et Johanne David (recherche) se penche surtout sur les étapes de la construction du Pavillon principal de l'Université de Montréal.

"C'est intéressant pour le rayonnement de l'Université, car elle entre ainsi dans le milieu des jeunes du primaire. Plusieurs en entendent parler peut-être pour la première fois", a expliqué André J. Caron, directeur du Groupe de recherche sur les jeunes et les médias et professeur au Département de communication.

Depuis plus d'une décennie, M. Caron et son équipe participent à titre de consultants aux projets de la fondation CRB. Après avoir produit des documents pour la télévision, le cinéma et les nouveaux médias, celle-ci cherchait un support écrit pour étendre son mandat de diffuseur de l'histoire. Le magazine Les Débrouillards répondait bien aux critères. "Plus de 30 000 jeunes le lisent, explique M. Caron. C'est la revue de vulgarisation scientifique la plus largement distribuée auprès des jeunes du Québec."

La presse écrite, estime le spécialiste, a une grande valeur symbolique pour les lecteurs malgré la vogue des médias électroniques. "Le jeune qui reçoit son exemplaire en revenant de l'école va souvent le dévorer d'un couvert à l'autre. Certains jeunes peuvent ainsi développer un goût pour les sciences."

Une douzaine de personnalités canadiennes ayant marqué l'histoire feront l'objet de la série de bandes dessinées qui seront par la suite regroupées en un volume. Les lecteurs ont déjà pu lire les biographies de l'écologiste Pierre Dansereau, des médecins Lucille Teasdale et Norman Bethune et de l'astronaute Roberta Bondar.

M.-R.S.