ASSEMBLÉE UNIVERSITAIRE
La procédure de désignation
du recteur toujours à l'ordre du jour...
"Le problème, c'est que la moitié
de l'Université souhaite élire le recteur tandis
que l'autre moitié veut respecter la charte et les statuts."
Ces quelques mots du doyen Patrice Vinay résument bien
l'impasse dans laquelle se trouvait lundi dernier l'Assemblée
universitaire (AU), qui poursuivait ses délibérations
sur le mode de désignation du recteur ou de la rectrice.
En fait, le Dr Vinay venait appuyer la proposition
du doyen Claude Fabien qui, pour tenter de sortir l'AU de cette
impasse, avait suggéré de confier la question à
un comité mixte composé de membres du conseil et
de l'assemblée universitaires. Un tel comité aurait
été, selon lui, mieux placé pour trouver
une position de consensus. Et ce, d'autant plus que nulle proposition
de l'Assemblée en cette matière ne peut être
mise en vigueur si elle n'obtient l'aval du Conseil.
La proposition Fabien n'en a pas moins été
rejetée par l'Assemblée universitaire, qui a plutôt
choisi de revenir sur les deux propositions déjà
sur la table au cours d'une séance extraordinaire de l'AU
qui se tiendra en décembre.
La proposition du Comité de consultation
pour la nomination du recteur ou de la rectrice, qui a planché
pendant deux ans sur la question, prévoit notamment un
processus ouvert avec publication de fiches biographiques et
des programmes des candidats ainsi que la tenue d'un débat
public. Au lieu de se dérouler dans les premières
étapes du processus, le vote de l'Assemblée interviendrait
plus tard sur une liste courte de candidats préparée
par le Comité de consultation, qui conserve ici un rôle
prépondérant.
Par contre, dans la position défendue
par le Syndicat général des professeurs et approuvée
par la Coalition des associations et des syndicats de l'Université
de Montréal, le Comité de consultation n'est qu'un
instrument au service de l'Assemblée universitaire, transformée
en collège électoral. Cette dernière serait
appelée à voter à deux reprises, le Conseil
étant par ailleurs invité à nommer recteur
le candidat qui ressortirait gagnant du second vote de l'AU.
En cas de refus, le processus serait repris depuis le début.
S'il y avait encore refus de nommer recteur ce second élu
de l'AU, le Conseil pourrait alors procéder unilatéralement
et nommer le candidat de son choix.
Chaires de recherche
En début de séance, le recteur Robert Lacroix a
commenté l'annonce faite dans le récent discours
du Trône de la création de 1200 nouvelles chaires
de recherche. "Il s'agit là d'une excellente nouvelle
pour une université comme la nôtre, d'autant plus
que ces chaires ne seront pas assorties de la nécessité
d'une contrepartie du secteur public ou du privé."
Deux types de chaires sont prévues:
les premières, d'une valeur de 100 000$ par an pour
5 ans, renouvelables pour une sixième année, s'adresseront
à des chercheurs en début de carrière; les
secondes, d'une valeur de 200 000$ par année pour des
périodes variant de 5 à 10 ans, concerneront des
chercheurs confirmés. S'y ajouterait une contribution
de la Fondation canadienne de l'innovation pour l'achat de matériel
de recherche. Ces chaires seront accordées au prorata
des fonds que chaque université obtient des trois conseils
fédéraux de recherche. "C'est un grand avantage
parce qu'un nombre de chaires nous sera acquis sans que nous
ayons à entrer en concurrence avec les autres universités
pour les obtenir", a observé le recteur. Il espère
que les paramètres du programme seront définis
d'ici décembre afin que les demandes puissent être
déposées en avril.
Politique des universités
L'Université doit faire connaître d'ici le 26 novembre
ses commentaires sur la politique des universités que
vient de déposer le ministre François Legault.
"Cette politique contient des éléments
positifs et encourageants et d'autres qui sont plus inquiétants,
a déclaré M. Lacroix. Parmi les éléments
positifs, il y a l'affirmation de la nécessité
d'un refinancement des universités et les comparaisons
avec la situation au Canada et aux États-Unis. Mais lorsqu'il
est question du contrôle du gouvernement sur les universités
et d'investissements ciblés, c'est plus inquiétant.
Il en va de même de la compréhension qui se dégage
du document en ce qui concerne les liens entre la formation universitaire
et le marché du travail, et entre les universités
et les autres composantes de la société."
Françoise Lachance
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