Nouvelle maîtrise en développement du médicament

Elle complète un programme avant-gardiste de la Faculté de pharmacie.

France Varin a étudié le développement du médicament alors qu'elle terminait un postdoctorat, en 1985, en Caroline du Nord.

Sur 10 000 molécules découvertes en laboratoire, à peine une ou deux deviendront le principe actif d'un médicament commercialisé à grande échelle. Les phases du développement du médicament répondent donc à un processus rigoureux. Dans le but de former des spécialistes dans ce domaine, la Faculté de pharmacie vient de créer un programme de maîtrise en développement du médicament qui s'ajoute au diplôme d'études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) offert depuis 1992.

"Le développement du médicament est une discipline très jeune, souligne France Varin, professeure à la Faculté de pharmacie et responsable du programme. Quand l'Université de Montréal a commencé à donner des cours sur ce sujet en 1988, cela s'apprenait encore 'sur le terrain'. Puis, nous avons été le premier établissement du pays à offrir une formation universitaire en développement du médicament. Ce programme demeure l'un des plus complets en Amérique du Nord."

De la recherche fondamentale jusqu'à l'expérimentation chez l'humain en passant par les enjeux éthiques liés à la recherche clinique, ce programme d'études couvre l'ensemble du processus scientifique qui mène au médicament final. Il part de la découverte d'une molécule prometteuse et se rend jusqu'à la commercialisation, incluant les études précliniques et cliniques.

Le nouveau programme de maîtrise que la Faculté a lancé cet automne a été mis sur pied afin d'ajouter un volet pratique au D.E.S.S., qui regroupe une centaine d'étudiants. Pour accéder à la maîtrise, il faudra posséder le D.E.S.S. L'étudiant pourra, au choix, rédiger un travail dirigé ou suivre un stage rémunéré (12 000$) de huit mois.

Les partenaires principaux du programme en développement du médicament de la Faculté de pharmacie sont les sociétés Hoechst Marion Roussel, Merck Frosst, Novartis et Schering. Une dizaine d'étudiants commenceront leur stage cette année dans une de ces entreprises et au Programme des produits thérapeutiques du gouvernement canadien. Plusieurs autres compagnies pharmaceutiques offriront des stages en milieu de travail. "Éventuellement, ajoute Mme Varin, nous aimerions inciter les centres hospitaliers à proposer des stages à nos étudiants."

En tout cas, pas de chômage pour les futurs diplômés. Mme Varin confie que plusieurs étudiants des cycles supérieurs, dans sa faculté, parviennent difficilement à terminer leurs travaux de maîtrise ou de doctorat. Ils décrochent un emploi bien rémunéré avant de terminer leurs études...

M.-R.S.