Le sens du costume au théâtre

Le Centre d'exposition de l'Université de Montréal présente jusqu'au 14 octobre, en collaboration avec l'École nationale de théâtre du Canada, une exposition intitulée Le sens du costume au théâtre.

L'exposition compte une cinquantaine de maquettes de costumes de théâtre provenant de l'importante collection Gérald et Marjorie Bronfman, du nom des donateurs. Cette collection regroupe, entre autres, de nombreux croquis de costumes de pièces de Shakespeare jouées au Festival de théâtre de Stratford depuis 1958.

La collection Gérald et Marjorie Bronfman, amorcée en 1973, regroupe des esquisses de plusieurs grands concepteurs tels que Susan Benson, Patrick Clark, Ann Curtis, Daphne Dare, Robin Fraser Paye, Debra Hanson, Desmond Heeley, Leslie Hurray, Brian Jackson, Sam Kirkpatrick, Tanya Moiseiwitsch et John Pennoyer.

L'exposition rend compte du travail d'artistes qui ont marqué la jeune histoire du costume de théâtre au Canada en présentant les diverses étapes du travail souvent méconnu du concepteur et des nombreux artisans qui s'activent en coulisses pour donner vie au costume avant son entrée en scène.

Le choix s'est porté sur une cinquantaine de maquettes (dessins) de costumes réalisées par différents concepteurs, illustrant une grande variété de styles autour d'un seul thème, les pièces de Shakespeare.

Une douzaine de costumes authentiques, fabriqués dans les ateliers de Stratford à partir de dessins originaux, ponctuent le parcours de l'exposition. L'éclatante présence de ces costumes permet de voir de près les formes, les matières et les techniques utilisées pour façonner ces sculptures d'étoffes.

À cela s'ajoutent des dessins et des costumes de deux productions (Songe d'une nuit d'été et Roméo et Juliette) présentées au Théâtre du Nouveau Monde, à Montréal, réalisés par la conceptrice Mérédith Caron. Ces artéfacts démontrent le traitement original des matières retravaillées pour en tirer un maximum d'effet poétique. Ils nous permettent d'apprécier le travail des équipes qui ont appuyé Mérédith Caron: l'aide-concepteur, la spécialiste en traitement des tissus, le coupeur, la chapelière, la couturière, tous admirables de créativité et de savoir-faire.

À l'époque de Shakespeare, les costumes prenaient toute la place. Le dispositif de la scène dite "élisabéthaine" constituait un décor restreint avec peu de variantes, seuls les accessoires réduits au minimum et les costumes permettaient de situer les personnages dans leur rôle et étaient destinés à mettre en valeur les comédiens.

La notion de vérité historique importait beaucoup moins que l'éclat et la splendeur du vêtement. Chaque comédien était responsable de ses costumes, qui coûtaient très chers. Il les entretenait soigneusement et les léguait dans son testament à un jeune comédien choisi comme son successeur.

L'essentiel de la dépense allait dans les costumes. Le prix d'un seul costume valait plus que le salaire versé à l'auteur de la pièce. Et si la scène élisabéthaine, située en plein air, comportait un petit avant-toit, c'était pour protéger de la pluie non pas les comédiens, mais les précieux costumes!

Les costumes du Festival de théâtre de Stratford présentés dans l'exposition ont été conçus dans ce même esprit. La scène principale de Stratford, dessinée en 1953 par Tanya Moiseiwitsch, la fondatrice du Festival et elle-même conceptrice de costumes, reste fidèle à la scène élisabéthaine. Les costumes évoquent une période historique ou encore le caractère de tel personnage.

Le costume fait partie du rituel du théâtre et aide à réaliser cette communion secrète entre le public et la scène. S'il permet à l'acteur de trouver son personnage, il donne aussi de nombreuses clés au spectateur pour saisir le caractère du personnage. Cependant, il ne doit pas tout dévoiler. Le costume comme reflet, comme tremplin vers l'imaginaire doit permettre à l'esprit du spectateur de circuler comme un courant d'air entre les personnages, l'amenant ainsi dans un autre monde pour le charmer, mais aussi l'étonner et le troubler.

Il ne faut pas oublier que le costume sur son cintre n'est qu'un vêtement mort et qu'il ne prend son sens qu'après avoir été endossé par le comédien, qui lui donne le mouvement, sa troisième dimension, et l'amène à la vie dans la lumière. Vie très éphémère, il va sans dire.

Le Centre d'exposition de l'Université de Montréal est situé dans le Pavillon de la Faculté de l'aménagement, au 2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, local 0056, à deux pas de la station de métro Université-de-Montréal.

Les heures d'ouverture sont les mardis, mercredis, jeudis et dimanches, de 12h à 18h. L'entrée est libre. Information: (514) 343-6111, poste 4694.

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Du 13 janvier au 10 février, La langue à travers les âges

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Du 17 février au 16 mars, L'arène des livres

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De juin à juillet, L'espace grec (en préparation)

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Pour plus d'information sur l'horaire des différentes expositions, on peut consulter le site Web www.expo.umontreal.ca.