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"Un peu d'exercice, c'est déjà beaucoup"

Mais plus, c'est encore mieux, dit un avis scientifique de Kino-Québec.

Lise Gauvin s'intéresse aux facteurs psychosociaux de la santé. Elle a joint le Département de médecine sociale et préventive en janvier dernier après avoir été professeure aux universités Concordia et Queen's.


Deux Québécois sur trois sont "sédentaires" durant leurs loisirs. Cela signifie que, lorsqu'ils ne travaillent pas, ils sortent à peine de la maison. Lorsqu'ils se déplacent, c'est au volant de leur voiture.

Pour eux, la pratique d'une activité physique aussi simple que marcher plus souvent, faire du vélo ou préférer les escaliers à l'ascenseur présenterait des avantages considérables sur le plan de la santé. Les risques de souffrir de certaines maladies et d'en mourir prématurément seraient grandement diminués. Le taux de mortalité dû aux maladies cardiovasculaires baisse de 20 % à 40 % chez les sédentaires repentis. Des études démontrent que l'activité physique a sur eux un effet protecteur presque aussi important que le fait de renoncer à fumer.

C'est ce que révèle un avis du Comité scientifique de Kino-Québec qui vient de paraître et qui se résume ainsi: un peu d'exercice, c'est déjà beaucoup. "Nous avons comparé les populations actives et sédentaires et les résultats sont très nets: les gens qui font de l'exercice se sentent mieux; ils ont plus d'énergie dans la vie de tous les jours et ont une meilleure capacité de revitalisation", dit Lise Gauvin, professeure au Département de médecine sociale et préventive.

En revanche, les sédentaires pourraient récolter plus d'avantages de l'activité physique que leur voisin hypersportif. Mais comme ils sont sédentaires, ils n'ont aucune envie de courir les gymnases. C'est pourquoi l'avis de ce comité scientifique de Kino-Québec, qui comptait trois autres spécialistes de l'Université de Montréal - François Péronnet (président), directeur du Département de kinésiologie, Gilles Dagenais, professeur au Département de médecine, et Martin Juneau, cardiologue à l'Institut de cardiologie de Montréal -, invite les gens à viser des objectifs raisonnables. Sans devenir des sportifs aguerris, ils pourront sentir rapidement les effets bénéfiques de l'activité physique.

Des points de repère
On propose aux Québécois des points de repère leur permettant de dépenser 1000 kilocalories (kcal) par semaine, la calorie étant l'unité de mesure de base de la chaleur et le kilocalorie, son multiple par 1000.

Que représentent 1000 kcal? Ce sont (au choix) cinq heures et demie de mini-golf ou de lavage de vitres, deux heures et demie de natation, randonnée à vélo ou marche rapide, 90 minutes de badminton, tennis ou hockey, ou encore une heure de course à plus de 10 km/h, vélo de montagne sur piste difficile, racquetball ou ski de fond en condition montagneuse. Comme on le voit, plus les activités exigent un effort soutenu, moins elles doivent être pratiquées longtemps.

Évidemment, ces exemples ne sont que des estimations. Mais ils sont suffisamment concrets pour donner à monsieur ou madame Tout-le-monde une idée des objectifs à atteindre pour constater une amélioration de sa santé. Des courbes sont aussi suggérées pour ceux qui veulent en faire plus (1500 kcal par semaine) ou moins (500 kcal).

"Une dépense énergétique variant de 1000 à 1500 kcal par semaine au-dessus d'un mode de vie sédentaire représente une zone clé, note l'auteur de l'étude, Claude Bouchard, une sommité mondiale en la matière. En effet, des avantages notables sont observés avec une dépense d'énergie hebdomadaire de l'ordre de 1000 kcal au-delà de l'état sédentaire, mais des avantages encore plus marqués sont obtenus lorsque cette dernière atteint environ 1500 kcal par semaine."

Un sport pour chacun
"Ce n'est pas tout le monde qui aime faire du jogging, de la danse aérobique ou du taïbo, commente Mme Gauvin. Le CEPSUM [Centre d'éducation physique et des sports de l'Université de Montréal] offre une variété incroyable d'activités justement pour répondre aux besoins du plus grand nombre. Et si ces activités ne conviennent pas encore, il faut trouver autre chose. C'est pourquoi le Comité scientifique de Kino-Québec a cherché à promouvoir des exercices à la portée de tous comme monter les escaliers ou marcher."

Évidemment, signale la spécialiste, notre société ne privilégie pas toujours les meilleures attitudes. Par exemple, les halls des grands immeubles mettent en évidence les ascenseurs lumineux et chromés. Pour trouver les escaliers, il faut chercher vers les issues de secours. Parfois, les portes se referment à clé derrière le visiteur plein de bonne volonté.

Mince consolation, le bilan des Québécois n'est pas pire qu'ailleurs en Occident. Mais cela n'excuse personne. La sédentarité a même contaminé les étudiants, qu'on voit à l'occasion au bas du chemin de la Tour, le pouce en l'air. Ou encore qui circulent au volant de leur voiture pour un déplacement sur une petite distance.

Pour Lise Gauvin, l'excuse traditionnelle - "Je n'ai pas le temps..." - ne tient pas la route. "Il est vrai qu'à l'époque de nos grands-parents on n'avait pas à s'inscrire au club sportif du coin pour demeurer en santé. Les déplacements se faisaient très souvent à pied, et le travail lui-même exigeait de longues marches. Aujourd'hui, il importe de se discipliner. Il faut en faire une priorité. Cela dépend de notre volonté d'investir dans notre santé."

Mathieu-Robert Sauvé


CEPSUM: 233 choix

Le magazine CEPSUM 1999-2000 présente les 233 activités du Centre d'éducation physique et des sports de l'Université de Montréal, au 2100, boul. Édouard-Montpetit, de la natation des Tortues et Pingouins (de deux à cinq ans) aux compétitions entre sportifs accrédités. La revue, disponible à l'entrée du CEPSUM et ailleurs, donne toute l'information nécessaire sur les ateliers dirigés, les locations de plateaux, les comptoirs de prêts, etc.

Le magazine du CEPSUM se présente dans une nouvelle forme plus aérée, plus facile à consulter que les précédentes éditions. On y affirme en introduction que le centre sportif de l'Université de Montréal est l'un des plus complets de la région. Il offre une piscine olympique et un bassin de plongeon, une salle d'entraînement, une patinoire, une paroi d'escalade intérieure, 5 terrains de racquetball, 6 terrains de squash, 5 terrains de wally-ball, 12 terrains de badminton, 4 terrains de tennis, des gymnases pour le basket-ball, le handball, le volley-ball, le soccer, la course à pied; une aire de pratique pour le golf et des salles de danse, de combat et d'escrime.

Et si cela ne suffit pas, le pavillon compte plusieurs escaliers...

M.-R.S.


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