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Dire: la revue des jeunes savants

La revue accueille les premières publications scientifiques des étudiants aux cycles supérieurs.

Mathieu Devinat et Anny Létourneau ont travaillé en tandem en 1998-1999 à la revue Dire. Un nouveau rédacteur en chef sera nommé sous peu.

Que dit le Coran à propos de l'égalité des sexes? Comment la Confédération canadienne a-t-elle pu se construire sur la base d'une fausseté historique? Comment l'île Sainte-Hélène est-elle devenue parc public? Comment une brebis nommée Dolly s'est-elle transformée en vedette internationale?

Voilà quelques questions soulevées dans la plus récente édition de la revue Dire, publication trimestrielle des étudiants des cycles supérieurs de l'Université de Montréal. Des sujets très différents les uns des autres, évidemment, mais c'est à l'image d'une université qui compte des spécialistes dans la plupart des domaines de l'activité humaine. "Ce numéro est bon d'un couvert à l'autre, dit fièrement le rédacteur en chef sortant, Mathieu Devinat. Il faut le lire, vous allez comprendre."

Après un an à la direction rédactionnelle de la revue, l'étudiant au doctorat en droit affirme y avoir pris un grand plaisir et en souhaite tout autant à l'équipe qui se formera sous peu pour la prochaine année. "Je garde de bons souvenirs de mon mandat, dit-il. Pour la plupart des auteurs, c'était la première expérience de publication savante, avec évaluation par un comité de lecture, révision des textes, etc. Les lancements des trois numéros, qui ont réuni les collaborateurs, ont été particulièrement fertiles en échanges."

Le cercle vicieux
L'éditrice, Anny Létourneau, qui poursuit des études de maîtrise en sciences politiques, rappelle que les étudiants sont souvent enfermés dans un cercle vicieux. Ils doivent avoir publié pour obtenir des bourses de recherche, mais ils ont besoin de fonds de recherche pour publier. Dire est alors un outil précieux. "La FAECUM [Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal] veut rendre l'Université stimulante pour tous les étudiants. Or, nous avons remarqué que les étudiants aux cycles supérieurs étaient isolés, chacun de leur côté. Une revue pouvait leur permettre d'établir un lien entre eux."

En 1992 paraissait donc pour la première fois la Revue des cycles supérieurs, devenue Dire. D'abord considérée comme un organe d'information, elle s'est progressivement transformée en panorama de la recherche étudiante sur le campus. Depuis trois ans, elle a pris sa forme actuelle: une revue de qualité, qui n'a pas son équivalent ailleurs au Québec. "Nous invitons les étudiants à écrire sur des sujets de leur choix, dit Mathieu Devinat, mais pas forcément sur leur propre sujet de mémoire ou de thèse."

La tentation est pourtant forte pour les étudiants de reprendre en termes accessibles le sujet sur lequel ils planchent depuis un, deux ou trois ans. Dans le numéro courant, par exemple, la plupart des textes présentent le mémoire ou la thèse de l'auteur. Mais on trouve aussi des articles de type journalistique traitant des préoccupations des lecteurs, comme une interview avec Jean-Marc Leclerc, spécialiste des technologies éducatives.

Les textes, relativement courts (trois à cinq feuillets), sont agrémentés d'illustrations patiemment choisies par l'éditrice et le rédacteur en chef. Évidemment, il paraît frustrant de devoir résumer un travail de longue haleine en un court article, mais, comme le dit l'étudiant au doctorat, "il est beaucoup plus difficile d'écrire un bon texte de 3 pages qu'un mauvais de 10".

La science absente
Anny Létourneau et Mathieu Devinat expriment toutefois une déception lorsqu'ils jettent un regard rétrospectif sur la dernière année universitaire. "Peu d'étudiants en sciences ont collaboré, et nous le regrettons beaucoup", dit le rédacteur en chef.

Une partie de l'explication se trouve peut-être dans le fait que les chercheurs disposent d'un plus grand nombre de revues savantes et ressentent par conséquent moins l'utilité d'envoyer un texte à Dire. Aussi, risque Anny Létourneau, le travail de vulgarisation scientifique pour un sujet "pointu" est sans doute plus exigeant pour un physicien ou un chimiste fondamental que pour un historien ou un politologue...

Quoi qu'il en soit, l'appel est lancé pour l'année qui commence: étudiants de tous les coins du savoir, unissez-vous. Tout étudiant aux cycles supérieurs peut soumettre un texte déjà écrit ou un projet de texte. La date de tombée pour le prochain numéro est le 30 septembre.

Mathieu-Robert Sauvé


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