FORUM - 15 MAI 2000

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ASSEMBLÉE UNIVERSITAIRE

Budget 2000-2001: quelque 18M$ de plus...

... pour des professeurs, des livres, des bourses, des employés, du développement technologique, etc.

Michel Trahan

"Après s'être sortie, par ses propres moyens, du déficit structurel de 15M$ par année qui gênait son développement, l'Université de Montréal est en excellente position pour profiter pleinement du réinvestissement gouvernemental découlant du récent budget Landry", a déclaré devant les membres de l'Assemblée universitaire Michel Trahan. Le vice-recteur exécutif présentait, le 1er mai dernier, les prévisions budgétaires pour l'exercice financier 2000-2001, qui commence dans 15 jours.

En effet, l'Université de Montréal n'utilisera pas sa part du réinvestissement gouvernemental pour éponger, en tout ou en partie, un déficit de fonctionnement. Au contraire, ce supplément, évalué pour l'instant à 18M$, servira bel et bien au recrutement de nouveaux professeurs (1,5M$), à soutenir la recherche (2,7M$), à faire du développement technologique (2,4M$), à garnir les bibliothèques (1,4M$), à donner des bourses (0,4M$) et à améliorer les communications internes et externes (0,6M$). Une somme de 3M$ permettra de maintenir certains programmes jusqu'ici financés par le Fonds de relance et d'augmenter les ressources dans certaines unités où la population étudiante a connu une forte croissance. Un montant de 1,5M$ sera affecté à la réduction du déficit accumulé. Un autre, de 1M$, servira à rééquilibrer les budgets des unités où la charge moyenne d'enseignement est trop élevée. Enfin, une somme de 3,5M$ permettra notamment l'ajout de postes pour du personnel non enseignant régulier et servira à créer une réserve pour les imprévus à la Direction des immeubles.

Peut-être plus
"Nous pourrons évidemment en distribuer davantage si nous en obtenons plus", a déclaré M. Trahan. En effet, cette somme de 18M$ est tirée d'un budget proforma adopté en décembre dernier par le Conseil de l'Université et qui tablait sur une augmentation annuelle de 100M$ de la subvention aux universités pour chacune des trois prochaines années. Le ministre Bernard Landry ayant en effet prévu un accroissement de 300M$ sur trois ans bien que réparti différemment (120M$ cette année, 80M$ l'an prochain et 100M$ en 2002-2003), le Comité du budget a décidé de continuer à travailler à partir de cette hypothèse. De plus, on le sait, en vertu de l'actuelle formule de financement, l'Université de Montréal recevra environ 18% de la subvention qui est attribuée par le gouvernement à l'ensemble des universités québécoises, ce qui explique les 18M$ (18% de 100M$).

Toutefois, la formule de financement, qui fait actuellement l'objet de discussions entre les recteurs et le ministre de l'Éducation François Legault (voir l'article ci-contre), pourrait venir modifier quelque peu ces prévisions. Deux autres facteurs d'incertitude s'ajoutent au premier. Plus de 50% du réinvestissement promis par le gouvernement en 2000-2001 sera ciblé. De plus, un contrat de performance devra être conclu avec le ministère de l'Éducation avant que l'Université puisse encaisser sa part.

Cependant, Michel Trahan se refuse à envisager que ces facteurs puissent faire diminuer la somme de 18M$ que l'Université s'attend à recevoir pour l'an prochain. "Nous aurions beaucoup de difficulté à comprendre que l'Université de Montréal, qui est en équilibre budgétaire et en croissance d'effectifs pour les prochaines années, ne touche pas au moins sa part du réinvestissement." Néanmoins, le vice-recteur exécutif se ménage une position de repli: le tiers des 18M$ sera géré de façon centralisée.

Faisant un bref retour sur le passé, M. Trahan a souligné que, si l'Université de Montréal a pu retrouver l'équilibre budgétaire, c'est parce qu'elle a pu mettre en oeuvre, au cours des cinq dernières années, des mesures récurrentes de compressions et de relance pour assainir ses finances avec la collaboration des syndicats et des associations du campus.

Le vice-recteur exécutif a aussi souligné que le plan d'accroissement des clientèles étudiantes ayant dépassé l'objectif qui avait été fixé pour 1999-2000, on avait révisé la cible à la hausse pour l'établir à 3500 étudiants équivalents temps complet (EETC) sur trois ans. L'objectif de départ était de 2800 EETC sur un horizon de quatre ans.

Dans son budget pour l'année 2000-2001, l'Université prévoit donc: un réinvestissement gouvernemental de 18M$; une prise en charge complète des coûts de système (saut de palier, promotion, augmentation des coûts de l'électricité, du chauffage, etc.) par le gouvernement; un réinvestissement de 500 000$ dans les unités en fonction des fluctuations de clientèles; une intégration dans le budget de fonction des dépenses financées grâce au Fonds de relance (bourses, CEFES, SUITE, plan de communication, etc.); un remboursement progressif du déficit accumulé; et un réinvestissement ciblé en fonction des objectifs esquissés dans le mémoire (Pour un complexe universitaire de calibre mondial) envoyé au ministre l'automne dernier. Enfin, on compte embaucher une centaine de professeurs.

Si l'Université peut consacrer sa part du réinvestissement gouvernemental à faire du développement, c'est aussi en raison des retombées des bourses du millénaire, qui se traduisent par un ajout de 4M$, et parce que l'augmentation de sa population étudiante en 1999 lui vaudra une somme additionnelle de 4,5M$. "Ainsi l'équilibre sera atteint dès l'an prochain malgré la reprise des cotisations au Régime de retraite", a signalé M. Trahan.

Pour l'instant, la subvention gouvernementale est estimée à 250M$, soit 79% des revenus de l'établissement. Il s'agit d'un accroissement de 38M$, ou 18%, par rapport au budget de 1999-2000. Quant aux revenus des droits de scolarité, ils sont en hausse de 6,5% par rapport aux réalisations estimées de l'exercice 1999-2000. Un autre montant de 14M$ provient de sources diverses, notamment des cliniques vétérinaires, dentaires et d'optométrie.

Françoise Lachance


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