FORUM - 15 MAI 2000

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Congrès de l'ACFAS

Violence, environnement, génétique, éthique, TIC, etc.

Joseph Hubert et Isabelle Peretz présentent le congrès de l'ACFAS.

Le génie et les sciences pures font un retour en force, cette année, au congrès annuel de l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (ACFAS), qui se déroule à l'Université de Montréal jusqu'au vendredi 19 mai.

"Depuis plusieurs années, le congrès était nettement tourné vers les sciences humaines, explique le vice-doyen à la Faculté des arts et des sciences Joseph Hubert, qui préside le comité organisateur. Nous avons voulu ramener les sciences pures et l'ingénierie, et je crois, ma foi, que nous y sommes parvenus."

En nommant la neuropsychologue Isabelle Peretz à la tête du comité scientifique, le comité organisateur du 68e congrès a marqué le coup. Non seulement le programme des activités est plus volumineux que jamais, mais il présente des séances sur la biologie moléculaire, l'astrophysique, les mathématiques, les sciences biologiques, la médecine vétérinaire, etc. Autant de secteurs délaissés au cours des dernières années par les scientifiques, qui préféraient se tourner vers d'autres tribunes pour communiquer leurs découvertes. "Nous avons fait des efforts considérables pour ramener les sciences biomédicales dans le programme", dit Mme Peretz. Cela en valait la peine, rajoute-t-elle aussitôt, car cette lacune risquait de porter ombrage à l'ACFAS.

Pour M. Hubert, qui est fortement engagé dans le projet de technopole (visant à unir les efforts de recherche de l'Université de Montréal et ceux de l'École Polytechnique), il était également impérieux de ramener les ingénieurs dans cette grande rencontre, où près de 3000 communications scientifiques dans 50 disciplines sont présentées. Aussi un colloque international France-Québec portant sur la conception assistée par ordinateur et sur le génie des procédés est à l'horaire. Puis, d'autres colloques se dérouleront dans le cadre des activités de "Sciences exactes et génie".

 

Bernard Motulsky, président du comité des communications et du comité logistique

C'est la première fois depuis 1992 que l'Université de Montréal accueille le congrès de l'ACFAS. Toute l'organisation stratégique de l'événement (communications, logistique) a été confiée à Bernard Motulsky, directeur des communications. Cette tâche l'occupe depuis un an.

Interdisciplinarité à l'honneur
Ce retour en force de l'interdisciplinarité réaffirme l'un des caractères du congrès de l'ACFAS: permettre aux spécialistes de divers horizons de se côtoyer. "Il y a très peu de congrès interdisciplinaires à grande échelle, signale Joseph Hubert. Les gens ont tendance à assister à des congrès de spécialistes. Pourtant, il n'est pas rare de voir, à l'ACFAS, des philosophes assister à des colloques de physique ou inversement."

L'interdisciplinarité, un concept sur toutes les lèvres depuis quelques années, préoccupe de plus en plus les organisateurs de grandes rencontres scientifiques. Mais peu de congrès sont aussi imposants, pour ce qui est du volume, que celui qui se déroule à la mi-mai depuis 68 ans. "Par bonheur, l'ACFAS a toujours maintenu le cap de l'interdisciplinarité, souligne M. Hubert. Même quand l'heure était aux rencontres ultraspécialisées."

Par ailleurs, un accent a été mis sur les activités publiques afin d'accentuer la visibilité du congrès. En collaboration avec Les Belles Soirées de la Faculté de l'éducation permanente, deux conférences auront lieu les mardi 16 et jeudi 18 mai. La première est donnée par un mathématicien belge, Xavier Seron, neuropsychologue spécialisé dans le traitement des nombres et du calcul. M. Seron a la particularité d'être un excellent orateur capable de faire rire tout en parlant mathématiques.

Deux jours plus tard, c'est Gilles Fontaine, professeur au Département de physique de l'Université de Montréal depuis 23 ans, qui donnera une conférence sur l'astrophysique. "Quand les étoiles nous font de l'oeil" s'adresse à un public profane qui pourra tout apprendre sur la méthode astéroséismologique, mise au point par M. Fontaine et son équipe. Lauréat d'un prix d'excellence en enseignement, le physicien est un excellent vulgarisateur.

Un objectif pédagogique
En plus de son caractère interdisciplinaire, le congrès de l'ACFAS a une fonction pédagogique indéniable. "C'est souvent la première occasion pour nos étudiants de présenter des résultats de travaux de recherche, explique Isabelle Peretz. En cela, le congrès de l'ACFAS a une utilité certaine."

Même lorsque la salle est à moitié pleine, le colloque sert donc aux étudiants qui souhaitent poursuivre leur carrière en recherche. Ce faisant, ils acquièrent l'expérience de la présentation publique. De plus en plus, les "sciences du XXIe siècle" (pour reprendre le thème du colloque) exigeront des chercheurs des qualités de communicateur.

"Nous n'avons pas été assez vigilants sur cet aspect, reconnaît Joseph Hubert, lui-même issu d'une discipline où la vulgarisation n'est pas toujours facile, la chimie analytique. Aujourd'hui, cependant, les organismes subventionnaires le reconnaissent: il faut savoir communiquer la science."

Les porte-parole du congrès de l'ACFAS se croisent donc les doigts afin que tout se passe bien. Après tout, la semaine qui commence est pour eux l'aboutissement de plusieurs mois de travail. Mais ils tiennent à souligner le travail du comité organisateur, constitué d'environ 70 personnes, dont une majorité de professeurs. Tous ces gens ont travaillé bénévolement pour que ce congrès soit une réussite.

Une trentaine d'étudiants de l'Université ont été engagés pour aider au bon déroulement des activités.

Mathieu-Robert Sauvé


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