FORUM - 1ER MAI 2000

Des studios "branchés" dans les résidences

11,4 millions pour la rénovation de résidences qui datent de 30 ans.

Réjean Duval et Lyne McKay devant un des immeubles qui sera rénové.

Les quatre bâtiments qui composent les résidences de l'Université de Montréal seront rénovés au cours des deux prochaines années. Un budget de 11,4 millions de dollars sera consacré à la réfection du revêtement extérieur et des chambres et à l'ajout de pièces communes. Les travaux seront effectués en deux phases et commenceront le 1er mai.

"Nous voulons donner une nouvelle image aux résidences, dit la directrice, Lyne McKay. En quelque sorte, nous repartons à zéro."

Les 1121 chambres (qui deviendront des "studios" aussitôt que les rénovations seront terminées) affichent pourtant complet entre les mois de septembre et mai. "Durant cette période, nous enregistrons un taux d'occupation de 99,5%, explique Réjean Duval, directeur des Services auxiliaires. Quand arrive l'été, un tiers des occupants prolongent leur bail et les chambres vacantes sont louées aux touristes sur une base quotidienne ou hebdomadaire. C'est cette clientèle que nous voudrions voir augmenter."

Si l'occupation durant les trimestres d'automne et d'hiver est toujours maximale, un élément commençait pourtant à inquiéter les administrateurs: la réduction graduelle de la liste d'attente. À près de 200$ par mois pour une chambre, les étudiants semblaient de plus en plus nombreux à préférer la colocation dans un appartement bien à eux. "Pour freiner cette tendance, il était temps que nous fassions quelque chose, reprend Mme McKay. Le mobilier, par exemple, date de plus de 30 ans".

En outre, l'extérieur des bâtiments commençait à être un peu gênant: béton effrité, briques affaissées, armatures de métal détériorées, linteaux rongés par le temps, etc.

Nouvelle allure
Selon Mme McKay, c'est aux résidences de l'Université de Montréal que l'hébergement coûte le moins cher dans le réseau universitaire montréalais. Il en coûte 194,23$ par mois en occupation simple, alors qu'il faut compter plus de 300$ aux résidences de l'Université McGill ou de l'UQAM.

Les résidences forment une microsociété où l'on compte 67% d'occupants d'origine canadienne et près du tiers d'origine étrangère: 11% viennent d'Afrique, 7% d'Europe, 2% d'Asie et 2% d'Amérique du Sud. En 1998, la moyenne d'âge était de 22,8 ans. Un comité de vie en résidence formé par des locataires veille à régler les problèmes qui se posent.

Lorsqu'elles seront terminées, les 900 chambres rénovées accueilleront un mobilier tout neuf incluant lit, commode, bureau de travail, lavabo, étagère et garde-robe. Les résidences comptent également 8 studios adaptés aux besoins des personnes handicapées: lit électrique, penderie, bureau de travail, etc.

Réservée aux filles, la résidence Thérèse-Casgrain est la seule à avoir conservé la non-mixité. Un sondage mené il y a deux ans a confirmé la volonté des occupantes de préserver ce caractère. Dans les autres bâtiments, garçons et filles se voisinent. Une trentaine de couples profitent même de studios à occupation double. Avantage considérable pour les locataires étudiants, les baux sont de huit mois, du 1er septembre au 30 avril.

Trois types de rénovations
Les bâtiments ont été construits à des époques différentes et ne nécessitent pas le même type de rénovations. Le revêtement extérieur de la résidence Thérèse-Casgrain, érigée en 1964, a besoin d'une sérieuse cure de rajeunissement. Il se pourrait même que cet immeuble mobilise tous les travaux extérieurs durant la première phase et que les autres attendent à l'an prochain pour leur remise à neuf.

Dès le 8 mai, la tour ouest et les cinquième et sixième étages du 2442, boulevard Édouard-Montpetit verront leurs chambres être converties en studios. On ajoutera également des cuisines dans la tour ouest et dans l'annexe. "L'une des premières choses que nous demandent les futurs résidents quand ils nous appellent, c'est s'il y a des cuisines. Nous avons donc dû ajouter des cuisines à nos plans. À l'origine, les résidences avaient été conçues selon la tradition américaine: des forfaits permettaient aux locataires de manger à peu de frais au Resto-pub. Aujourd'hui, presque tout le monde a son four à micro-ondes dans sa chambre", explique Mme McKay. Tous les studios ont accès, en sus du loyer, à une ligne téléphonique et à un lien Internet.

Le projet a été coordonné par la Direction des immeubles, qui a donné la responsabilité de la gestion à la firme Claude-Labelle. Les architectes Lemay et Associés ont été retenus pour effectuer les travaux.

Mathieu-Robert Sauvé