FORUM - 1ER MAI 2000

1,6 million pour la réfection du stade de football

Des équipes de football et de soccer interuniversitaires pourront ainsi être formées.

De gauche à droite: le président du conseil d'administration du Centre autonome de gestion de l'UdeM, Jacques Boucher; Marie Derosse, la responsable du dossier des sports et des loisirs à la Ville de Montréal; le ministre responsable du Loisir, du Sport et du Plein air, Gilles Baril; et le recteur Robert Lacroix.

L'Université de Montréal aura un centre sportif à la dimension de ce qu'elle est: une grande université de calibre mondial", a déclaré le recteur Robert Lacroix au cours d'une conférence de presse tenue le vendredi 14 avril.

En effet, grâce à une aide financière de 1,6 million de dollars du gouvernement du Québec, l'Université peut enfin procéder à la réfection du stade de football du Centre d'éducation physique et des sports de l'Université de Montréal (CEPSUM). Cette somme permettra, entre autres, de doter le terrain d'une surface synthétique et d'ajouter 3500 nouvelles places dans les estrades du côté de la piste de ski.

"Avec cet investissement, l'Université de Montréal pourra accueillir des événements sportifs internationaux susceptibles d'avoir des retombées majeures tant sur le plan sportif qu'à l'échelle économique, a affirmé Gilles Baril, ministre responsable du Loisir, du Sport et du Plein air. Les installations offriront aussi la possibilité d'organiser en plein air des événements culturels."

Il s'agit d'un investissement et non d'une dépense, a souligné le recteur Lacroix. "Le sport d'excellence est un moyen de formation et de développement de modèles, a-t-il indiqué. Une université de la dimension de l'Université de Montréal doit être bien représentée dans le sport d'excellence universitaire au Canada."

Les Olympiques de 1976
L'an dernier, l'Université a créé, avec la collaboration du CEPSUM, un centre autonome de gestion. "Le but était de voir ce que nous pouvions faire nous-mêmes avant d'aller demander aux autres de nous aider", explique Robert Lacroix. Les résultats de cette initiative sont remarquables, comme le révèle le président du conseil d'administration du Centre, Jacques Boucher.

Malgré tout, la création d'un club de football et d'équipes masculine et féminine de soccer - le sport national des jeunes Québécois à l'heure actuelle - n'est pas pour demain. Mais l'injection d'argent du ministre Gilles Baril donne un coup de levier extraordinaire, selon M. Boucher. L'ajout d'un terrain à surface synthétique devrait d'ailleurs contribuer grandement au développement du soccer au Québec.

"Pour mettre sur pied de tels clubs, l'Université de Montréal a toutefois besoin d'un commanditaire majeur. Une équipe de football, note M. Boucher, coûte entre 300 000 et 400 000$ par année. Et c'est sans compter les changements nécessaires dans l'infrastructure." De nature optimiste, Jacques Boucher se dit néanmoins convaincu que l'Université aura sous peu des équipes de football et de soccer de calibre international.

En tout cas, une étape importante a été franchie, car l'Université ne pouvait concrétiser son projet de former des équipes interuniversitaires sans améliorer ses installations sportives. Le bâtiment du CEPSUM, a rappelé M. Lacroix, date des Jeux olympiques de 1976. À l'origine, il a servi de lieu d'entraînement aux athlètes internationaux. "Aujourd'hui, la piscine, la patinoire et les gymnases ne sont plus de calibre mondial, mais le CEPSUM le redeviendra par son stade. C'est un début."

La décision d'investir dans la réfection du CEPSUM déborde largement le périmètre de l'Université de Montréal, a précisé M. Baril. Elle démontre la volonté de tout mettre en oeuvre pour permettre un meilleur développement de l'excellence sportive. "Le Québec doit reprendre la place qui lui revient sur les scènes sportives canadienne et internationale. L'élite québécoise du sport a besoin d'infrastructures de qualité afin de poursuivre son essor et ainsi avoir la possibilité de gravir les marches du podium."

La mesure fiscale du ministre des Finances Bernard Landry, qui a alloué une enveloppe de 10,3 millions de dollars pour les infrastructures destinées aux loisirs et au sport amateur, devrait permettre d'atteindre cet objectif, soutient Gilles Baril. Le ministre a toutefois confié qu'"il faudra veiller à ce que les infrastructures sportives que le Québec se donne conservent leur vocation dans le domaine de l'excellence sportive et soient entretenues de façon à satisfaire aux exigences des organismes internationaux."

Devant les futurs défis à relever, le recteur Robert Lacroix a assuré que les travaux seraient terminés à temps et que, d'ici quatre ans, le complexe sportif serait des plus fonctionnels pour appuyer le sport de haut niveau et les événements de grande envergure.

Dominique Nancy