FORUM - 7 FÉVRIER 2000L'amour: un peu, beaucoup, passionnémentLe SOCP propose des stratégies pour rencontrer l'âme soeur et pour mieux vivre son célibat.
Sophie et Luc se sont rencontrés au
supermarché. Au premier regard échangé,
ils ont été foudroyés. Péniblement,
ils ont rassemblé ce qui leur restait de neurones et engagé
"Les histoires d'amour ne commencent pas toutes par un coup de foudre, mais quelle que soit la façon dont elles débutent, elles peuvent s'avérer satisfaisantes", indique Hélène Trifiro, psychologue et adjointe au directeur du Service d'orientation et de consultation psychologique (SOCP). Il existe des lieux propices aux rencontres, renchérit sa collègue, la psychologue Nathalie Drouin. Les centres sportifs, les musées, les parcs, les bars, les cuisines des amis au cours des partys et même Internet peuvent favoriser la rencontre de l'âme soeur. "Il faut toutefois fréquenter les endroits qui correspondent à nos intérêts réels", prévient-elle. C'est devant le besoin exprimé par de nombreux étudiants que le SOCP tiendra sur le campus, du 7 au 10 février, plusieurs stands d'information relatifs aux relations amoureuses et au célibat. Pour ceux qui éprouvent de la difficulté à engager une conversation, à établir des liens amicaux ou amoureux ou encore à entretenir un réseau social, le SOCP offre aussi dans la semaine de la Saint-Valentin un atelier dans lequel on apprend à acquérir des compétences sociales. D'où vient ce besoin d'aide dans la recherche d'un ou d'une partenaire? "Autrefois, le mariage était presque une obligation; la famille et la société participaient à la constitution du couple. De nos jours, l'individu n'a plus ce soutien. Il est souvent laissé à lui-même, explique Hélène Trifiro. La recherche d'un ou d'une partenaire peut alors devenir aussi ardue que de trouver une aiguille dans une botte de foin!" À la recherche de la perle rare Mais ces petits rituels de conquête ne vont-ils pas de soi? À en croire les deux psychologues, il semble que non. En fait, les gens ne sont pas tous habiles dans leurs relations interpersonnelles, précise Mme Drouin, mais cela ne veut pas dire que les célibataires des années 1990 ressemblent aux types "vieux garçon" et "vieille fille" d'antan. Autre mythe à déboulonner: le niveau de scolarité ne va pas nécessairement de pair avec les habiletés sociales. Selon Mmes Trifiro et Drouin, plusieurs universitaires feraient piètre figure en matière de relations amoureuses. "Le milieu universitaire offre de multiples possibilités de rencontres, souligne Hélène Trifiro. C'est un lieu privilégié pour créer des réseaux." Recherche-t-on l'amour pour combler un manque? À cette question, les deux psychologues répondent qu'il est difficile de bien vivre l'amour s'il prend naissance dans le manque. Elles constatent néanmoins que certaines personnes semblent incapables de s'épanouir autrement qu'avec le complément de l'autre. Ce qui souvent les place en situation de dépendance et les amène à rester dans des relations insatisfaisantes. "Il est tout aussi important de bien se connaître, de définir ses besoins, ses goûts et ses limites que d'avoir des attentes raisonnables sur la personne recherchée, commente Nathalie Drouin. Si certains ne savent pas ce qu'ils recherchent, d'autres sont carrément trop exigeants. Ils rayent de leur liste les gens qui ne répondent pas à tous leurs critères." En témoigne un article publié dans la revue Châtelaine du mois de février: "Les hommes exigent des femmes minces, même s'ils affichent une bedaine rebondie. [...] Environ 70% des femmes préfèrent un homme mesurant 5 pi 10 po ou plus. Mais seulement 40% des Canadiens sont aussi grands. On a un problème!" Mieux vivre son célibat "Être célibataire est considéré comme un handicap, soutient Hélène Trifiro. Pourtant, le célibat est un moment propice pour nouer des relations d'amitié, reprendre contact avec soi et ainsi apprendre à mieux se connaître et définir ses besoins." Dominique Nancy |