FORUM - 31 JANVIER 2000 

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Un musée de pathologie à Saint-Hyacinthe

"C'est un outil d'aide à l'enseignement et aux études", explique Christiane Girard.

Le Musée de pathologie comprend plus de 250 pièces, dont des foetus de singes, des cerveaux de bovins et des intestins de chiens. Il apporte une grande contribution à l'enseignement, fait valoir Christiane Girard.

Quand le cinéaste Robert Lepage a eu besoin de cerveaux et d'intestins afin de recréer pour son prochain film le laboratoire d'un neurologue, il s'est tourné vers le Musée de pathologie de la Faculté de médecine vétérinaire. Qui saura qu'il s'agit de cerveaux de bovins et d'intestins de chiens?

"Oui, nous avons loué des pièces du Musée et l'argent recueilli sera réinvesti afin d'augmenter la variété des spécimens, confie Christiane Girard, instigatrice de ce projet de muséologie et professeure à la Faculté. La collection comprend plus de 250 pièces, dont des foies de lapins, des foetus de singes et des poumons de porcs. On peut aussi y découvrir des ossements de différentes espèces d'animaux."

Pourquoi un musée de pathologie? Pour l'enseignement, d'abord et avant tout. Mais le grand public y est également le bienvenu. Macabre? Pas tant que ça. La collection connaît toujours un grand succès au cours des journées portes ouvertes de la Faculté.

C'est en 1995 que le Dr Michel Morin, professeur à la Faculté, lance l'idée d'un musée de pathologie au retour d'un voyage aux États-Unis. Un an plus tard, à la suite des démarches de Christiane Girard et grâce à l'appui de plusieurs collègues, dont l'ancien responsable de la Direction des immeubles, Laurier Ducasse, le Musée voit le jour.

Véronique Dubois, Claudia Moreu et Christiane Girard

Une expérience d'innovation pédagogique
Installé dans une pièce adjacente à la salle de nécropsie, le Musée couvre à peine une soixantaine de mètres carrés de superficie. "Avant, c'était un local d'entreposage, indique la Dre Girard. Les contraintes spatiales et financières nous ont obligés à faire preuve de créativité." Le travail porte ses fruits: aujourd'hui le nombre de visiteurs s'élève à près de 200 par trimestre. "Il ne s'agit pas de simples visites mais bien de gestes d'apprentissage, précise Christiane Girard. Par exemple, les étudiants y viennent pour préparer leurs examens."

Un cahier d'exercices, qui répertorie toutes les pièces du Musée et où figurent des questions et réponses, a même été élaboré par la professeure (en collaboration avec deux autres spécialistes, le Dr Richard Drolet, professeur à la Faculté, et le pathologiste Pierre Hélie, du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec) afin de permettre aux étudiants de vérifier leurs connaissances.

Le Musée apporte également une contribution à l'enseignement puisque plusieurs professeurs intègrent l'utilisation de diverses pièces de la collection dans leurs cours. Les étudiants peuvent voir en trois dimensions les différents types de lésions illustrées dans les livres. "Cela favorise les échanges et pousse la réflexion un cran plus loin, assure Christiane Girard. C'est un outil d'aide à l'enseignement et aux études."

Mais quels sont les critères de sélection des spécimens? "Nous possédons quelques anomalies congénitales, répond la Dre Girard, mais nous privilégions les lésions communes que les étudiants retrouveront dans la pratique." Une fois sélectionnée, la pièce est remise au technicien de la salle de nécropsie. Ce dernier s'occupe de la fixer sur une plaque de plastique et de remplir le bocal d'un liquide de conservation. Du formol? "Non, c'est un produit chimique à base de glycérine, explique la Dre Girard. Le formol a la particularité de modifier les couleurs."

Dominique Nancy


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