Le lauréat de l'Ordre du mérite 1998, Pierre Brunet, en compagnie du président de l'Association des diplômés de l'Université de Montréal, Laurent Giguère (à droite), et de Marcel Côté, associé fondateur de Secor. |
"L'éducation coûte cher, mais l'ignorance est encore plus coûteuse!" a lancé le lauréat 1998 de l'Ordre du mérite, Pierre Brunet, à un auditoire venu lui rendre hommage au gala annuel de l'Association des diplômés de l'Université de Montréal le 6 mai dernier.
Le comptable devenu président et chef de la direction de la firme de courtage Lévesque, Beaubien, Geoffrion (la plus importante au Québec et la sixième au Canada) a esquissé un bilan de sa carrière et s'est montré reconnaissant envers les personnes qui l'ont soutenu depuis 35 ans. "La réussite ne grandit pas en vase clos", a-t-il déclaré avant de remercier certains de ses plus fidèles collaborateurs.
Pour Marcel Côté, associé fondateur du Groupe Secor, Pierre Brunet est un homme d'équipe qui a toujours su s'entourer de collègues compétents et efficaces. "Son esprit d'équipe est reconnu. Lorsque Pierre Brunet dit "Laissez-moi faire", soyez certains que le "faire" se fera."
M. Côté, qui agissait à titre de président d'honneur de la soirée de gala, a témoigné de plusieurs autres qualités du lauréat. Le diplômé de l'École des Hautes Études Commerciales (1964) est un homme d'une grande énergie, d'une remarquable générosité et doté d'une excellente mémoire. Sur le plan personnel, Pierre Brunet est le "meilleur grand-papa de Magog", un très bon jardinier, un cuisinier hors pair et un fin connaisseur en vins. "Sa cave bien garnie est la preuve que les comptables préfèrent toujours les liquidités bien choisies", a badiné M. Côté.
Témoignages élogieux
Précédant l'allocution de M. Côté,
un document vidéo réalisé par Anne Cornet,
de la DITER, avait transmis les témoignages de plusieurs
amis et collaborateurs de M. Brunet. André Bérard,
président de la Banque nationale, Serge Saucier, président
de Raymond, Chabot, Grant, Thornton et président du conseil
de l'École des Hautes Études Commerciales, Rémi
Marcoux, président de Transcontinental, et de nombreux
autres ont exprimé leur admiration et leur amitié
pour leur collègue.
Mais le plus inattendu des témoignages est venu de Michèle Courchesne, directrice de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM). "Pierre Brunet a donné beaucoup de son temps et de son argent à l'OSM, a-t-elle déclaré sur le ton de la confidence. Son plus grand geste est d'avoir créé un fonds de dotation comme en possèdent les grands orchestres américains. Il a marqué l'histoire de l'OSM."
"Quand on reçoit un appel de Pierre Brunet, il faut s'attendre à faire un don à un organisme", a blagué Serge Saucier. Pour Mme Courchesne, en tout cas, les talents en affaires de M. Brunet ont parfaitement servi la cause des organismes culturels. "C'est un poète", a même dit Robert Parizeau, président de la firme de consultants AON Parizeau.
Ému par tant d'éloges, le lauréat a rappelé qu'à l'époque où il a obtenu son diplôme le Québec traversait une révolution qui allait le projeter dans la modernité. Aujourd'hui, les compressions ont créé un climat bien différent. Mais M. Brunet en a appelé au dynamisme des Québécois pour relancer l'économie. "Il est illusoire de penser que le leadership viendra des gouvernements. Qui se nourrit d'attentes meurt de faim, dit un proverbe chinois."
Ce sont les pays qui investissent le plus en recherche et développement qui s'en sortiront le mieux, a conclu M. Brunet. Le recteur Robert Lacroix, prenant la parole après lui, a affirmé que l'Université de Montréal avait pris le virage. "Notre université est en pleine relance. Je vous invite à revenir dans cinq ans afin de le vérifier par vous-mêmes: vous ne reconnaîtrez plus le campus."
La soirée, qui se déroulait dans le hall d'honneur du Pavillon principal, a rassemblé 286 convives qui avaient payé leur place 175$. "C'est la plus importante activité annuelle de l'Association des diplômés", a dit le président de cette association, Laurent Giguère, dans le discours d'ouverture. L'Ordre du mérite fait entrer M. Brunet dans le "temple de la renommée" des quelque 200 000 diplômés de l'Université de Montréal, même s'il n'a pas accroché ses patins.
M. Giguère a souligné que le 32e lauréat de l'Ordre du mérite répondait admirablement aux trois critères d'attribution de cette décoration: mener une carrière exceptionnelle, contribuer au rayonnement de l'Université de Montréal et permettre l'avancement de la société.
Mathieu-Robert Sauvé