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Le petit Nobel de pédagogie

Gilles Fontaine, du Département de physique, reçoit le prix d'excellence en enseignement dans la catégorie des professeurs titulaires.

Gilles Fontaine

Dans la problématique du rapport entre l'enseignement et la recherche, c'est habituellement la contribution de la recherche à la qualité de l'enseignement qu'on fait valoir. Gilles Fontaine, professeur au Département de physique, ne craint pas d'inverser la dynamique. De son propre aveu, ses activités d'enseignement enrichissent ses travaux de recherche.

"L'enseignement nous oblige à approfondir plusieurs concepts et ceci nous permet de voir plus clair en recherche, déclare-t-il. De plus, enseigner au premier cycle nous permet d'attirer d'excellents étudiants aux cycles supérieurs qui contribuent ensuite à nos travaux de recherche."

Ce que le professeur ne dit pas, c'est que les excellents étudiants en question sont d'abord attirés par sa réputation de chercheur et par l'excellence de son enseignement. Gilles Fontaine est en effet le lauréat 1999 du prix d'excellence en enseignement octroyé chaque année par l'Université de Montréal à l'un de ses professeurs titulaires.

Depuis son entrée en fonction à l'Université de Montréal en 1977, il n'a cessé d'obtenir, année après année, une note d'évaluation quasi parfaite de la part de ses étudiants. En 1993-1994, ceux-ci lui décernaient le prix du "petit Nobel pédagogique" pour souligner leur appréciation de son enseignement. "J'accorde à cette récompense autant d'importance qu'aux prix de recherche que j'ai obtenus durant ma carrière", mentionne-t-il.

Le secret de sa réussite réside tout simplement dans l'enthousiasme qu'il éprouve à transmettre ses connaissances. "J'aime les étudiants et j'ai toujours considéré que la tâche première d'un professeur d'université devait être l'enseignement, particulièrement au premier cycle."

Le professeur attribue également la renommée de ses cours aux efforts qu'il y investit. "Le bilan est proportionnel à la quantité de travail accompli, souligne-t-il. J'investis d'innombrables heures de travail dans la préparation de recueils de notes destinés aux étudiants et rédigés en français. Ce travail représente le meilleur de moi-même en tant que pédagogue."

À ceci s'ajoutent de nombreuses activités complémentaires comme l'invitation de conférenciers de marque et l'organisation de visites au Planétarium ou à l'Observatoire du mont Mégantic.

Chercheur et vulgarisateur
Cet investissement dans l'enseignement n'a jamais freiné les activités de recherche de Gilles Fontaine, qui s'est d'ailleurs taillé une réputation internationale dans le domaine de la formation des étoiles naines blanches. "Il n'y a pas d'opposition entre recherche et enseignement, rappelle-t-il. Faire de la recherche est pour moi un privilège que m'accorde la société; enseigner est alors une façon de redonner à la société ce que j'en reçois."

Pour le directeur du Département de physique, Raynald Laprade, Gilles Fontaine constitue un "superbe modèle" intégrant parfaitement ces deux dimensions du travail de professeur.

En plus de sa réputation de chercheur, Gilles Fontaine est reconnu comme un fin vulgarisateur et contribue à la diffusion de l'information scientifique au-delà des murs de l'Université. Conférencier invité par tous les clubs d'astronomie amateurs, on le voit régulièrement dans différents médias expliquant les réalités complexes de l'astrophysique.

On lui doit également divers articles dans les revues destinées au grand public comme Québec Science, La Recherche et Interface. L'ACFAS lui décernait d'ailleurs le Prix de l'auteur 1990 pour un article sur la séismologie des naines blanches.

À l'autre extrémité de la formation universitaire, soit l'encadrement des étudiants aux cycles supérieurs, d'autres indices des qualités de pédagogue du professeur apparaissent. Trois des neuf lauréats de la médaille Plaskett, un prix convoité décerné annuellement par la Société canadienne d'astronomie pour la meilleure thèse en astrophysique, sont des étudiants de Gilles Fontaine.

Et ici la boucle est bouclée; l'American Journal of Physics révélait l'année dernière que d'excellents programmes de recherche aux cycles supérieurs constituent la meilleure façon d'attirer des étudiants au premier cycle. Les collègues de Gilles Fontaine considèrent que sa présence en tant que chercheur au Département de physique contribue à recruter d'excellents étudiants qui, en retour, lui donnent l'occasion d'être un excellent professeur.

Le prix que lui décerne son université, reçu avec humilité, est à la fois un encouragement et un nouveau défi: "Il faudra continuer d'être à la hauteur et de répondre aux attentes!"

Daniel Baril


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