Après avoir planché pendant trois mois sur un travail de session, les étudiants ressentent parfois une certaine frustration à l'idée de n'avoir qu'un seul lecteur: leur professeur. Présenté comme la première encyclopédie virtuelle d'étudiants, le Site du savoir propose de donner une seconde vie à ces textes en leur assurant rien de moins qu'une diffusion internationale.
Le site http://savoir.net a en effet pour mission de diffuser "à l'échelle mondiale" les travaux d'étudiants au baccalauréat, à la maîtrise et éventuellement au doctorat. La participation, sans frais, permet aux auteurs d'acquérir de l'expérience dans le domaine des communications, de créer des liens avec d'autres étudiants et, qui sait, d'attirer l'attention de futurs employeurs. Cette brillante idée est celle d'un étudiant en relations publiques à la Faculté de l'éducation permanente, David Tousignant, et d'un de ses amis, étudiant à l'Université Queen's, Alexandre Laurin.
Le principe est simple: tout auteur désireux de diffuser son travail obtient un mot de passe personnalisé qui lui permet d'accéder à la banque de textes qui couvre 25 disciplines: lettres, médecine, informatique, administration, arts, théologie, physique, etc. A priori, aucun texte ne sera refusé à moins qu'il ne comporte des propos racistes, sexistes ou haineux. Le collaborateur accepte de laisser le Site exploiter la diffusion de son texte, mais il demeure l'entier propriétaire des droits.
Déjà, le Site du savoir a rassemblé plus de 200 travaux dont certains de deuxième cycle, ce qui représente plusieurs milliers de pages de texte. Ouvert à toute la francophonie, le Site a surtout fait sa marque au Québec. Mais une bonne proportion de ses collaborateurs sont situés en France, en Belgique et même au Maroc.
Le Site tient une rubrique sur les articles les plus fréquentés. Au mois de septembre 1998, par exemple, l'économie était à l'honneur puisque les lecteurs ont "cliqué" sur des textes portant sur l'industrie de l'informatique au Québec, sur l'entreprise Ultra-Lait et sur l'analyse de marché d'une marque de condoms. Un travail dirigé sur le mitan de la vie, dans un cours d'éducation aux adultes, et une analyse ethnologique sur les Guaranis (peuple de l'Amérique du Sud) ont aussi été particulièrement appréciés.
Dans son émission de radio hebdomadaire à l'antenne de CISM, Le microphone du mardi, de 11 h à 13 h, David Tousignant invite régulièrement un étudiant à parler de sa recherche diffusée sur le Site. D'ailleurs, depuis son lancement, le Site du savoir a reçu l'attention des médias à quelques occasions. Au mois d'août 1998, par exemple, Le Monde de l'éducation lui a consacré un article, ce que les étudiants ont interprété comme une marque de reconnaissance.
Les deux responsables et fondateurs promettent que leur bébé sera toujours en vie dans 10 ans même si cette expérience leur coûte quelques centaines de dollars par an et beaucoup d'énergie. Ils se disent intéressés par une grande variété de sujets et veulent rendre service à leurs contemporains étudiants.
M.-R.S.
Les psychologues Louise Nadeau et Yvon Blais, la cinéaste Anne Claire Poirier et le ministre délégué à la Santé Gilles Baril ont été honorés par la Faculté de l'éducation permanente au cours d'une cérémonie tenue le 14 mars dans le cadre du congrès "Drogues par injection: enjeux pour la société". L'événement était organisé par le Certificat en toxicomanies, qui célèbre cette année son 20e anniversaire.
La Faculté a tenu à rendre hommage à ces quatre personnalités en raison de leur engagement auprès des toxicomanes: Louise Nadeau, professeure au Département de psychologie et présidente du Comité permanent de lutte à la toxicomanie, qui est à l'origine du Certificat en toxicomanies; Yvon Blais, responsable du programme de 1992 à 1996 et chargé de cours qui a contribué à sa notoriété et à son développement; Anne Claire Poirier, dont le film Tu as crié let me go a permis de saisir l'ampleur du drame humain que vivent les personnes héroïnomanes; enfin, Gilles Baril, ministre délégué à la Santé, a été honoré pour son action au sein des milieux jeunesse et pour son engagement politique en ce qui concerne les questions relatives à la toxicomanie.
Plus de 500 collaborateurs du Fonds de développement et membres du Club du recteur de l'Université de Montréal ont accepté l'invitation qui leur avait été faite d'assister à la première de La flûte enchantée, de Mozart, présentée par l'Atelier d'opéra de la Faculté de musique le 18 mars dernier. Cette représentation donnée à guichet fermé a suscité les éloges du critique musical de La Presse, Claude Gingras, dès le lendemain.
M. Gingras a loué la mise en scène de Nathalie Deschamps, évoquant "une réalisation qui, à la fois respecte l'essence de l'oeuvre - son aspect initiatique, son mélange de mysticisme et de comique - et transforme en véritable lieu de spectacle la salle Claude-Champagne". L'exigeant critique musical montréalais a également apprécié la baguette du chef de l'Orchestre de l'Université de Montréal. "Attentif à tout ce qui se passe devant lui et de chaque côté, Jean-François Rivest anime la partition de Mozart avec énergie et style", a-t-il écrit.
Les spectateurs ont en effet eu droit à une remarquable prestation des interprètes de l'oiseleur Papageno (Steeve Michaud) et de sa Papagena (Christine Saint-Gelais), de la Reine de la nuit (Raphaëlle Paquette, longuement ovationnée), de Pamina (Léna Auclair), de Sarrastro (Martin Auclair) et de tous les autres. À noter également les notes de programme fort instructives d'Isabelle Joennoz et de Guy Marchand, étudiants en musicologie.
Malgré des décors minimalistes et une salle aménagée avec les moyens du bord (l'absence de fosse d'orchestre a forcé les concepteurs à installer les 43 musiciens dans les premières rangées du parterre), l'Atelier d'opéra a relevé le défi avec panache.
C'était la première fois que le recteur Robert Lacroix rencontrait les membres de son club depuis son entrée en fonction, en juin dernier. Le Club du recteur, qui compte 442 membres, est constitué de personnes ayant fait un don de 50 000$ (membres à vie) ou de 1000$ par année à l'Université de Montréal. Le recteur a dit souhaiter que son club compte un millier de membres au début du prochain millénaire. "Ce serait un merveilleux bogue de l'an 2000", a-t-il badiné.
Signalant la présence de ses homologues de l'Université McGill, Bernard Shapiro, et de l'Université du Québec à Montréal, Paule Leduc, le recteur Robert Lacroix a remercié ses invités d'être venus si nombreux. "Nos universités vivent depuis quatre ans des moments difficiles. Le dernier budget semble démontrer que les années de compressions sont derrière nous. Espérons-le", a-t-il dit, rappelant que le milieu des affaires montréalais avait pris clairement position, récemment, en faveur de l'économie du savoir.
M.-R.S.