Félix Bélanger, revenu au Québec, reste émerveillé, mais est un peu déçu de ne pas avoir terminé le slalom. |
Poprad-Tatry, en Slovaquie. Janvier 1999. Discrètement, les couleurs de l'Université de Montréal flottent dans l'air. Félix Bélanger, étudiant en kinésiologie, participe aux Jeux universitaires d'hiver dans les épreuves de ski alpin. À 22 ans, il croit vivre un sommet dans sa carrière sportive: sélectionné au sein de l'équipe canadienne, il se mesure à quelques skieurs de l'élite mondiale, concurrents dans le circuit professionnel de la Coupe du monde.
Un des plus grands espoirs de l'équipe de ski de l'UdeM, troisième au classement général l'an dernier, Félix Bélanger figure parmi les meilleurs skieurs universitaires au Canada. Pour pouvoir représenter le pays à une compétition internationale comme ces jeux, il a dû récolter des points FIS (pour Fédération internationale de ski) au cours des Spring Series, une compétition tenue en avril en Estrie.
En compagnie de quatre Québécois des universités McGill et Bishop, il fait partie du contingent de 15 skieurs et skieuses canadiens partis en Slovaquie vivre des moments inoubliables. Les températures sont idéales (de -1 °C à 3 °C), le site, enchanteur: le sommet de la montagne, toujours au soleil, surplombe un village embrumé. Et l'ambiance est si colorée que Félix s'imagine aux Jeux olympiques. "Il y avait des foules et des drapeaux partout. Je n'ai jamais participé aux Jeux olympiques, mais j'imagine que c'est un peu ça", dit-il.
Mauvaises conditions
Ces propos cachent pourtant la déception que Félix
Bélanger a connue dans l'épreuve du slalom, sa grande
force. Par un malheureux imbroglio administratif, ses points FIS
récoltés au Québec ne sont pas reconnus.
Relégué dans le dernier groupe avec des skieurs
novices, il se retrouve avec le dossard 101.
"Il fallait que j'attende que l'autre ait fini sa course, sinon je le rattrapais." Et l'état d'une piste après le passage de 100 coureurs est désastreux, "des trous se forment partout". Félix Bélanger quitte donc le portillon de départ avec la certitude de la défaite. Il rate d'ailleurs une porte et, disqualifié, ne peut concourir dans la seconde manche.
Heureusement, il y a la descente. Spécialiste des épreuves techniques (slalom et slalom géant), il a le privilège de participer à l'épreuve reine du ski, inexistante dans le circuit québécois faute de montagnes appropriées pour la tenir. Après deux jours d'entraînement, il atteint une vitesse de 130 km/h en course et, heureux, se contente d'une 41e place (sur 100). "Ça va tellement vite!" s'exclame-t-il, encore émerveillé cinq jours après son retour au Québec.
Maintenant, il attend avec impatience le circuit universitaire. Prétendant au titre individuel, il doit vite se rattraper et confirmer son statut. Car la première épreuve, tenue en Gaspésie avant les Jeux universitaires, n'a donné aucun résultat. Sans adversaires - devant le mauvais temps, la majorité des équipes ne s'étaient pas déplacées -, Félix Bélanger n'a pas terminé la course.
Les prochaines étapes (les 13 et 14 février au Relais et les 20 et 21 février à Montjoye) seront alors cruciales. Et l'équipe de l'UdeM aimerait bien que son skieur européen montre son savoir-faire... en attendant de briller aux prochains Jeux universitaires en 2001.
Jérôme Delgado
Collaboration spéciale