Enseignant en psychologie et passionné de radio, Philippe Desrosiers livre toute son expertise d'ancien participant à la Course destination monde dans l'atelier Réalisation d'un reportage. |
Au Service des activités culturelles (SAC), les ateliers de photo sont donnés par des photographes professionnels; les leçons de musique par des étudiants et des diplômés de la Faculté de musique; les laboratoires de théâtre par des gens expérimentés travaillant dans le milieu comme comédiens ou metteurs en scène.
Et l'atelier vidéo Réalisation d'un reportage (du type de la Course destination monde)? Eh bien, par nul autre que l'ancien protagoniste de cette émission de Radio-Canada, Philippe Desrosiers, vainqueur de la cuvée 1995-1996.
Philippe Desrosiers est un pédagogue expérimenté et un fin communicateur. Diplômé de l'Université de Montréal en psychologie, il enseigne au cégep Lionel-Groulx depuis une dizaine d'années, exception faite de la pause imposée par la Course. Sa passion pour les médias électroniques, il l'entretient à la radio depuis trois ans: bénévole à CISM (il anime tous les samedis Les péchés capitaux, une émission culturelle fort dynamique), chroniqueur occasionnel à la SRC (C'est bien meilleur le matin, Macadam tribus) et maintenant réalisateur dans cette même noble maison (il vient d'être affecté à une nouvelle émission pour enfants).
La radio n'est pas du fast food
Surprenant, pour quelqu'un projeté à l'avant-scène
par l'audiovisuel? "Non, répond le principal intéressé.
La radio impose d'autres défis et permet de raconter des
histoires en laissant aux auditeurs la liberté de se les
imaginer. Et à la radio communautaire, il y a de la place
pour la création parce qu'elle ne dépend pas des
cotes d'écoute." Ardent défenseur de la radio,
il est déjà blasé de la télévision,
qu'il n'hésite pas à traiter de fast food.
Aujourd'hui, même la Course le laisse un peu froid. "Il y a des limites au concept, clame-t-il. Il faudrait le renouveler. Reportages de quatre minutes, faits en 10 jours, ça demeure des survols. Il faudrait oser et laisser la place, pourquoi pas, à plus de création, à des reportages de 20 minutes, faits en équipe."
Alors pourquoi un atelier pensé autour de cette émission usée? "Comme spectateur, je suis tanné, avoue-t-il. Mais je sais que, pour un participant, la Course demeure une expérience enrichissante sur bien des plans. Et je trouve ça fabuleux qu'on puisse y prendre part. C'est un privilège. Tu rêves de t'éclater et ça se produit."
Son intérêt à animer des ateliers et à épauler d'autres rêveurs comme lui prend son origine dans le fait qu'il a des choses à dire et qu'il tient à les transmettre. Il n'est d'ailleurs pas étonnant qu'il ait accepté de parrainer une des concurrentes de l'actuelle Course.
Plus que pour le CV
"Je veux faire profiter de mes connaissances des gens intéressés
par la vidéo", dit-il en rappelant que l'atelier du
SAC donne les bases pour réaliser un reportage et pas seulement
du type de la Course, pour lequel il n'a pas de recette
exclusive. Mais "la Course suscite un intérêt
évident". La preuve? L'atelier n'est donné
qu'au trimestre d'hiver, à l'approche de la date limite
des mises en candidature.
S'il ne peut assurer la place d'un de ses apprentis parmi les huit heureux globe-trotters, Philippe Desrosiers peut en revanche transmettre l'essentiel qui permettra à tout courageux candidat de préparer le document visuel exigé. Chaque étape est minutieusement abordée: la préproduction (recherche du sujet, repérage visuel et sonore...), la production (prise de vue) et la postproduction (montage, commentaire...).
Disponible et généreux, Philippe Desrosiers conseille et, bien sûr, commente le reportage réalisé à l'issue des notions vues en atelier. Comme il est prêt à discuter avec qui le veut, la dernière rencontre n'a été fixée ni dans le temps ni dans son contenu. "Il y en a qui préfèrent aller prendre un café et parler plus largement de la Course."
Futurs coureurs ou pas, les participants à Réalisation d'un reportage bénéficient de précieux conseils puisque le professeur Desrosiers sait s'appliquer dans ses communications, tant dans le discours que dans la forme: "Il s'agit de faire un spectacle pour captiver le public", se plaît-il à dire. Le succès de ses "élèves" dans le concours de sélection pour la Course destination monde ne dépend plus alors que de la volonté de chacun à vraiment vouloir la faire.
Jérôme Delgado
Collaboration spéciale
Réalisation d'un reportage, atelier vidéo de 14 heures étalées sur 4 semaines, plus une rencontre supplémentaire, les mercredis à 18 h dès le 17 février. Étudiants: 90$, communauté universitaire: 150$, clientèle extérieure: 180$. Renseignements: 343-6150.