Relance de l'Institut de génie biomédical

L'Université et Poly unissent leurs efforts dans cet institut qui comptera 50 chercheurs.

Pierre Savard, directeur des programmes de l'Institut de génie biomédical

Malgré les compressions dans le financement de la recherche universitaire et la restructuration du réseau de la santé, le génie biomédical demeure l'un des domaines de pointe de la recherche affichant une croissance constante.

Afin de donner encore plus d'envergure à cette discipline, l'Université de Montréal et l'École Polytechnique ont mis leurs ressources en commun au sein du nouvel Institut de génie biomédical, qui offre depuis septembre un programme commun aux deux établissements. Relevant de la Faculté des études supérieures, ce programme multidisciplinaire accueille déjà 80 étudiants des deuxième et troisième cycles.

Une unité du même nom existait déjà au sein de la Faculté de médecine alors que l'École Polytechnique comptait un département de génie biomédical. Les responsables ont choisi de conserver le nom d'Institut de génie biomédical parce celui-ci jouissait déjà d'une reconnaissance internationale.

"La refonte des deux unités d'origine fait de cet institut une structure originale qui se situe entre le département et le groupe de recherche", soulignait Pierre Savard, directeur des programmes de l'Institut et professeur au Département de génie électrique et de génie informatique à l'École Polytechnique, au lancement officiel du nouvel Institut le 30 septembre dernier.

Cette réorganisation a également permis de faire passer le nombre de chercheurs des deux anciennes unités de 14 à 50! Ils proviennent de 16 départements ou facultés de l'Université de Montréal et de Polytechnique ainsi que de l'École de technologie supérieure.

Les documents de l'Institut définissent le génie biomédical comme étant "l'application des principes du génie à l'étude, à la modification et au contrôle des systèmes biologiques (humains et animaux), ainsi qu'à la conception et à la fabrication de produits pour la surveillance des fonctions physiologiques et pour l'assistance au diagnostic et au traitement de patients".

Les grandes orientations de la formation et de la recherche à l'Institut portent sur les biomatériaux et le génie tissulaire, l'électrophysiologie, l'instrumentation et l'imagerie biomédicale, l'ingénierie de la réadaptation, les sciences de l'information en santé, la biomécanique et le génie clinique.

L'Institut offre en outre cinq bourses d'études de 6000$ chacune, lesquelles sont complétées par une somme équivalente provenant des subventions de recherche des membres.

"La majeure partie des activités des professeurs et des chercheurs de l'Institut doit se situer dans ces domaines", indique Pierre Savard. Mais si quelqu'un se sentait trop à l'étroit dans cette définition, il pourrait toujours s'en remettre au Handbook of Biomedical Engineering, qui constitue la bible de la discipline. "Si ses travaux trouvent un appui dans ce manuel, le chercheur pourra être considéré comme faisant du génie biomédical", ajoute le directeur des programmes.

Évolution
Le génie biomédical s'est développé au début des années 1960 avec l'arrivée des outils informatiques dans le secteur de la santé. Ces appareils de pointe ont profondément modifié la pratique dans des domaines comme la cardiologie, l'orthopédie, la neurologie ou la chirurgie. Ils ont aussi contribué, en ouvrant la porte à des interventions moins envahissantes, au virage ambulatoire.

Ce développement technologique se poursuit avec la mise en place d'appareils toujours plus sophistiqués, comme les scanners à résonance magnétique, et l'implantation de nouvelles approches comme la télémétrie, qui permet l'établissement d'un diagnostic à distance. Les professionnels du milieu ont donc besoin d'une formation à jour et de haut niveau.

Les travaux de recherche en cours à l'Institut portent notamment sur l'imagerie médicale en trois dimensions, la modélisation orthopédique, la chirurgie assistée par ordinateur, la psychophysique de la vision, la tomographie et l'ultrasonographie expérimentale.

Daniel Baril