Projet Télémaque

Étudiant aimerait rencontrer professionnel pour savoir si cette carrière l'intéresse...

Johanne Ricard (debout) et Francine Audet (assise) ont convaincu deux membres de l'équipe de Forum de devenir des mentors pour le projet Télémaque.

Une cinquantaine d'ordres professionnels, de corporations ou d'associations, des comptables agréés aux journalistes en passant par les sexologues, économistes et optométristes, ont reçu récemment cette invitation toute particulière.

Baptisé Télémaque, du nom du fils d'Ulysse élevé par le célèbre Mentor, ce projet de jumelage vise à rapprocher les étudiants du milieu de travail où ils espèrent évoluer un jour. "Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'un programme d'insertion professionnelle", signale la conseillère d'orientation Johanne Ricard, coordonnatrice du secteur orientation scolaire et professionnelle au SOCP. Il peut arriver que certains jumelages s'étendent sur une longue période et donnent accès à des emplois, mais ce n'est pas l'objectif visé.

Avec sa collègue Francine Audet, également conseillère d'orientation, Mme Ricard a mis sur pied ce projet qui connaîtra sous peu son premier jumelage. Déjà, une centaine de noms figurent dans les banques de données de part et d'autre.

Les deux femmes estiment que, pour les étudiants, ce type de rencontre stimulera la motivation et encouragera la persévérance. Il permettra en outre à ces étudiants de vérifier si leurs objectifs professionnels correspondent à leur personnalité, à leurs valeurs et à leurs attentes.

Prenons un exemple. Un étudiant qui rêve d'une carrière en cinéma pourrait être surpris par l'horaire d'un tournage: lever à 4 h 30, stress continu suivant les sautes d'humeur du réalisateur jusqu'au moment de ramasser le matériel, sous la pluie, en fin de journée.

Un besoin pressant
Les sept conseillers d'orientation scolaire et professionnelle du Service d'orientation et de consultation psychologique reçoivent en entrevue individuelle plus de 2000 personnes par année. L'an dernier, ce nombre a atteint les 2300. Ce sont, pour la plupart, des étudiants en phase de réflexion sur leur choix de carrière ou insatisfaits de leur programme d'études. Le travail des conseillers consiste à leur donner un aperçu de ce que leur propose le marché du travail.

"Nous sentions depuis longtemps le besoin de proposer à nos clients une rencontre avec des gens qui exercent le métier qui les intéresse, une sorte de programme de mentorat", explique Johanne Ricard.

"Il s'agit pour l'étudiant de côtoyer, souvent pour une première fois, une personne qui exerce un métier qui lui plaît, reprend Mme Audet. Tout ce que nous demandons au mentor, c'est de rencontrer l'étudiant à un moment et à l'endroit qui conviennent le mieux aux deux."

L'étudiant arrivera à cette rencontre avec une liste de questions établies au cours d'une réunion préparatoire avec le conseiller de façon à ne pas faire perdre son temps au mentor. Mais il y aura évidemment de la place pour l'improvisation. Par exemple, rien n'interdit que les rencontres se poursuivent si le besoin s'en fait sentir.

"Même si la rencontre s'avère plutôt décevante du côté des perspectives d'avenir, il vaut mieux que l'étudiant sache dès maintenant ce qui l'attend", poursuit Mme Ricard.

Accueil favorable des milieux professionnels
La banque de mentors sera essentiellement constituée de personnes qui occupent des postes susceptibles d'intéresser les étudiants de l'Université de Montréal et des écoles affiliées. On a donc lancé un appel au Barreau, à la Fédération des médecins omnipraticiens, à la Chambre des notaires, à la Fédération des infirmières et infirmiers, à l'Ordre des architectes, etc. Les optométristes, journalistes, physiothérapeutes, ergothérapeutes, chimistes, toxicologues, économistes, psychoéducateurs et autres sont aussi invités à communiquer avec les responsables.

"La réponse à notre invitation a été excellente, signale Mme Audet. La plupart de ces associations ont publié notre communiqué ou se sont engagées à le faire. Nous avons eu affaire à des gens très ouverts, et ce, bien au-delà de nos espérances."

Un appel a également été lancé aux directeurs de département. On compte beaucoup sur la collaboration des membres de la communauté universitaire, particulièrement ceux qui ont une activité professionnelle à l'extérieur de l'Université.

Les "marraines" du projet Télémaque insistent sur le fait que la rencontre peut être également stimulante pour le mentor, qui sera ainsi en présence d'un jeune ayant un regard neuf, enthousiaste sur son travail.

Pour s'inscrire, on compose le 343-6853 (faire le 0). On peut aussi consulter le site web du SOCP (www.socp.umontreal.ca) et remplir le formulaire virtuel.

Mathieu-Robert Sauvé