Najib Lairini |
La première phase du programme d'intégration pédagogique des chargés de cours s'avère un franc succès. "Il dépasse même nos espérances", déclare Najib Lairini, membre du Comité d'intégration pédagogique, un comité paritaire regroupant deux représentants de l'Université et deux du syndicat des chargés de cours.
Lui-même chargé de cours au Département de science politique et à la Faculté de l'éducation permanente, M. Lairini est très satisfait tant de la participation de ses collègues que de la collaboration des diverses instances administratives de l'Université.
Lancé en janvier 1997, le programme d'intégration vise à contrer le sentiment d'isolement ressenti par les chargés de cours à l'égard du processus pédagogique; il s'est matérialisé à partir de l'automne par la mise en place de divers projets à contenu pédagogique. Le rapport du Comité d'intégration fait état de la réalisation de 31 projets, sur une quarantaine de propositions, qui ont engagé la participation de 239 professeurs et professionnels, dont 165 chargés de cours.
Dix-neuf unités d'enseignement recourant aux services de chargés de cours, sur une possibilité de 27, ont mis sur pied des comités locaux d'intégration afin de recevoir et d'évaluer les projets. À titre d'exemple, mentionnons l'organisation de journées pédagogiques, la conception de sites web consacrés à la recherche et à l'échange d'information, la participation à des refontes de programmes d'enseignement, le partage d'expertises pouvant favoriser la persévérance aux études, l'élaboration d'une méthode d'autoformation assistée, l'encadrement de mini-recherches d'étudiants, l'achat de matériel pédagogique, etc.
"Ces projets permettent aux chargés de cours d'élargir leur contribution à l'Université en mettant au point des outils ou en développant des expertises ayant une retombée directe sur la qualité de la formation des étudiants, souligne Najib Lairini. Leur appartenance à l'Université de Montréal en est ainsi plus affirmée."
La création de tels projets pour favoriser la contribution pédagogique des chargés de cours au-delà de leur tâche d'enseignement est rendue nécessaire parce que ces derniers ne sont habituellement rémunérés qu'en fonction du nombre d'heures d'enseignement. Le Comité dispose à cette fin d'un budget d'un peu plus de 100 000$ par année. Quant à la voie des amendements aux règlements facultaires, elle aurait été moins pertinente et moins efficace.
"La participation est barricadée par les règlements et vouloir les modifier, c'est un peu comme essayer d'amender la Constitution", souligne M. Lairini.
Le rapport du Comité fait d'ailleurs mention de "quelques manifestations de résistance en certains endroits" à l'égard de la mise en place d'un comité local ou de la participation accrue des chargés de cours. Mais selon les auteurs, ces résistances devraient disparaître avec une campagne d'information permettant de dissiper les malentendus.
"Travailler main dans la main, professeurs et chargés de cours, ne peut qu'améliorer la qualité de l'enseignement pour mieux servir les étudiants de l'Université, insiste Najib Lairini.
Une campagne de sensibilisation fait d'ailleurs partie de la prochaine étape de travail du Comité d'intégration et les assemblées départementales sont invitées à inscrire régulièrement à l'ordre du jour un point sur l'intégration des chargés de cours. Le Comité travaillera également à la conception et à la mise en place de projets pilotes à large participation, à effet intégrateur et pouvant être imités.
Daniel Baril