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Les générations X d'Asie et du Québec se rencontrent

L'organisateur Yves Legault trace un bilan positif du Dialogue des mondes.

Yves Legault, 21 ans et déjà le tour du monde...

Près de 300 personnes ont assisté aux activités de la conférence Dialogue des mondes, qui s'est tenue du 9 au 11 octobre derniers à l'Organisation de l'aviation civile internationale, au centre-ville de Montréal. Organisée par le Centre d'études de l'Asie de l'Est, cette conférence portait sur les valeurs des jeunes de deux continents éloignés mais qui sont appelés à mieux se connaître.

Comme le souligne le coordonnateur de la rencontre, Yves Legault, l'immigration canadienne en provenance d'Asie et particulièrement de Hong Kong a connu une hausse considérable depuis 20 ans. Aujourd'hui, des jeunes d'origine asiatique et des Québécois de souche se côtoient quotidiennement à l'école et dans les lieux publics. Ils le font parfois sans se voir. La langue, la culture, le mode de vie sont si différents!

"Selon une opinion répandue, les cultures des deux hémisphères sont tellement opposées qu'elles ne peuvent pas se rejoindre. C'est faux: lorsqu'on connaît mieux l'autre, on peut mieux communiquer", dit M.Legault.

Étudiant au majeur en études est-asiatiques, Yves Legault prêche lui-même par l'exemple en matière d'ouverture culturelle. À 21 ans, il a déjà été stagiaire à l'Organisation des Nations Unies, il a représenté le Canada à Beijing, en 1995, à la conférence des Nations Unies sur les femmes. Il a participé à des rencontres similaires à Istanbul et à Lisbonne. Mais le voyage en Chine lui a donné le goût de l'Asie. Il apprend le mandarin depuis. "Je suis capable de commander mon repas en chinois. C'est un début", dit-il.

Le Dialogue des mondes avait pour thème les valeurs. On a demandé à des spécialistes de présenter un aspect du phénomène. Dans une brochure publiée pour l'occasion, Les Marco Polo du 21e siècle, Yves Legault et Karine Faivre, étudiante au Département d'histoire, écrivent que le 30 juin 1997 - date de la rétrocession de Hong Kong à la Chine -a marqué pour les Britanniques la fin d'un contrat, le terme d'un accord juridique datant de 150 ans. Pour les Chinois, cela a représenté plutôt la fin d'une insulte, "la reconnaissance tardive d'un fait naturel qui, en raison des mutations géopolitiques ayant remodelé la dynamique du Pacifique, aurait dû être consenti avant".

Cette différence de perceptions souligne celle des valeurs entre l'Occident et cette région du monde, les uns favorisant la primauté du droit, les autres les manifestations d'un ordre naturel. "En effet, si en Occident le droit procède de valeurs absolues, en Asie, c'est plutôt la philosophie des valeurs qui prévaut, le concept du bien et du mal perçus comme des antagonismes divisés et absolus n'existant pas."

À la limite, poursuit Yves Legault en entrevue, cette différence de valeurs pourrait expliquer l'incompréhension constante de l'Occident en matière de droits de l'homme en Chine. "Le droit individuel n'y a pas de prise, explique-t-il. C'est la collectivité qui prédomine." Cela autorise-t-il l'État à maltraiter les dissidents? Certains dirigeants chinois n'hésitent pas à répondre par l'affirmative.

La présence de Claude-Yves Charron, de l'UQAM, de Robin Yates, de l'Université McGill, et de Bernard Bernier, de l'UdeM, a donné une grande crédibilité scientifique à l'événement. Le milieu politique était également fortement représenté. Pierre Bourque, maire de Montréal, André Boisclair, ministre au gouvernement du Québec, ainsi que deux ministres fédéraux - Lloyd Axworthy et Pierre Pettigrew - étaient présents à la cérémonie d'ouverture. La présidente d'honneur était l'écrivaine sino-québécoise Ying Chen.

M.-R.S.


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