Nomination du prochain recteur |
Rallier enseignement, recherche et société |
Robert Lacroix |
L'Université de Montréal s'est engagée dans le processus de nomination du prochain recteur ou de la prochaine rectrice. Je crois fermement que le choix qui sera fait aura des conséquences marquantes pour l'avenir de notre établissement. À l'occasion de la première tribune parue sur le sujet dans le numéro de Forum du 27 octobre, le professeur Louis Dumont émettait l'opinion qu'il nous faut choisir avant tout un candidat qui soit un visionnaire capable de défendre l'Université sur la place publique.
Je suis d'accord avec les propos de mon collègue, mais ce visionnaire doit également être un homme ou une femme d'action. J'estime qu'il est impératif que notre prochain recteur dispose d'une vaste expérience en enseignement et en administration, et qu'il jouisse d'une crédibilité indéniable de chercheur dans sa discipline. Il est tout aussi impératif que ce recteur soit fort de nombreux contacts avec le monde industriel et le monde des affaires du Québec et d'ailleurs. Il est souhaitable qu'il ait acquis une expérience nationale et internationale par des séjours universitaires prolongés hors de Montréal afin d'avoir une vision plus globale de la réalité académique. Et finalement, il est indispensable que notre prochain recteur soit avant tout un de nos professeurs de carrière afin qu'il fasse également preuve d'une vision éclairée de notre réalité locale. Mon but, en écrivant dans cette tribune, est de partager le fruit de mes réflexions sur l'identité de ce visionnaire. Je suis convaincu que personne ne saurait être davantage apte à devenir notre prochain recteur que Robert Lacroix, doyen de la Faculté des arts et des sciences (FAS) de 1987 à 1993.
J'ai fait la connaissance de Robert Lacroix alors qu'il était doyen de la FAS. À ce titre, il m'a maintes fois impressionné par son intégrité, la force de ses convictions, ses qualités de leader, son charisme, mais aussi par son ouverture d'esprit, sa capacité de s'entourer d'une équipe compétente et dynamique, et son intérêt authentique à être à l'écoute des autres. Sa vision académique de la Faculté a été remarquable. De plus, l'intérêt que porte Robert Lacroix à l'enseignement a été démontré de façon éclatante par le fait qu'il a mis sur pied le Prix d'excellence en enseignement de la Faculté, dont l'Université dans son ensemble s'est inspirée quelques années plus tard.
Il importe de souligner le brillant succès de Robert Lacroix à titre de président-directeur général du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO). En mettant ce centre sur pied, Robert Lacroix est parvenu à rassembler bon nombre d'universités partout au Québec, ce qui démontre une fois de plus son leadership et ses qualités de mobilisateur. Notons également que le CIRANO, dont un but essentiel est d'assurer le transfert des connaissances vers l'entreprise, est subventionné par des fonds tout autant publics que privés. C'est Robert Lacroix qui est parvenu à aller chercher ce financement dans l'entreprise. Ce succès démontre de façon éclatante les liens privilégiés qu'il entretient avec le secteur privé. On ne saurait minimiser l'importance de tels liens pour l'avenir de notre établissement.
Robert Lacroix est bien davantage qu'un administrateur de premier calibre: il est également un professeur d'expérience et un chercheur de réputation enviable. Il a séjourné en Europe pendant plusieurs années ainsi qu'à Vancouver. Il connaît fort bien notre établissement, ayant travaillait au sein de notre communauté universitaire depuis 1965. Il a fait partie d'un nombre substantiel de comités variés. Il participe activement à la vie universitaire québécoise, canadienne et internationale.
En conclusion, il serait difficile de rêver d'un candidat qui sache réunir avec davantage de brio toutes les qualités requises pour occuper la fonction de recteur dans le contexte difficile que nous connaissons actuellement. Robert Lacroix possède les aptitudes voulues pour faire entrer notre établissement dans le prochain millénaire. Je dirais même qu'il m'est franchement impossible de penser à qui que ce soit d'autre qui ait ainsi su démontrer l'envergure nécessaire pour être apte à relever ce lourd défi. Ne laissons pas échapper cette occasion qui nous est offerte de nous assurer les services d'un recteur que nous envieront toutes les autres universités du Québec.
Gilles Brassard
Professeur titulaire au Département
d'informatique
et de recherche opérationnelle
Boursier Killam 1997
Membre de la Société royale du Canada
Personnalité de l'année en sciences et technologie,
La Presse 1995
Prix Steacie 1994
Prix de l'enseignement de l'Université 1993
Prix Urgel­Archambault 1992
Boursier Steacie 1992
Prix de l'enseignement de la FAS 1991