Après 13 ans passés à la direction de l'Université de Montréal, soit huit comme vice-recteur et cinq comme recteur, René Simard livrait son dernier message à l'Assemblée universitaire le 25 mai dernier: "C'est avec nostalgie et satisfaction que je quitte mes fonctions de recteur."
"Nous avons connu des périodes de tensions élevées mais aussi de collaboration franche et constructive", a-t-il déclaré. L'ex- recteur a même qualifié la période où il a été aux commandes de "période la plus sombre de l'histoire de l'Université de Montréal" tant les compressions budgétaires ont fait mal.
Face à cette situation sans précédent, il a tenu à féliciter son équipe et toute la communauté universitaire pour l'important travail de restructuration accompli en même temps qu'étaient renouvelées les conventions collectives.
De son propre aveu, René Simard laisse à son successeur de nombreux défis: augmenter les ressources, accroître la clientèle, obtenir une réforme du mode de financement, rééquilibrer le budget, actualiser l'Énoncé de mission, investir dans la qualité de l'enseignement, faire de l'Université un milieu de créativité et de participation, s'assurer que le CHUM devienne un centre universitaire digne de ce nom.
Celui qui a présidé le syndicat des professeurs pendant la majeure partie du mandat de René Simard, André Tremblay, et qui a souvent croisé le fer avec son vis-à-vis, a tenu à se faire le proposeur d'une motion de félicitations à l'endroit du recteur sortant et de son équipe composée de Irène Cinq-Mars, Patrick Molinari, Michel Trahan et Maurice St-Jacques. "Nous devons exprimer notre gratitude envers leur dévouement, leur loyauté, leur disponibilité, leur amour de l'Université et leur remarquable sens du devoir rendu avec grâce et respect", a mentionné le professeur.
Daniel Baril
Marthanne Robson a été nommée responsable du Bureau d'intervention en matière de harcèlement sexuel pour un mandat de trois ans ayant débuté le 11 mai dernier. Elle succède à Louise-Hélène Richard, qui occupait cette fonction depuis janvier 1997 et qui a été nommée récemment vice-doyenne à la Faculté de l'éducation permanente.
Mme Robson est avocate et possède une expérience d'une dizaine d'années dans divers milieux professionnels, plus particulièrement comme conseillère juridique. Elle a acquis une expertise dans des domaines liés à la médiation et à la résolution de conflits, notamment en matière de propriété intellectuelle, de développement communautaire et de justice sociale.
Au cours d'une récente réunion, le Conseil de l'Université a renouvelé le mandat de Robert Goyer comme doyen de la Faculté de pharmacie pour une durée de quatre ans, de même que ceux de quatre directeurs de département à la Faculté des arts et des sciences: il s'agit de Gilles Deschatelets (École de bibliothéconomie et des sciences de l'information), d'André Roy (au Département de géographie à compter de juin 1999), de Claude Gagnon (École de psychoéducation) et de Jean Panet-Raymond (École de service social).
Cependant, M. Panet-Raymond n'a été reconduit à son poste que pour une période de un an, à la suite de quoi il sera remplacé par Gilles Rondeau désigné par le Conseil à cette même séance même s'il n'entrera en fonction qu'en juin 1999.
Par ailleurs, le Conseil a nommé Luc Granger directeur du Département de psychologie (FAS) et Jean-Gilles Latour directeur du Département de pathologie et biologie cellulaire (Médecine).
Quant au Comité exécutif, il a renouvelé le mandat de Jacques Frémont comme directeur du Centre de recherche en droit public, nommé Hélène Trudeau vice-doyenne à la Faculté de droit et désigné trois directeurs intérimaires: Bernard Mamet (Géologie), Bhawan Singh (Géographie) et Roger Richard (Architecture).
En raison du rendement plus élevé que prévu des investissements, le Conseil des arts du Canada a décidé d'accorder quatre nouvelles bourses Killam, qui viennent s'ajouter aux neuf autres distribuées récemment. Une de ces bourses ira au professeur Anthony Moffat, du Département de physique, qui pourra ainsi se consacrer entièrement, pendant deux ans, aux recherches qu'il a déjà entreprises sur la turbulence des vents des étoiles chaudes et lumineuses, appelées aussi étoiles de type Wolf-Rayet.
Durant leur existence d'un million d'années, ces étoiles éjectent la moitié de leur masse sous forme de matière. M. Moffat, qui a été le premier à découvrir le phénomène de la turbulence dans les vents d'étoiles chaudes et lumineuses, avait démontré, en collaboration avec d'autres chercheurs, que ces vents supersoniques, au lieu de constituer un flux simple et uniforme, sont plutôt composés d'agglomérations de matières de toutes dimensions, ce qui leur donne l'apparence d'une onde de choc.
Cette absence d'homogénéité aura pour conséquence majeure de forcer les astronomes à réviser de façon significative les taux de perte de masse de ces étoiles, ce qui changera considérablement la théorie relative à leur évolution.
Pour mener ses recherches, M. Moffat a pu faire des observations sur le télescope spatial Hubble et le télescope Canada-France-Hawaii. Il compte ensuite, avec des experts en hydrodynamique et en transfert de radiations, construire un modèle plus réaliste de vents d'étoiles chaudes.
L'Université a remis le 28 mai un doctorat honoris causa au président Emil Constantinescu, de Roumanie, qui fut également recteur de l'Université de Bucarest et professeur de géologie.
"Me retrouver parmi vous me donne le sentiment de quelqu'un qui rentre à la maison", a déclaré celui qui se considère toujours comme un membre de la grande famille universitaire.
"Foyer de la liberté d'expression et de la polémique intellectuelle, c'est toujours à l'université que revient le mérite d'avoir promu ces valeurs au-delà des murs de la cité universitaire, de les avoir inscrites dans les consciences et dans les comportements des hommes", a observé le président roumain avant d'ajouter: "C'est ainsi que les valeurs écloses d'abord au sein de l'université ont été progressivement consacrées comme valeurs fondamentales de la modernité et de l'âge des démocraties."
En cette fin de millénaire, "qui nous voit tous courir le risque de la dépersonnalisation", l'université doit remettre à l'honneur l'être humain, a affirmé le président. "Peut-être que nous, Roumains. qui avons connu l'expérience douloureuse du totalitarisme - négation de tout ce qui est humain -, sommes plus motivés que bien d'autres à recentrer nos efforts et nos projets sur la personne humaine."
Touché par cet honneur, le chef d'État a remercié l'Université de Montréal au nom de tous les Roumains "qui ont trouvé ou qui trouveront dans les universités canadiennes une seconde patrie intellectuelle".
Collation des grades
Stéphane Perrault et Isabelle Panisset, tous deux diplômés en droit, ont voulu faire partager leur joie à leur petit garçon, qui semble cependant avoir trouvé la cérémonie un peu longue... |
À sa collation des grades annuelle tenue le 27 mai, l'Université de Montréal a décerné 341 doctorats. Au cours de l'année qui vient de s'écouler, l'Université a également délivré 2111 diplômes de maîtrise, ce qui fait d'elle l'une des deux plus importantes universités canadiennes aux cycles supérieurs.
René Simard, pour qui cette cérémonie constituait le dernier acte officiel de son rectorat, s'est adressé aux nouveaux diplômés en faisant l'éloge du savoir. "Ceux et celles qui reçoivent aujourd'hui leur doctorat auront à travailler dans un contexte économique de valeur ajoutée par le savoir; leur avenir dépendra de leur aptitude à soutenir la concurrence grâce à leur potentiel de créativité et d'innovation."
Pour le développement des sociétés, le savoir est aujourd'hui aussi important que les investissements, le capital et les ressources naturelles, a observé M. Simard, qui croit qu'un tel constat devrait déclencher un "long discours indigné" sur la situation financière actuelle de nos universités.
"Il est paradoxal que nos gouvernants réduisent 'à vue' les ressources allouées à l'enseignement supérieur et à la recherche; il est dramatique que ceux dont dépend l'avenir d'une société en transformation radicale coupent les sources mêmes de la production du savoir."
Cette célébration, qui marque la conclusion de longues années d'études et de recherches pour les diplômés, s'est terminée par la remise de doctorats honoris causa au professeur John D'Arms, de l'Université du Michigan, à la Dre Nicole Marthe Le Douarin, du CNRS, au Prix Nobel d'économie Robert Lucas, à la chercheuse Afaf Ibrahim Meleis, de l'Université de Californie, ainsi qu'au principal de l'Université McGill, Bernard Shapiro. Par ailleurs, 18 professeurs ont reçu le titre de professeur émérite tandis que 3 autres et 1 chargé de cours ont obtenu des prix d'excellence en enseignement.
Quatre étudiants se sont vu attribuer des médailles du Gouverneur général: Marc-André Lewis, du Département de physique (FAS), et Jean Saulnier, de la Faculté de musique, ont reçu des médailles d'or, tandis que Marcellin Joanis, du Département de sciences économiques (FAS), et Marie-Christine Lemerise, de la Faculté de droit, ont obtenu des médailles d'argent.
... mais restent ceux et celles qui, dans l'ombre, sont à leur service et sans l'aide de qui, il faut l'admettre, il leur serait bien difficile, voire impossible, de remplir leur fonction. C'est le cas d'Andrée Mattii, chef de cabinet du recteur, qui vient d'accueillir son cinquième patron en une trentaine d'années.
Le 29 mai dernier, les recteurs (dans l'ordre sur la photo) Paul Lacoste (1975-1985), Roger Gaudry (1965-1975), René Simard (1993-1998), Gilles Cloutier (1985-1993) et Robert Lacroix, dont le mandat débutait le 1er juin, étaient tous réunis dans le Hall d'honneur à l'occasion de la collation des grades. Notre photographe a profité de cette occasion historique pour faire cette photo avec la complicité de M. Simard, qui a invité ses prédécesseurs et son successeur à passer dans le bureau de Mme Mattii, situé au rectorat.
Rappelons qu'Andrée Mattii, qui est entrée à l'Université sous le rectorat de M. Gaudry, a été nommée chef de cabinet en 1987.
L'Université de Montréal signait récemment un contrat d'affiliation avec les CLSC Bordeaux-Cartierville, Des Faubourgs et Saint-Hubert. Conjointement avec l'Université, ces trois établissements déposeront prochainement au ministère de la Santé et des Services sociaux un dossier visant leur reconnaissance comme centres affiliés universitaires.
"Les trois CLSC sont fortement enracinés dans leur communauté et desservent une clientèle diversifiée, aux prises avec des problèmes urbains ou de banlieue", a observé à cette occasion l'ex-recteur René Simard. C'est pourquoi l'Université considère qu'ils constituent un milieu très riche pour la formation des étudiants des trois cycles, et ce, dans plusieurs disciplines, ainsi qu'un terrain de recherche fertile pour les chercheurs.
Dans l'ordre habituel, les directeurs généraux des trois CLSC, Michèle Laverdure (Saint-Hubert), Renée Spain (Des Faubourgs) et Mathieu Lafrance (Bordeaux-Cartierville) ainsi que, au premier plan, l'ex-recteur René Simard et le secrétaire général Michel Lespérance.
L'ex-premier ministre et professeur émérite de l'École des Hautes Études Commerciales Jacques Parizeau en compagnie de son frère Robert, représentant de la fondation Gérard-Parizeau, signaient récemment un protocole avec l'Université de Montréal et les HEC visant à transférer les avoirs de la fondation Gérard-Parizeau dans le fonds du même nom. Ce fonds, créé par les frères Parizeau en l'honneur de leur père, permettra de faire venir chaque année un conférencier prestigieux et d'offrir un prix à un professeur, un chercheur ou un homme d'action qui se sera particulièrement illustré dans les domaines de l'économie et de la finance. Le fonds Gérard-Parizeau s'élève ainsi à plus d'un demi-million de dollars. Dans l'ordre habituel, Louis Maheu, doyen de la FES, Robert Parizeau, l'ex-recteur René Simard et, assis au centre, Jacques Parizeau.
Maryvonne Kendergi, professeure émérite de la Faculté de musique, vient de faire un nouveau don de 46 000$ à l'Université de Montréal. Celui-ci s'ajoute au montant de 50 000$ que Mme Kendergi avait donné en 1994 et qui avait servi à créer le Fonds de bourses Maryvonne-Kendergi pour la musique au Québec. Quatre étudiants à la maîtrise (Martin Gagnon-Lalanne, Stéphanie Moreau, Pascale Labrie et Isabelle Poulin) ont déjà profité de ces bourses. Grâce à ce nouveau don, des étudiants au doctorat pourront également en bénéficier. Figurent sur la photo, en compagnie de Maryvonne Kendergi, la boursière Isabelle Poulin et le doyen Réjean Poirier.