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Claudine Laurier occupera la chaire sur l'utilisation des médicaments

Hoechst Marion Roussel donne un demi-million à la Faculté de pharmacie.

Claudine Laurier

Une fois lancés sur le marché, les médicaments sont prescrits dans des conditions beaucoup moins contrôlées qu'au moment des études cliniques. Les patients sont plus ou moins fidèles à leur médication, leur thérapie dure plus longtemps que les essais cliniques et ils changent parfois de médecin en cours de route. Résultat: quelques zones grises obscurcissent encore l'utilisation des médicaments dans la vie courante.

La chaire Hoechst Marion Roussel sur l'utilisation des médicaments, qui vient d'être créée grâce à un don de 500,000$ de la multinationale pharmaceutique, cherchera précisément à faire la lumière sur ces zones grises. "Le médicament a des conséquences cliniques, psychosociales et économiques. Toutes ces conséquences dépendent du produit lui-même puisqu'il possède un potentiel d'effets, désirables ou non", a expliqué la titulaire de cette nouvelle chaire, Claudine Laurier, au cours de son inauguration le 22 avril dernier.

Ce sont ces conséquences diverses que la chercheuse, une pharmacienne spécialisée en santé publique, propose de mieux connaître dans le cadre de travaux de recherche et d'enseignement en collaboration avec l'entreprise privée. Plus particulièrement, ses travaux porteront sur les aspects sociaux de l'utilisation des médicaments. Dans quelle mesure, par exemple, les assureurs doivent-ils les inscrire sur la liste des produits remboursés? Les politiques gouvernementales permettent-elles de bien connaître les conditions optimales d'utilisation? Quels doivent être les médicaments délivrés sur ordonnance et ceux vendus librement? Contrôle-t-on bien les prix?

En tout cas, la chaire portera sur l'utilisation du médicament dans la vie de tous les jours. "Cette préoccupation de l'utilisation en conditions réelles appelle des stratégies de recherche différentes de celles qui prévalent pour l'essai clinique traditionnel. L'analyse des fichiers de données de l'Assurance-maladie, des assureurs privés et des pharmacies est l'une de ces approches."

Le doyen de la Faculté de pharmacie, Robert Goyer, qui croit beaucoup aux chaires comme formules de partenariat université-entreprise, a donné quelques exemples des thèmes couverts par la socioéconomie du médicament. "Déciderons-nous de limiter à trois le nombre d'ordonnances chez la personne âgée en sachant que cette décision contribuera à diminuer l'enveloppe 'médicament' mais augmentera les admissions dans les foyers d'accueil? Déciderons-nous d'imposer des frais modérateurs à tous les patients, même aux plus démunis, si l'on sait que ceux-ci sous-utiliseront des pharmacothérapies indispensables et surutiliseront les services de santé? La socioéconomie du médicament répond à de telles questions."

Le tout nouveau président de la firme Hoechst Marion Roussel Canada, Jean-François Leprince, qui effectuait sa première visite à l'Université de Montréal, a dit fonder lui aussi de grands espoirs sur la recherche en socioéconomie du médicament. Elle permettra par exemple "d'étayer notre argumentation non seulement sur un dossier clinique solide mais aussi sur un dossier mieux documenté sur le plan des conséquences économiques de l'utilisation" d'un nouveau médicament.

Pour sa part, le recteur René Simard a souhaité la bienvenue au président en le priant de revenir plus souvent annoncer d'autres bonnes nouvelles comme celle-ci.

Mathieu-Robert Sauvé


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