Un entrepreneur du troisième type

Claude Coulombe

Claude Coulombe a fondé Machina Sapiens à 26 ans avec un de ses amis alors qu'il étudiait l'informatique à l'Université de Montréal. Mise de fonds initiale: 30 $. Aujourd'hui, son entreprise spécialisée en intelligence artificielle compte 50 employés à temps plein (notamment des titulaires de maîtrise et des docteurs en linguistique et en traduction) et vend ses produits en plusieurs langues dans un marché international qui ne cesse de s'agrandir. Son nouveau logiciel, un correcteur annexé au dictionnaire Robert, pourrait faire un malheur dans toute la francophonie. Il a été lancé simultanément à Paris et à Montréal.

Forum: Comment une entreprise comme Machina Sapiens démarre-t-elle?

C.C.: Nous avons d'abord fait des travaux sur commande, notamment pour le ministère de l'Éducation, qui voulait avoir un aide pédagogique pour l'enseignement de la grammaire. De 1988 à 1992, nous avons fait du "sur mesure". Puis nous avons décidé de nous lancer dans le produit grand public. Ça a donné le Correcteur 101, qui découle d'ailleurs de nos travaux avec le ministère de l'Éducation.

Forum: Vous disiez qu'il fallait encourager la création du Centre d'entrepreneurship. Est-ce parce que vous avez manqué de soutien vous-même?

C.C.: J'ai la chance d'avoir grandi dans un milieu d'entrepreneurs. Mon grand-père était un homme d'affaires et mon père s'occupait de commerces de maisons préfabriquées et d'outillage. J'ai donc toujours eu des modèles. C'est ce qui manque dans un milieu universitaire, où l'on trouve beaucoup d'idées et de projets mais qui, malheureusement, restent à niveau. Un centre comme celui-ci met en contact ceux qui ont des idées et ceux qui peuvent contribuer à les réaliser.

Forum: Donc, les universitaires et les gens d'affaires peuvent parler le même langage?

C.C.: Les entrepreneurs nous montrent qu'on peut réaliser nos rêves. Évidemment, avec le temps, les rêves se modifient, mais ce n'est pas en misant moins qu'on risque le plus d'atteindre ses objectifs.

M.-R.S.