Parmi les nombreuses recherches en cours au Centre d'étude du sommeil, l'une porte sur la narcolepsie, une maladie génétique caractérisée par des "attaques" diurnes de sommeil pouvant durer de quelques secondes à plus d'une heure.
La narcolepsie est également accompagnée d'une perte soudaine du tonus musculaire (cataplexie) causée par les émotions comme la joie, la colère ou la surprise. Cet état ne dure généralement que quelques secondes mais entraîne l'effondrement de la personne atteinte.
"L'expression 'les bras m'en tombent', devant une chose qui nous étonne, est vécue de façon littérale par les personnes souffrant de narcolepsie", souligne le Dr Jacques Montplaisir.
Les chercheurs de son équipe ont été parmi les premiers à découvrir, il y a quelques années, le rôle d'un antigène logé sur les globules blancs dans le développement de la narcolepsie. Tous les narcoleptiques, de même que 18% de la population, sont porteurs de cet antigène. Seulement 1 porteur sur 200 à 400 développera toutefois la maladie.
De plus, le Centre d'étude du sommeil jouit d'une subvention du Conseil de recherches médicales de 1,1 million de dollars sur trois ans afin de poursuivre des travaux sur quatre autres aspects des troubles du sommeil: l'impatience musculaire des jambes, le cauchemar, le rôle de la lumière dans la régulation du sommeil et l'apnée du sommeil.
Ce dernier dysfonctionnement, caractérisé par de fréquents arrêts respiratoires - pouvant se répéter jusqu'à 500 fois par nuit et durer jusqu'à deux minutes -, peut parfois causer des complications cardiovasculaires et même la mort subite. L'équipe du Dr Montplaisir a établi que le manque d'oxygène résultant de ces arrêts respiratoires entraîne à long terme un ralentissement de l'activité cérébrale dans le lobe frontal. Ceci serait la cause probable des troubles neuropsychologiques, comme les pertes de mémoire et les problèmes de planification du comportement, dont souffrent les personnes atteintes d'apnée.
D.B.