L'opto-mobile en mission au Pérou |
Cinq étudiantes examinent quelque 700 Péruviens. |
Les étudiantes et leur professeur au retour de leur voyage humanitaire au Pérou: Chantale Wright, Reine-Paule Talbot et Darkise Richard (rangée du haut); Mélanie Sénéchal, Daniel Forthomme et Marie-Christine Tremblay (rangée du bas). Chacune a dépensé au moins 1000$ de sa poche pour vivre cette expérience. |
Cinq sortantes de l'École d'optométrie ont examiné bénévolement quelque 700 Péruviens et distribué presque autant de lunettes usagées durant un stage qui s'est déroulé du 10 au 31 juillet dernier à Lima. De leur voyage sur les flancs de la cordillère des Andes, Chantale Wright, Reine-Paule Talbot, Darkise Richard, Mélanie Sénéchal et Marie-Christine Tremblay rapportent une expérience personnelle et professionnelle précieuse.
"Nous avons dû nous débrouiller avec les moyens du bord, dans des conditions très différentes de celles que nous connaissons ici, signale l'une des stagiaires. Il fallait réagir vite et bien."
"Les étudiants vivent une expérience humanitaire et professionnelle très formatrice", commente leur professeur Daniel Forthomme, qui s'occupe de cette activité para-universitaire depuis huit ans et qui les accompagnait sur place. Après des stages au Honduras et en République dominicaine, c'était la première fois qu'un groupe partait si loin (Lima est à 11 heures d'avion de Montréal). Un père des Missions étrangères, Gilles Marchand, avait entendu parler des stages de l'École d'optométrie et a communiqué avec M. Forthomme pour l'inviter à venir au Pérou. Les examens de la vue ont eu lieu dans les locaux mêmes de la mission.
Les étudiantes québécoises sont heureuses d'avoir permis à des gens de tous les âges de profiter des services qu'elles pouvaient leur rendre. Chaque jour, les cliniciennes, supervisées par leur professeur, ont examiné de 65 à 80 patients. Ceux-ci recevaient ensuite, quand c'était possible, une paire de lunettes usagées dont la force se rapprochait le plus de la prescription. Dans la quasi-totalité des cas, c'est la seule fois de leur vie que les personnes rencontrées auront un contact avec un optométriste.
Les lunettes distribuées gratuitement provenaient d'une banque constamment renouvelée grâce à la collaboration de bureaux d'optométrie un peu partout au Québec et à l'École d'optométrie. Au cours de la dernière année, on a récupéré ainsi quelque 1500 paires qui ont été transportées par les stagiaires. Un peu moins de la moitié a été distribuée durant le séjour au Pérou.
Ce voyage avait une signification particulière pour M. Forthomme, car il prendra sa retraite avant la fin de l'année universitaire. "Cela ne veut pas dire que je n'ai pas de projets d'avenir, dit-il, j'ai même envie de continuer ce genre d'aide. Mais disons que l'organisation de ces séjours et la supervision des étudiants sont difficiles. Quand on essaie de soigner le plus de gens possible et qu'à la fin de la journée il y a encore 20 ou 30 personnes dans une file d'attente, c'est très décourageant. Il me semble que nous pourrions rester un peu plus sur place afin de prendre notre temps, justement. La pression serait ainsi un peu moins difficile à supporter."
Le docteur en optométrie croit donc qu'il retournera mettre son expertise au service des gens de pays en développement. Le Congo figure parmi les destinations possibles. Mais il ne peut pas promettre que les étudiants de l'École seront du voyage, car le séjour sera cette fois beaucoup plus long.
D'ailleurs, la survie de ces stages très populaires parmi les étudiants est menacée à court terme puisque aucun professeur de l'École ne s'est proposé pour prendre la relève de M. Forthomme.
M.-R.S.