Un bon exemple d'économies grâce à l'informatisation.
L'informatisation de
certaines fonctions administratives et pédagogiques semble
être une success story à l'École d'optométrie.
Non seulement s'agit-il d'un virage technologique réussi,
malgré le lot d'incertitudes qu'un tel changement engendre,
mais l'expérience est parmi celles où les économies
de temps et de paperasse - donc d'argent - sont les plus évidentes.
«Notre personnel était à la limite de la saturation
et il nous fallait augmenter notre efficacité pour mieux
répondre aux besoins pédagogiques et aux besoins
des patients sans ajout d'employés», explique le
directeur de l'École, Pierre Simonet.
Élaboration d'horaires
La complexité de l'élaboration des horaires de cliniques
pour les étudiants est à l'origine de la première
phase d'informatisation, qui est maintenant bien rodée.
Chacun des 40 étudiants doit consacrer plusieurs demi-journées
de formation à chacune des 11 cliniques de l'École.
«L'établissement de ces horaires était un
véritable casse-tête et un bouffe-temps nécessitant
parfois une journée de travail par semaine. Non seulement
l'informatisation a facilité ce travail, mais elle permet
d'assurer l'équilibre dans l'affectation des étudiants
aux diverses cliniques en offrant une vue d'ensemble des patients
rencontrés», note le directeur.
Le nouveau procédé permet de produire un horaire
trois semaines à l'avance alors qu'il n'était auparavant
disponible qu'au début de chaque semaine.
Les avantages ne s'arrêtent pas là. «Le même
logiciel a permis d'éliminer les livres de rendez-vous,
qui sont maintenant informatisés, ajoute Marc Melillo,
ingénieur biomédical à l'École d'optométrie.
Les étudiants peuvent d'ailleurs fixer eux-mêmes
les prochains rendez-vous avec le patient, comme en milieu de
travail, et ils inscrivent le diagnostic d'examen directement
à l'ordinateur.»
Auparavant, le client devait revenir au comptoir et attendre qu'une
préposée soit disponible pour prendre un rendez-vous,
sans savoir s'il aurait affaire au même étudiant.
Le système permet en outre aux cliniciens et aux professeurs
d'entrer l'évaluation de l'étudiant dans un dossier
informatisé. Finalement, l'informatisation des données
permet de tenir des statistiques sur les caractéristiques
et l'évolution de la clientèle.
L'École a investi
quelque 90 000 $ dans ce virage coordonné par Pierre Fortier,
directeur des cliniques. L'argent nécessaire a été
puisé à même le fonds de développement
de l'École. «Comme il était impossible de
trouver sur le marché un système répondant
aux besoins de 40 optométristes, il a fallu faire appel
à une firme de concepteurs», souligne M. Melillo.
En plaçant une annonce sur Internet, il est entré
en contact avec une toute nouvelle firme, Scribe GDE, mise sur
pied par deux diplômés du Département d'informatique
et de recherche opérationnelle; leur travail avec l'École
d'optométrie constituait leur premier contrat!
Collaboration des employés
L'opération a débuté il y a un an et le système
est fonctionnel depuis avril dernier. «Ce n'est pas encore
l'environnement sans papier, mais au moins c'en est un sans paperasse,
ce qui permet de gagner énormément de temps»,
souligne Pierre Simonet, qui se réjouit par ailleurs de
la collaboration du personnel de l'École.
Les responsables de l'opération ont d'ailleurs pris soin
de consulter, tout au long de l'implantation du projet, les employés
qui allaient avoir à travailler avec ce système.
«L'opération s'est faite en douceur et, malgré
les inquiétudes du début, les sourires sont revenus»,
constate le directeur.
«Si le personnel a été affecté, c'est
de façon positive», soutient pour sa part Marc Melillo.
L'opération se poursuit avec la phase deux, qui devrait
être amorcée en septembre. La prochaine étape
visera l'informatisation des stocks, des formulaires de commande
et de la facturation (on pourra notamment facturer directement
à la Régie de l'assurance-maladie dans le cas des
patients admissibles).
La comptabilité de l'École n'y échappera
pas et son informatisation permettra d'éliminer là
encore quantité de papiers, comme les coupons de caisse
et autres paperasses. Les dossiers d'examen clinique ne contiendront
que la fiche de diagnostic médical sans autre formulaire
administratif.
«Cette opération fait partie de l'évolution
de la clinique, reprend M. Simonet. Notre objectif est la recherche
de l'excellence dans l'encadrement pédagogique et dans
les services cliniques.»
La clinique d'optométrie, qui porte maintenant le nom de
Clinique universitaire de la vision, entend d'ailleurs renforcer
ses liens avec les milieux externes en offrant son expertise dans
le diagnostic et le traitement de cas difficiles.
Daniel Baril