Beaucoup
d'eau a coulé sous les ponts entre le dépôt,
en février 1996, du rapport du Groupe de travail sur les
nouvelles technologies de l'information et de la communication
(NTIC) et son examen par l'Assemblée universitaire en mai
1997.
Assez d'eau pour que le vice-rectorat à l'enseignement
produise un bilan intérimaire sur le développement
des NTIC depuis la parution du rapport. Dans ce bilan, on rappelle
la création de la Direction des infrastructures technologiques
d'enseignement et de recherche (DITER), née de la fusion
des Services audiovisuels et des Services informatiques. Cette
direction a entre autres mandats celui d'accorder une priorité
à l'intégration des NTIC dans l'enseignement et
la gestion des dossiers étudiants.
Un projet de forum virtuel de discussion sur les NTIC fait également
partie des priorités. À cette fin, un site Internet
servant de lieu d'information sur les ressources de l'Université
et de carrefour de discussion sur toutes les questions touchant
l'utilisation des NTIC dans le contexte de l'enseignement et de
l'apprentissage est en construction.
Dans cette même veine, un projet pilote de médiatisation
de l'enseignement est en voie d'élaboration à la
FAS et à la FSE. Le programme de formation à distance
de l'U de M compte pour sa part 34 cours offerts par cinq facultés.
La DITER a par ailleurs fait l'acquisition de matériel
mobile de vidéoconférences qui pourrait être
bientôt accessible dans la plupart des pavillons.
La mise en place d'un nouvel environnement informatique, Magellan,
par la DITER permet maintenant à quelque 7000 étudiants
de bénéficier du courrier électronique et
d'un accès à Internet à partir de leur résidence.
Ces réalisations et les nombreuses autres signalées
dans le bilan ont toutefois laissé plusieurs membres de
l'Assemblée universitaire sur leur faim. «Le rapport
du Groupe de travail manque de dents», a souligné
Jacques Frémont, professeur à la Faculté
de droit, qui à l'instar de plusieurs autres aurait souhaité
un plan d'action plus musclé et doté du budget nécessaire.
«L'investissement financier dans les NTIC pourrait permettre
d'aller chercher des clientèles périphériques
qui nous échappent et qui risquent d'être jointes
par les établissements américains», a fait
valoir Robert Leroux, doyen de la Faculté de musique.
Pour Denis Sylvain, de l'AGEEFEP, de tels investissements s'autofinanceraient,
notamment si l'Université pouvait offrir l'inscription
des étudiants par téléphone. «Cette
absence de service nuit à l'image de l'Université»,
a-t-il déclaré.
Le vice-recteur à l'administration, Patrick Molinari, a
souligné que l'Université investit tout de même
chaque année entre 13 et 15 millions de dollars dans les
technologies de communication et l'audiovisuel. Il a également
indiqué qu'il est très difficile de dire où
se situent les économies réalisées à
partir de tels investissements. «Les prévisions budgétaires
doivent être faites avec beaucoup de réalisme, sinon
il y a un risque de perte d'investissements.»
Le bilan intérimaire nous apprend par ailleurs que le mandat
confié à la vice-rectrice aux affaires publiques
par le GREPI en septembre dernier visant à lancer une campagne
de sollicitation pour financer les NTIC a été reporté.
Il est apparu que le montant visé par l'objectif du GREPI,
soit 4,2 millions de dollars, était nettement insuffisant
pour répondre aux besoins. De plus, il est apparu préférable
aux responsables d'attendre la prochaine campagne majeure alors
qu'une telle cible pourrait être atteinte.
Daniel Baril