La Commission des universités
sur les programmes, créée par la Conférence
des recteurs et des principaux des universités du Québec
(CREPUQ) en janvier dernier pour rationaliser l'offre des programmes
universitaires, devrait être en mesure de faire connaître
ses premières recommandations dès septembre prochain.
Rappelons que cette commission a été mise sur pied
dans la foulée des états généraux
sur l'éducation à la suite d'une proposition du
président de la CREPUQ, Pierre Reid, qui a reçu
l'aval de la ministre de l'Éducation, Pauline Marois. Le
mandat général de la Commission, qui demeure indépendante
de tout lien avec le ministère, est d'examiner la pertinence
et la complémentarité des programmes universitaires
et de recommander aux établissements des modalités
de concertation et de partage de domaines d'enseignement.
Cinq sous-commissions ont déjà été
formées et procèdent présentement à
l'analyse de la situation dans cinq domaines d'enseignement, soit
génie, musique, communications, théologie-sciences
religieuses et physique-mathématiques-informatique. Ces
sous-commissions sont composées de 10 à 15 personnes
et comptent des professeurs, des étudiants, des représentants
du milieu socio-économique, et sont présidées
par un membre de la commission sur les programmes.
«Les sous-commissions ne font pas d'évaluation de
programmes mais tracent le portrait de l'enseignement dans leur
secteur pour l'ensemble du Québec, explique Claire McNicoll,
secrétaire générale de la Commission. Elles
analysent l'orientation des programmes, leur évolution,
ce qui les distingue, les tendances des inscriptions et de la
diplomation, les points forts de chaque établissement,
les effectifs professoraux... Elles doivent par la suite formuler
des hypothèses de rationalisation.»
Ce travail d'inventaire et d'analyse, auquel tous les secteurs
d'enseignement seront soumis, est très complexe, reconnaît
l'ex-vice-rectrice aux affaires publiques de l'Université
de Montréal. «C'est un ensemble d'univers qu'il faut
examiner un par un.» Certaines appellations semblables cachent
parfois des contenus très différents alors que des
programmes semblables se cachent parfois dans des facultés
d'appellations différentes.
Les recommandations des sous-commissions seront adressées
aux universités concernées. «Les moyens destinés
à la mise en oeuvre des recommandations devront continuer
d'appartenir aux instances décisionnelles des établissements.
La Commission rendra ses recommandations publiques et en effectuera
le suivi», peut-on lire dans un document de référence
précisant les balises devant guider le travail des sous-commissions.
«Par exemple, reprend Mme McNicoll, une sous-commission
pourrait recommander à deux universités offrant
chacune un doctorat en biologie moléculaire de procéder
à la mise en commun de ce programme. Si la recommandation
est entérinée par la Commission, les établissements
auront par la suite un délai, pouvant aller de quelques
mois à quelques années, pour mettre la recommandation
en oeuvre.»
Ce grand ménage doit se faire en respectant quatre grands
principes qui sont l'accessibilité, la qualité,
l'efficacité et l'équité. Ces principes sont
considérés comme complémentaires et interagissant
les uns avec les autres. L'accessibilité, par exemple,
ne doit pas être subordonnée à la qualité.
«Il faut remettre en question les programmes dans certains
départements dépourvus d'une masse critique de professeurs
ou d'étudiants. L'accessibilité ne peut se concrétiser
que là où les ressources matérielles et professorales
la supportent adéquatement», indique le document
de référence.
Trois des sous-commissions actuellement en fonction devraient
avoir terminé leur travaux d'ici la fin juin, soit celles
de musique, de sciences religieuses et de communications. Elles
auront jusqu'à septembre pour remettre leur rapport.
La Commission évaluera les recommandations et fera connaître
aux universités concernées les modifications attendues.
On peut suivre l'évolution des travaux de la Commission
en parcourant les bulletins diffusés sur son site Internet
à l'adresse http://www.cup.qc.ca
Daniel Baril