Le Département
de démographie vient de voir la subvention de l'ACDI lui
permettant de soutenir son programme Population et développement
au Sahel reconduite pour une deuxième phase.
La nouvelle, attendue depuis près de deux ans, a été
confirmée par le ministre fédéral de la Coopération
internationale, Don Boudrias, le 31 janvier dernier alors qu'il
était de passage à l'Université de Montréal
à l'invitation du recteur René Simard.
La subvention de l'ACDI pour cette deuxième phase du programme
atteint trois millions de dollars et sera versée sur une
période de cinq ans.
«Créé en 1988, ce programme vise à
former des Sahéliens en démographie et en développement
afin de permettre aux pays du Sahel d'intégrer ces approches
dans leur planification économique et sociale en fonction
de leurs propres priorités», explique Victor Piché,
directeur du Département de démographie.
Les pays du Sahel - soit la Mauritanie, le Sénégal,
le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, le Mali,
le Tchad, le Niger et la Gambie - sont parmi les plus pauvres
du globe et sont aux prises avec des problèmes démographiques
particuliers dus entre autres à la désertification,
à une rapide croissance démographique et au dispersement
des populations.
La formation de démographes sahéliens est rendue
possible grâce à des bourses de maîtrise et
de doctorat octroyées par le programme en question. Pendant
la première phase, une vingtaine de spécialistes
ont ainsi pu venir se former à l'Université de Montréal.
«Cet aspect du programme est une réussite complète,
estime Victor Piché, puisque tous les bénéficiaires
sont retournés dans leur pays d'origine après leur
formation, alors que bien souvent, dans des programmes semblables,
ils sont enclins à demeurer ici.»
Le programme comprend également un volet recherche qui,
toujours dans la première phase, a porté sur la
migration et l'urbanisation et qui a donné lieu entre autres
à la publication d'un ouvrage sur l'insertion urbaine à
Bamako. Un troisième volet concerne le renforcement des
institutions régionales et nationales au Sahel par des
échanges de stagiaires visant à développer
les compétences dans le domaine des politiques de population.
Environnement
La deuxième phase du programme, dont les activités
pourraient être amorcées dès le début
d'avril selon le directeur, sera centrée sur des préoccupations
environnementales.
«La formation ne se fera plus ici mais sur place, au Sahel,
précise Victor Piché. Les bourses seront remplacées
par des modules de formation professionnelle de courte durée,
soit deux périodes de six semaines chaque année.
Cette formation sera donnée à des professionnels
déjà en emploi et portera sur les politiques de
population, la planification familiale, la migration et l'urbanisation.»
Le volet recherche comporte trois projets d'enquête, dont
l'une concernera la consommation énergétique en
rapport avec les modes de vie familiaux. Les deux autres porteront
sur les causes du faible taux de scolarisation chez les jeunes
filles, taux que les gouvernements nationaux voudraient bien augmenter.
Ce programme de formation est géré conjointement
par le Centre d'études et de recherches sur la population
pour le développement (CERPOD), situé à Bamako
(Mali), et par le groupe Population et développement, du
Département de démographie, composé de Victor
Piché, Thomas Legrand, Barthélémy Quate Defo
et Richard Marcoux.
Daniel Baril