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La recherche à l'UdeM:
8000 emplois directs et indirects

Étude de Fernand Martin sur les retombées de la recherche.

Près de 8000 emplois, dont 80 % dans la région montréalaise, découlent de la recherche à l'Université de Montréal, estime l'économiste Fernand Martin au terme d'une étude approfondie sur la question.

Ce chiffre, explique-t-il en entrevue, comprend aussi bien le technicien de laboratoire que l'employé de la firme qui fabrique des appareils de pointe utilisés par les chercheurs. «Si vous faites la comparaison, quand l'État met 1 $ dans le club de football Les Alouettes, ce n'est que 1 $ du contribuable redépensé. En revanche, 1 $ dans les universités change la structure industrielle. Cela contribue à l'amélioration du capital humain, qui se manifeste par des revenus plus élevés, la création et le maintien d'entreprises de pointe.»

M. Martin, professeur depuis 30 ans au Département de sciences économiques, a fait une étude sur cette question au début des années 1990 mais s'en était tenu à l'analyse «traditionnelle» de la recherche à l'université: une colonne pour les revenus, une pour les dépenses. Cette méthode ne tient pas compte du facteur multiplicateur, pourtant bien réel, de l'argent investi dans l'éducation.

«Depuis cette dernière étude, vous savez comme moi que l'État a changé de discours quand il parle d'éducation, signale-t-il. Nous devons donc changer le nôtre.»

Avec l'aide du Bureau de la statistique du Québec, le chercheur a pu tenir compte d'éléments comme le transfert de la technologie, la formation du capital humain, etc. Cette approche lui a valu un contrat intéressant: recommencer l'étude pour l'ensemble des universités canadiennes, qui craignent des compressions de l'ordre de 200 millions de dollars. C'est du moins ce qu'ont laissé entendre de récents discours gouvernementaux.

Comme Fernand Martin l'écrit dans l'introduction de son rapport publié par le vice-rectorat à la planification, l'Université ne doit pas hésiter à faire valoir ses avantages économiques dans le débat actuel sur les finances publiques. «Pour justifier ses demandes de fonds publics nécessaires à la poursuite de ses objectifs, l'Université de Montréal doit invoquer l'impact économique de ses activités et non pas se limiter, comme elle l'a fait par le passé, à en faire valoir uniquement le caractère "méritoire"», écrit-il.

Ainsi, l'effet dynamique de l'Université de Montréal contribue à «augmenter le produit national (local, provincial et de tout le pays) grâce à la productivité additionnelle de ses diplômés d'une part et grâce à son pouvoir d'attraction, de rétention et de génération d'entreprises basées sur le savoir d'autre part». C'est là, ajoute le chercheur, que l'université est irremplaçable.

À Montréal, rappelons-le, les secteurs de l'informatique, de l'industrie biomédicale et de l'aéronautique sont en pleine effervescence et l'Université de Montréal contribue fortement à leur succès.

«Cette étude conclut donc au rôle irremplaçable de la recherche universitaire comme élément moteur de l'économie», signale le recteur René Simard dans son texte de présentation.

Mathieu-Robert Sauvé


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