En dépit des
critiques souvent adressées à l'administration,
les étudiants de l'Université de Montréal
semblent apprécier au plus haut point leur université
ainsi que leurs conditions d'études. C'est en effet plus
de 92 % d'entre eux qui se disent très ou assez satisfaits
de leur vie étudiante à l'U de M.
Cette donnée ressort de l'étude du groupe CODEVIE,
dirigé par le professeur Arnaud Sales du Département
de sociologie, traçant le portrait et les conditions de
vie des étudiants de l'Université de Montréal.
Cette étude publiée l'automne dernier est en fait
le volet local d'une vaste enquête portant sur l'ensemble
des universités québécoises et dont les données
ont été recueillies au trimestre d'automne 1994.
À l'U de M, 79 % des étudiants se déclarent
satisfaits de la qualité de l'enseignement qu'ils reçoivent.
Sur ce point, c'est l'Université de Sherbrooke qui se classe
au premier rang avec un taux de satisfaction de 83 %, la moyenne
québécoise étant de 77 %. Le taux de satisfaction
augmente avec l'âge: chez les 20-24 ans, seulement 15,6
% se disent très satisfaits de la qualité de l'enseignement
alors que le taux grimpe à 87 % chez les 40 ans et plus.
Toujours à l'Université de Montréal, c'est
le secteur des arts et lettres, suivi des sciences humaines, qui
obtient les meilleures cotes de satisfaction avec des taux respectifs
de 86 % et de 85,5 %. Le secteur des sciences pures se classe
au dernier rang avec un taux de 66 %.
L'U de M obtient par contre une note plutôt médiocre,
chez les étudiants de premier cycle, quant à leur
satisfaction à l'égard du soutien obtenu de leurs
professeurs; le taux est de 67 %, comparativement à près
de 80 % pour les composantes de l'Université du Québec.
«Nos données révèlent que la satisfaction
des étudiants au premier cycle par université est
inversement proportionnelle au ratio d'étudiants inscrits
au doctorat, écrivent les auteurs de l'étude. [Sur
la question du soutien des professeurs] les universités
où les études supérieures sont peu développées
ont toutes des scores de satisfaction des étudiants de
premier cycle supérieurs à 70 %.»
Conditions matérielles et vie sociale
Les chercheurs ont également mesuré la satisfaction
à l'égard des conditions matérielles de travail,
dont la qualité des bibliothèques. Il en ressort
que la satisfaction n'est pas liée à l'importance
des ressources documentaires. C'est l'Université McGill
qui possède le fonds documentaire le plus vaste (avec 4,38
millions de documents), mais elle obtient la plus faible note
de satisfaction avec un peu plus de 71 %.
L'Université Concordia arrive en tête, avec près
de 91 % de satisfaits, et occupe pourtant la troisième
place de la queue quant à l'importance numérique
de ses ressources documentaires (1,9 million). À l'U de
M, 86,5 % des étudiants se montrent satisfaits des bibliothèques,
dont le fonds est constitué de 4,31 millions de documents.
Finalement, l'étude semble infirmer l'idée voulant
que les campus soient des milieux impersonnels peu propices aux
rapports sociaux. Pour l'ensemble des universités québécoises,
92,4 % des étudiants se disent satisfaits de leurs relations
avec les autres étudiants et 86,5 % estiment qu'il est
facile de s'y faire des amis. Sur ces deux points, les variables
sont mineures entre les universités mais importantes selon
les groupes linguistiques; 17,6 % des francophones se sentent
seuls à l'université, comparativement à 30
% pour les anglophones et à 37 % pour les allophones.
Daniel Baril