Ce titre lui est décerné par des journalistes
de Radio-Canada.
Professeure à
la Faculté de droit et chercheuse au Centre de recherche
en droit public, Bartha Maria Knoppers a été choisie
«personnalité scientifique de l'année»
par les journalistes de l'émission Les années-lumière,
de la radio AM de Radio-Canada, succédant à d'autres
chercheurs illustres de l'Université de Montréal,
notamment Jean-Marie Leclerc, René Racine et J.A. Fortin.
Selon Yannick Villedieu, qui fait partie de cette équipe,
ce titre décerné pour la 10e fois veut faire honneur
à une personnalité québécoise qui
s'est illustrée dans le monde de la science durant l'année
précédente. Dans le cas de Mme Knoppers, l'organisation
d'une importante rencontre sur le séquençage de
l'ADN, à l'automne 1996, a pesé lourd dans la balance.
Cette réunion a attiré à Montréal
un grand nombre de spécialistes internationaux de la génétique
et de l'éthique.
Appréciée de ses étudiants et de ses collègues
de travail pour son dynamisme communicatif, Mme Knoppers s'intéresse
aux questions de procréation artificielle depuis ses études
de doctorat à la Sorbonne en 1985. Elle a rédigé
plusieurs articles sur l'aspect juridique de l'évolution
des connaissances et des techniques dans ce domaine, notamment
avec le généticien Claude Laberge, de l'Université
Laval. Mais ses intérêts débordent largement
ce cadre puisqu'elle se destinait d'abord à la littérature.
Son mémoire de maîtrise, déposé en
1974, portait en effet sur deux écrivains des Caraïbes.
Originaire des Pays-Bas et vivant au Canada depuis 20 ans, Mme
Knoppers est ce que l'on peut appeler une citoyenne du monde.
Ses fonctions au sein du conseil d'administration de plusieurs
comités internationaux l'amènent régulièrement
à se rendre en Europe ou aux États-Unis.
Elle préside notamment le comité d'éthique
du projet HUGO (Human Genome Organisation), qui complétera
d'ici quelques années la cartographie du genome humain.
Elle rédige également sous l'égide de l'Unesco,
avec des délégués de 55 pays, une déclaration
universelle du génome humain et des droits de la personne
humaine qui entrera en vigueur 50 ans après la Déclaration
universelle des droits de l'homme de l'ONU.
Mathieu-Robert Sauvé