Lancement prochain d'un programme d'évaluation des
produits ophtalmologiques.
La prochaine fois que
le compositeur Luc Plamondon achètera une caisse de verres
fumés, il pourra choisir un produit portant le sceau de
l'Ordre des optométristes du Québec, une sanction
garantissant que ces lunettes ont subi avec succès une
batterie de tests conçus et effectués à l'École
d'optométrie.
L'Ordre des optométristes et l'École d'optométrie
lanceront en effet sous peu un programme d'évaluation des
produits ophtalmologiques vendus au Québec, à commencer
par les verres fumés. Ce projet a pour but de mieux protéger
les consommateurs en les informant de la qualité du produit
qui leur pend au bout du nez.
«L'École va avoir la responsabilité de faire
les expertises des produits. Cela lui permettra d'accentuer la
recherche et le développement dans ce domaine», résume
Claude Beaulne, secrétaire de l'École et responsable
des relations avec les médias. Les étudiants seront
appelés à se familiariser avec ce programme, ajoute-t-il.
Le nouveau sceau d'approbation sera aux verres fumés, et
plus tard à d'autres produits, ce que le label de l'Association
dentaire canadienne est aux dentifrices. Il garantira un produit
de qualité et qui protège adéquatement la
vue.
Actuellement, les produits ophtalmologiques ne sont pas régis
par une loi et la qualité des verres fumés vendus
un peu partout fluctue énormément. Par exemple,
on peut acheter une paire de lunettes qui a une seule couche de
teinture alors que d'autres en ont cinq!
Mal teinté, un verre n'arrête pas correctement les
rayons ultraviolets, ce qui est sa fonction première. Or,
sous un verre teinté, la pupille de l'oeil se dilate davantage
pour absorber une quantité suffisante de lumière.
Si, de plus, elle absorbe des rayons ultraviolets, cela peut se
traduire par la formation de cataractes.
Il peut également survenir des problèmes de dégénérescence
maculaire, du nom de la partie située au fond de l'oeil
et qui se trouve en ligne droite avec l'axe de vision.
Le rôle de l'École sera de définir des normes
de qualité et de voir comment chaque produit répond
à ces normes. Les verres seront évalués selon
deux critères principaux: la capacité de la lentille
à protéger l'individu et les qualités optiques
de cette lentille, comme une bonne courbure, une épaisseur
suffisante et l'absence de distorsions dans la périphérie.
L'expertise pour tester les verres fumés est déjà
prête et l'octroi des sceaux devrait commencer au printemps.
Puis, on établira en rafale des critères de qualité
pour tous les autres produits ophtalmologiques. M. Beaulne croit
qu'à l'été 1997, au plus tard à l'automne,
tous les produits pourront être évalués et
approuvés.
Ce seront les fabricants des produits qui paieront pour obtenir
la certification et le tout se fera sur une base volontaire. Le
Dr Beaulne est cependant convaincu que les fabricants sérieux
ne se cabreront pas, car plusieurs produits existants sont de
qualité.
L'argent recueilli pour les tests sera investi dans la recherche
et dans des campagnes de sensibilisation du public.
André Duchesne